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EAN : 9782812606168
192 pages
Editions du Rouergue (08/01/2014)
3.74/5   286 notes
Résumé :
Un jeune homme réussit à forcer la porte d'une romancière célèbre, Caroline N. Spacek, réfugiée en solitaire dans la campagne anglaise depuis plusieurs années. Très jeune, elle a connu une gloire littéraire rapide et scandaleuse, après une enfance marquée par la violence et la marge. Il finit par s'installer chez elle et recueillir le récit de sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 286 notes
Buvard est un roman sur l'écriture et la lecture. C'était une recommandation d'un libraire rencontré au cours de l'émission La grande Librairie.
Une jeune femme sauvage, auteur de romans qui ont marqué le paysage littéraire, vit en recluse dans la magnifique campagne anglaise. Pourquoi fait-elle un exception et accepte t-elle de se livrer à un jeune étudiant fan de ses écrits? Lui-même a du mal à comprendre sa chance. Mais ils vont passer plusieurs semaines ensemble, au cours desquelles Caroline lèvera le voile sur les blessures de son passé et les chemins cahoteux qui l'ont conduite à exorciser son passé en écrivant. Les confidences de la jeune femme réactivent chez Lou les plaies de son passé.

La justesse de l'écriture confère au roman des accents d'authenticité, et il pourrait être tentant d'effectuer en quelques clics des recherches sur la vraie Caroline Spaceck : peine perdue, elle n'existe que dans l'imagination de Julia Kerninon, aux côtés du jeune interviewer. le rendu des émotions ressenties par les personnages est très réaliste et très convaincant. le huis-clos accentue la force des interactions entre les deux personnages principaux, renforçant l'intérêt du lecteur pour le propos

C'est un premier roman très prometteur, avec un sujet séduisant : les mécanismes de l' écriture, mais aussi les liens qui se tissent entre un lecteur et un auteur, et la faille qui peut se révéler lorsque ces liens fantasmés passent au crible de la rencontre tangible



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Un écrivain, à quoi ça ressemble?
On est happé par ce texte court, fluide et enlevé qui nous plonge dans un huit- clos saisissant entre Lou, le simple étudiant qui voulait savoir comment s'écrivent les livres, désireux-- nous lecteurs d'en savoir plus-- et cette femme " écrivain" Caroline.N.Spacek, diva de la littérature, recluse dans sa propriété de la campagne Anglaise, énigmatique, sulfureuse, silencieuse surtout , :"Mon silence est tout ce qu'ils ont à écrire".
"La littérature--- la Littérature est mon affaire---"
Caroline et Lou ont chacun un passé très douloureux qui les ronge, un passé envahissant leur présent à tout instant, qui risque de les paralyser.......
Le malheur est partout dans l'enfance de Caroline,"MES parents m'avaient élevée sans précaution---sans Amour"......."Ravaler cette histoire -- Faire du papier avec la démence insigne de mon pére, avec la peau de ma mére gorgée d'eau comme un sac en plastique ".
En fait nous sommes au coeur de secrets vertigineux, de faits invraisemblables, de jeux de miroirs , d' identités qui se brouillent .Ce récit nous immerge au coeur d'une somme inracontable et écrasante à la fois,oú l'on se déverse, l'on se confie, l'on s'épanche.......L'auteur nous plonge au plus profond du processus de création , à la recherche des codes secrets des portes blindées de la littérature.
Seuls comptent la perfection, la démesure, la douleur, l'excès........la violence aussi, l'inspiration et oú l'écriture devient salvatrice. Je n'en dirai pas plus........
Une écriture qui peut construire ou détruire une vie.....
Un texte entièrement dédié à la lecture et aux mécanismes de l"écriture qui balaie tout sur son passage et ne laisse personne indifférent .Un récit qui reconstruit une trajectoire ô combien minée et fêlée, le temps d'un été brûlant .
Une écriture envoûtante et riche au souffle puissant, surtout pour un premier roman!
Étonnant !
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Qui se cache derrière le nom de Caroline N. Spacek ? Un voile opaque entoure cette romancière à succès âgée de 39 ans, coupée du monde dans sa grande maison du Devon, en Angleterre. Un voile que s'apprête à lever le jeune Lou, tombé amoureux de son écriture et l'un des rares journalistes à avoir reçu le privilège de l'interviewer. Mais la rencontre qui ne devait durer qu'une journée va s'étendre sur neuf semaines… Deux mois durant lesquels le jeune homme va recueillir les confessions les plus intimes de Caroline, de sa jeunesse dans un milieu populaire où « les bouquins, c'étaient pour les tafioles », à sa rencontre avec le poète Jude Amos, son Pygmalion, son âme soeur, en passant par ses relations houleuses avec les hommes et aux trop nombreux drames de sa vie. Une vie tumultueuse et enflammée, qui laissera peu de place à autre chose que l'écriture. Une passion dévorante, exigeante et intraitable à laquelle Caroline se consacrera corps et âme, au détriment parfois de la raison…


