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Critique de ASAI


ASAI
14 novembre 2020
Une édition constituée de trois écrits, le Drapeau anglais, le Chercheur de traces et enfin Procès Verbal.
Comme trois nouvelles.
J'ai commencé ma lecture par la fin, soit Procès Verbal.
Puis, j'ai lu le Drapeau anglais et enfin Chercheur de traces.
En fait peu importe.
Comment commencer cette chronique ? Lire Imre Kertesz est un immense bonheur, un plaisir incomparable. Son écriture est une musique. Pas une mélodie. Non trop simple. Des phrases longues, symphoniques, d'un coup un instrument se réveille et tempête, puis calme, repos, une petite flûte peut être ou quelques cordes pincées sur une harpe, et à nouveau comme une sorte de tonnerre.
Je ne suis pas littéraire, je ne suis pas non plus critique ni littéraire ni autre. Mais l'écriture d'Imre Kertesz a ce pouvoir de m'emporter, au-delà, dans un espace infini où l'être humain essaie de trouver une place. Imre Kertesz me dit (me dit à moi mais vous lecteur entendrez autre chose), qu'il n'y a aucune place. Mais il se débat. Il ne cesse de tenter de quérir une place digne, indiscutable, informulable, car elle serait. Point.
Je suis absolument fascinée par l'écriture de Imre Kertesz, elle rappelle forcément celle de Thomas Bernhardt (d'ailleurs Imre en parle beaucoup dans ses livres)... une écriture que je dirai longue, digressive, comme si je randonnais, la différence entre une course de 200 mètres et une randonnée de 20 kms. Kertesz c'est au moins 20 kms. Il est nécessaire pour en jouir de prendre le rythme, le tempo, et avoir un sens musical. Mais quand on y est, quel plaisir, plaisir d'une langue ciselée, un travail d'orfèvre.
Bon après il y a le fond, alors c'est dans les trois nouvelles, l'absurdité systémique de nos sociétés. Et la perte d'identité que cela confère.
Lire Kertesz c'est pour moi accéder à quelque chose de rare, hors système, c'est accéder à une humanité exceptionnelle.
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