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En dehors de son contexte d'écriture, ce roman ne m'aurait pas particulièrement marqué. Certes, la volonté de Doris et son amour des hommes et de la liberté est sans commune mesure. de même, le ton de l'auteur est vif et acéré et puissamment féministe. Mais ce qui force surtout à mon sens le respect est de savoir que l'auteure de cet ouvrage – initialement intitulé « La fille de soie artificielle » - l'a publié ouvrage en 1932, sous la République de Weimar. Une fois consciente de la date, celui-ci se révèle être des plus avant-gardistes !
Ce sont également les derniers soubresauts d'un monde libre que ce livre nous donne à voir…
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Que peut faire une jeune fille douée d'un grand appétit de vivre dans une petite ville d'Allemagne au début des années 30 ?
Doris est belle, elle sait jouer de son charme et malgré son jeune âge, sait manoeuvrer les hommes. Sans être cultivée, elle parle un bon allemand et peut faire illusion car elle se soucie beaucoup de son apparence et choisit ou vole de beaux vêtements. C'est d'ailleurs après avoir volé un manteau en petit-gris et craignant d'être arrêtée, qu'elle quitte sa petite ville pour Berlin. Son rêve : devenir une vedette de cinéma, elle fréquente donc les bars d'artistes mais aussi les lieux où elle peut rencontrer des hommes riches.
L'intérêt du roman est aussi dans le portrait fait du Berlin de cette époque avec des hommes qui perdent leur emploi, des femmes qui n'ont d'autre choix que la prostitution.

Le ton d'Irmgard Keun qui a connu la république de Weimar, est très moderne. Mais ses livres seront interdits par les nazis car le moins que l'on puisse dire c'est que l'image qu'elle donne des femmes n'est pas celle prônée par Hitler. Ce roman avait été publié d'abord sous le titre La jeune fille en soie artificielle.


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« Je suis à Berlin. Depuis quelques jours. Après une nuit de voyage et avec quatre-vingt-dix marks en poche. Il va falloir que je vive avec ça jusqu'à ce que se présente à moi une source quelconque de revenus. C'est du sensationnel que je viens de vivre. Berlin s'est posée sur moi comme une courtepointe ornée de fleurs couleur de flamme. L'Ouest est très distingué, avec une quantité considérable de lumières -comme des pierres fabuleuses, hors de prix, serties dans des chatons estampillés. Une vraie débauche d'enseignes lumineuses. Un scintillement, tout autour de moi. » S'ennuyant dans sa ville de province, Doris décide de rejoindre Berlin où elle pourra assouvir son ambition : être actrice. Nous sommes en 1931 et la jeune femme va côtoyer des artistes, des mondains, mais également ceux que la crise a jetés à la rue. La vie étincelante recherchée par Doris ne sera pas si facile à atteindre.

Je découvre grâce aux éditions du Typhon la plume d'Irmgard Keun, romancière ayant vécu à la même époque que son héroïne. Ce qui frappe d'emblée, c'est la liberté de ton de ce texte, la modernité de la langue. le récit de la vie de Doris est un véritable tourbillon. Elle n'a peur de rien, ni de personne. Elle enchaine les conquêtes par altruisme, par ambition et surtout parce qu'elle laisse s'exprimer son désir. Pour les années 30, le texte d'Irmgard Keun devait être provocant, insolent (il l'est toujours d'ailleurs !). Derrière l'humour de Doris, sa soif de vivre, on sent un certain désespoir. La crise de 29 a eu des répercussions terribles en Allemagne, le pays est exsangue. Et comme le rappelle l'introduction, la période fut difficile pour les femmes qui avaient réussi à obtenir des droits durant les années 20. C'est aussi pour son émancipation que se débat Doris.

« Une vie étincelante » est un roman intense, plein de fougue et d'une liberté totale qui nous surprend encore aujourd'hui.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Une vie étincelante est la dernière pépite publiée par le Typhon, jeune éditeur particulièrement intéressé par les romans du début du 20e siècle injustement méconnus. Si le livre d'Irmgard Keun fut un best-seller en Allemagne à sa sortie en 1932, sa trajectoire fut freinée par son interdiction par le régime nazi un an plus tard. Ce roman n'a pourtant rien de subversif. Keun raconte les aventures de Doris. Licenciée de son emploi de bureau après avoir refusé de coucher avec son patron, elle part de Cologne pour tenter sa chance comme actrice à Berlin. Elle ne trouvera pas la célébrité mais un quotidien entre mondanités, gueules de bois, histoires d'amour bancales et fins de mois difficiles. Qu'importent les problèmes, Doris y fait toujours face avec malice. L'humour grinçant de Keun et la galerie de personnages qu'elle brosse en font aussi une occasion de découvrir l'Allemagne à l'époque de la République de Weimar, trop largement méconnue.
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Une vie étincelante, voilà l'objectif de l'héroïne du livre, Doris. En rééditant ce classique de la littérature allemande traduit par Dominique Autrand, Les éditions du Typhon nous livre un texte d'une étonnante modernité. Cette plongée dans le Berlin des années 30 auprès d'une jeune femme pleine d'esprit et d'ambitions m'a emportée.