Avec « Buvard », Julia Kerninon nous offre un premier roman bluffant et terriblement addictif ! le lecteur se retrouve happé par ce huis clos passionnant et inquiétant, dévoré par l'envie d'en découvrir plus sur cette femme intrigante et énigmatique. Une mise en abîme du roman, dans laquelle l'interview se transforme en véritable travail de biographe pour Lou qui, de simple admirateur, succombe petit à petit au magnétisme de Caroline et désire jouer un rôle dans sa vie. Une fascination douloureuse, obsédante, mais à sens unique, qui causera au jeune homme bien des tourments. Julia Kerninon nous plonge au coeur du processus de création, où seuls comptent l'inspiration et la perfection et où l'écriture est un exutoire. le style de l'auteur est enlevé, parfaitement maîtrisé et parvient à créer le suspens à chaque coin de pages, emprisonnant le lecteur avec une redoutable efficacité. Un premier roman très réussi, plein de talent et une jeune auteure à suivre !
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Voilà un premier roman étrange, original et prenant, sous forme de huis-clos retranscrit par l'un des personnages.Il fait d'abord penser à " Hygiène de l'assassin" pour le thème: un écrivain face à quelqu'un venu l'interviewer mais là s'arrête la ressemblance.

Lou, jeune homosexuel de 19 ans est étudiant.Il est effectivement venu chez Caroline Spacek , dans le Devon,pour faire une interview de la célèbre et fantasque femme de lettres.Charmée par la sincérité maladroite du jeune fan ( il a lu tous ses livres), elle va se confier à lui , durant tout un été et reconstruire en sa compagnie sa fulgurante trajectoire d'écrivain.Mais comme l'écrit Lou: " Ce n'était pas si facile que ça d'interviewer un écrivain, puisque la vérité n'était jamais une base pour eux, mais plutôt une destination, puisqu'ils maîtrisaient si bien la fiction que tout ce qu'ils pouvaient imaginer sonnait vrai."

J'ai trouvé passionnante cette intrusion dans la vie de Caroline, qui permet d'assister à la naissance d'un écrivain,elle, la jeune fille de 19 ans, issue d'un monde inculte, violent, et qui, par hasard, en devenant la secrétaire improbable d'un poète brillant, Jude Amos, va se trouver confrontée au monde des mots.Et ce sera l'explosion d'un talent.Explosion, c'est le mot car l'univers agressif de ses livres subjugue et fait scandale à la fois.

J'ai été touchée aussi par le beau- mais fragile- lien qui s'établit entre Caroline et Lou, au fil des jours.Lui aussi a connu une enfance douloureuse et la misère sociale et il comprend mieux que personne ce qu'elle a vécu.

Les méandres de la création, les sortilèges de la fiction sont décrits de façon fort intéressante, dans un style brillant et tourbillonnant, à certains moments, en accord avec le tempérament tempétueux de Caroline: " Mon style, c'était la tristesse dans laquelle je me réveillais le matin, quand je pensais à Art, mon style, c'était de petites chambres d'hôtel dans toutes les capitales européennes,c'était les jardins royaux gelés, les blocs délavés à la dérive sur le Danube, couverts d'oiseaux, la neige bleue sous mes pieds,mon style, c'était une toque en fourrure et mes yeux qui pleuraient dessous."

Julia Kerninon est un auteur à suivre, c'est sûr ! Vivement son prochain livre...
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«Le dernier amour d'Attila Kiss », m'a donné envie de découvrir le premier roman de cette jeune auteure au talent certain.
L'histoire proposée dans « Buvard » m'a happée dès les premières lignes.
J'ai été sensible à la vie de Caroline N. Spacek, recluse dans la campagne anglaise jusqu'à la visite de Lou.
Le jeune homme est bien décidé à découvrir cette écrivaine dont il a lu tous les livres : « Lui faire ouvrir les doigts. Savoir ce qu'elle dissimulait au creux de sa paume ». Il a toujours été intrigué par cette femme encensée et scandaleuse dont les livres et les amours ont défrayé la chronique.

Et commence alors une rencontre exceptionnelle qui au lieu d'une après-midi initialement prévue, durera neuf semaines.
Neuf semaines pour raconter, neuf semaines pour comprendre.
Caroline se livre, Lou écoute.
« Buvard" est un très beau premier roman, à l'écriture mélancolique qui laisse voir une femme forte et brisée et livre une réflexion sur le processus créatif et la littérature.
J'ai été impressionnée par la fluidité de la langue et la maîtrise de la construction. Tout s'emboîte parfaitement et m'a tenue en haleine tout au long du récit. Un vrai régal.



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critiques presse (1)
Telerama
02 janvier 2014
Réussir à traiter de l'identification, de l'emprise, de la soumission, de l'admiration et de l'écriture dans un texte aussi court, aussi haletant, aussi fluide : joli coup pour un premier roman, écrit à 27 ans.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Comment vous parler de ce roman étonnant qui m'a happée dès les premières pages pour ne plus me lâcher ?

Je me lance...

Nous assistons au huis-clos surprenant entre une romancière qui s'est retirée du monde et un jeune journaliste qu'elle a accepté de recevoir chez elle, on ne sait trop pour quelle raison. Peut-être a t'elle a ressenti chez lui une faille similaire à la sienne ? La romancière, plus vraie que nature, est née de l'imagination de l'auteure. Elle s'appelle Caroline N.Spack et nous découvrons, au fil du roman, son étonnante existance.

