Seuls les poissons

Ah! Les histoires de famille...
Elles constituent un inépuisable vivier pour écrivains et lecteurs, sans doute parce que chacun s'y projette aisément, quelque soit son propre vécu. Elles attirent et aimantent en titillant la fibre du voyeurisme.

Seuls les poissons est un roman polyphonique, romantique au sens littéraire, décortiquant les états d'âme, s'appuyant sur le mystère et la mélancolie. C'est une narration sur plusieurs mois et à plusieurs voix qui se répondent ou se complètent pour parler du quotidien, de la quête et du ressenti des membres d'une famille affligée par la disparition inexplicable de l'un d'entre eux.

L'absent était un homme magnifique, mystérieux, attirant, brillant, aimant, etc... etc... Ca existe, dans la vie réelle, un homme comme cela?

Les personnages trainent leur spleen ou leur malheur avec élégance dans les décors raffinés de New York, des Antilles, des iles grecques. Il sont musiciens, marins, artistes, libraires, médecins. Ils sont beaux, intelligents, courageux dans l'épreuve, ont le sens du sacrifice, de l'empathie pour le monde qui les entoure.

C'est une histoire improbable, à laquelle je n'ai pas cru un seul instant. C'est un peu trop lisse et racé, superficiel et riche en clichés.
("Trouver sa vocation de chanteur lyrique, la nuit sous les étoiles"... /ou/ "Avec sa grande blouse de coton noir, il a l'air d'un prince du désert"...Si ce ne sont pas des beaux clichés, ça!)

J'aurais attendu un peu de noirceur, de rythme, de réel, de concret, car je me suis passablement ennuyée. La lecture est aisée, elle aussi élégante et stylée. Je me suis permise donc parfois quelques survols sans difficultés. Reste une compréhension intéressante du Trouble de Stress Post Traumatique

Ca reste mon avis car je n'ai jamais aimé le mouvement romantique!