Doris vit avec ses parents à Cologne. Elle travaille comme dactylo et s'y ennuie profondément. Jolie et pleine de vie, elle attire à elle tous les regards. Elle tente de quitter la pauvreté de son milieu d'origine et se rêve actrice. Elle en a l'allure mais découvre très vite que c'est un milieu où chacun se méprise. N'y trouvant pas sa place, elle décide de se rendre à Berlin, le seul endroit qui lui semble à la hauteur des ses rêves. Pourtant, elle déchante rapidement car la ville sort à cette époque de la crise de 1929 et la pauvreté est omniprésente. de plus, les idées antisémites montent et un climat pesant hante la ville.
Le roman nous dresse aussi le portrait d'une époque de désillusion où chacun porte les sévices de la crise de 1929. L'Allemagne est ruinée et les débats politiques s'enflamment. Les femmes avaient connu plusieurs avancées sociales lors de la décennie précédente mais elles sont les premières victimes de la crise. Un retour au foyer pour elle est portée par les milieux conservateur. Doris se bat pour rester libre et ne pas être enfermée dans un mariage ennuyeux.

Malgré le contexte politique et les difficultés de Doris, le roman n'est jamais mélodramatique. L'autrice nous propose une héroïne qui va à rebours du cliché de la jeune et jolie provinciale trompée et brisée par la capitale. Elle refuse son assignation sociale et son désir insatiable de vie lui fait côtoyer tous les milieux. Des salons luxueux aux salles d'attente des gares, Doris vit tout avec panache. J'ai été particulièrement admirative de l'écriture vive et pleine d'images. La langue est moderne et libre, à l'image de Doris. Même dans les moments les plus difficiles, elle fait preuve d'esprit et d'une certaine effronterie.

Encore un très beau travail d'édition de la part de cette maison d'édition que j'aime tant.
Lien : https://lapagequimarque.word..
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Texte publié en 1932 d'une modernité déconcertante !
Doris, jeune femme pleine de vie et d'humour, en quête de liberté, décide, suite à un licenciement "abusif" (elle a refusé les avances de son patron...) de partir à la conquête de Berlin pour devenir une vedette ...
Grâce à la galerie de personnages rocambolesques que croise Doris, Irmgard Keun parvient à nous transmettre une impression du Berlin en crise des années 30, avant l'arrivée d'Hitler. C'est ce qui moi m'a le plus intéressée en tout cas ... 😉
Je vous encourage à lire la belle critique de @plaisirsacultiver sur ce roman.
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si Céline avait eu une soeur, ce serait Irmgard KEUN. tous deux décrivent des destins de personnages qui essaient de s'en sortir dans des époques sans espoir. Doris le personnage central du roman partage son quotidien et ouvre sans filtre son mode de pensée, partagée entre le besoin de manger et le besoin de s'épanouir.
PS petite soeur potentielle de Céline, I KEUN n'a tout de même pas sa puissance d'écriture.
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Il n'y a qu'une ville à la taille de l'énergie de Doris : Berlin ! Fuyant la ville moyenne où elle végète, Doris, séduisante et séductrice, part à la conquête de la Babylone des années 30. Un objectif en tête : devenir une vedette. Elle plonge alors dans un univers éclatant et éclaté : le champagne coule à flot comme les êtres à pic dans la misère. Artistes, mondains, miséreux se lancent à corps perdu dans un dernier tour de piste avant le désastre qui s'annonce en Europe. Ne pouvant compter que sur elle-même, Doris va tout vivre au risque d'être emportée par ce torrent. Texte féministe avant l'heure, Irmgard Keun crée un personnage qui résiste à toute assignation.

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Je souhaitais découvrir les éditions du Typhon et je n'ai vraiment pas été déçue. Ce texte est un petit bijou d'effronterie et d'intelligence. le lecteur plonge dans l'intimité d'une femme à la vie décousue, qui est aussi peu fantasque qu'elle est idiote ou naïve _ et découvre la ville de Berlin misérable, cynique et exubérante du début des années 30. La langue est franche, aussi dure que le quotidien de Doris, le personnage principal, mais foncièrement poétique et empreinte d'une simplicité sincèrement plaisante et parfois déroutante. Je conseille vivement et certainement pas qu'aux femmes.
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