Vous aimez, vous adorez, vous accourez quand on vous annonce un livre à engrenages ? Alors foncez :
Attrape-rêves est un vrai bon livre à engrenages. Au début de la soirée, un des personnages principaux se tient au sommet de sa jeune vie ; il n'en revient pas d'avoir la chance qu'il a. Oui, mais en fait, on comprend vite qu'il n'était pas au sommet : il avait l'impression d'y être, nuance. Il n'avait pas eu de la chance : quelqu'un tirait les ficelles, nuance... Et au fur et à mesure de la soirée, tout dérape, s'enchaîne et lui échappe.
Si l'engrenage fonctionne aussi bien, c'est parce que plusieurs histoires se télescopent et rejaillissent les unes sur les autres. La première petite roue qui s'enclenche n'a l'air de rien, seulement elle est entraînée par une plus grosse, elle-même enclenchée par une plus grosse encore, et toutes ensemble, elles en réveillent d'autres... plus personne ne peut alors contrôler le piège qui se referme.
Si on est aussi bien embarqué avec les personnages, c'est parce que chacun a ses zones d'ombre, son histoire, et s'ils veulent se rencontrer et s'accorder, alors il va leur falloir compter avec la résurgence de leur passé. On comprend petit à petit comment les roues de l'engrenage ont commencé à tourner et à s'imbriquer longtemps avant cette soirée fatidique : il n'y a pas de hasard, donc pas de solution simple, si ce n'est l'éventualité d'une série de catastrophes (mais se produiront-elles ?). C'est très habilement amené, dosé, distillé : on ne peut que comprendre la fatalité de ce qui arrive… et tourner les pages à toute vitesse tant on redoute l'issue de cette nuit.
Si on en redemande quand l'aube arrive, c'est parce qu'il y a un dénouement - et quel dénouement ! -, mais aussi, parce qu'on ne peut pas être complètement sûr que… eh non, je ne vous dirai rien ! Précipitez-vous sur ce thriller. Il a déjà reçu un prix (des étoiles de Librinova) dans sa première vie auto-éditée, et il a tout pour être un grand succès populaire.