Carrière et vie privée sont si intimement liées, chez Caroline N.Spack, que les deux se nourrissent mutuellement pour le meilleur et pour le pire. La découverte de cette alchimie bouscule le journaliste-reporter tout autant que le lecteur. Caroline brouille les pistes et ne se livre que partiellement mais le jeune journaliste, perspicace, finira par reconstituer le surprenant puzzle. Je n'en dirai pas plus pour ménager le suspens mais sachez que ce qui fait l'intérêt du roman, c'est plus encore sa construction que l'histoire en elle-même.

J'ai pensé, pendant ma lecture, au roman de Delphine De Vigan "D'après une histoire vraie". Les deux histoires sont très différentes mais les thèmes abordés sont au final assez proches. Il est question du mystère de la création littéraire, de l'autofiction, du rapport entre l'écrivain et son lecteur. Des sujets absolument passionnants pour la lectrice que je suis.

Buvard est le premier roman de l'auteure. Je découvrirai avec grand intérêt les deux suivants, dont j'ai lu le plus grand bien : "Le dernier amour d'Attila Kiss" et "Une activité respectable".

Une auteure à découvrir si ce n'est déjà fait.
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Parce que les écrivains, ils étaient-fous-. Je l'ai su tout de suite. Dans les cafés, je les écoutais parler, et on aurait dit qu'ils mettaient un point d'honneur à t'expliquer à quel point ils étaient ineptes. Ils disaient tous la même chose, en boucle: -C'est une question de survie. Je ne sais faire que ça, écrire. Je ne suis bon qu'à ça. Je les trouvais à mourir de rire. Suicidaires et cinglés et contents de l'être. (p.45)
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Parce que ces soirs-là, je pensais à nos enfances. Elle avec son kiwi domestique et sa famille avide, et moi chez mes parents, au bord du périf, cerné de tous les côtés par les poings serrés de mon père, parce que j'étais homosexuel, quand j'étais petit déjà, je savais ça, et je savais que j'étais en danger de mort alors. Nous avions ça en commun, cette somme écrasante et inracontable. Aucun mot ne pouvait vraiment dire la tristesse de mon enfance et de la sienne. Le langage était un code trop articulé pour dépeindre nos saccages respectifs. Je nous voyais, elle et moi, reflétés sur l'écran opaque à la fin du film, comme des miraculés sur une photo de guerre en noir et blanc. Nous avions survécu, vraiment. Elle avait écrit des livres et j'en avais lus, et nous étions là. Nous étions là à parler comme si rien de grave n'était jamais arrivé.
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Je n'avais même jamais repensé à cette affaire depuis des années. Mais quand j'ai allumé la machine la première nuit, elle m'est revenue toute seule - parce que c'était déjà une histoire. une histoire qui n'avait pas été écrite, et qui attendait de l'être depuis tout ce temps. Contenant en elle-même tous les éléments nécessaires à un récit - un peu comme un kit. [...]
Tout est là - et je l'ai su dès que j'ai eu fini d'écrire. Du fin fond de mon hamac, j'avais détourné ma vie passée comme un fleuve, et j'en avais fait quelque chose. Mais alors que je venais, pour la première fois de ma vie, d'accomplir le miracle des phrases, et que je restais frappée par la capacité des mots à restituer aussi nettement une réalité auparavant opaque, précaire, je ne savais pas encore qu'on écrit des choses d'une façon qu'on croit réaliste pour découvrir que le reste du monde n'en a simplement jamais entendu parler.
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Je suis un enfant parce que c'est le seul mot que je trouve pour dire combien c'est bon d'aimer les choses les plus infimes, d'en tirer du plaisir sans honte, mais aussi d'être soucieuse, comme les enfants seulement le sont, soucieuse, orageuse, légère.
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Vidéo de Julia Kerninon
Lecture par l'autrice & Julia Kerninon Rencontre animée par Jennifer Padjemi Années 80 dans le nord de l'Angleterre. Yrsa grandit avec son frère Roo et sa mère infirmière. Démunie, leur mère les confie à leurs grands-parents, membres de l'Église Adventiste du 7e jour. Au fil des ans, Yrsa subit, de façon insidieuse puis frontale et traumatique, l'emprise des hommes sur son corps transformé.
Le récit d'Yrsa est le contrepied poétique et touchant au male gaze, par la voix mutante d'une enfant, d'une soeur, d'une ado, d'une escort, d'une poétesse dans l'âme, d'une femme en plein empowerment. La Vie précieuse est un ultra-moderne récit de formation, qui rappelle les effets de composition cinglants de la réalisatrice Michaela Coel (série I May Destroy You) et les envolées pleines de vie et de rage de Kae Tempest. Libre, déterminée, militante féministe et intersectionnelle, Yrsa Daley-Ward a imposé sa voix dans le monde entier, saluée par le Pen Prize du meilleur roman autobiographique. Elle a par ailleurs collaboré avec Beyoncé en 2020 pour le film et l'album Black is King.
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