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Citations sur Cordons (18)

— Il t’aime.

— Il me baise. Nuance.

— Et tu l’aimes.

— Et j’suis baisé. Dans tous les sens du terme.
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Et dans ce laps de temps infime entre le cliquetis de la notification et l’apparition du message l’ayant déclenchée, je m’autorisais toujours ce rêve imbécile de cet homme qui me contacterait pour me connaître. On se rencontrerait, on se raconterait, et on ferait sortir quelque chose de ce charnier.
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"L'impact de ton poing serré la faucha net. Ce fut brutal et humiliant. Douloureux. Le sang éclatant perla de mon nez jusque sur mon t-shirt bariolé, y laissant des motifs torturés qui ne partiraient pas. Immédiatement, j'ai été révulsé par ce liquide épais et tiède coulant de mes narines jusque dans ma bouche, et par ce goût métallique désormais inextricablement associé à ta présence."
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"Quand je le vis.
"Je le devinai" serait sans doute un terme plus juste. Furtivement, entre deux bouteilles de gin. Un éclat de blond cendré presque blanc. Lumineux. Mon coeur s'arrêta un instant. Une vague glacée remonta le long de mes membres. Une violente décharge dans le ventre. Un coup de poing imaginaire qui vida instantanément mes poumons, et la pièce, et le monde entier, de tout l'oxygène disponible."
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Quand je le vis.
« Je le devinai » serait sans doute un terme plus juste. Furtivement, entre deux bouteilles de gin. Un éclat de blond cendré presque blanc. Lumineux. Mon cœur s’arrêta un instant. Une vague glacée remonta le long de mes membres. Une violente décharge dans le ventre. Un coup de poing imaginaire qui vida instantanément mes poumons, et la pièce, et le monde tout entier, de tout l’oxygène disponible.
Il était juste derrière moi. Un mauvais rêve solidifié. Un cosmos tout entier dans une enveloppe de chair. Un corps gracile qui criait la jeunesse, enfermé dans un jean noir trop moulant et une chemise gris perle froissée. Des bras longs et fins, un bassin étroit, des coudes pointus, il respirait l’aristocratie à plein nez. Une œuvre d’art échouée au milieu de tous ces corps vulgaires et sales. Quand il se tourna gracieusement vers le bar, deux orbes gris croisèrent mon regard dans le miroir, et il marqua l’arrêt. Sous les cheveux coiffés avec soin et gominés vers l’arrière, le visage diaphane se figea. Les pupilles se firent acier liquide, immenses. Il m’avait reconnu.
Impossible de détacher mes yeux de son visage. Il avait gardé à travers les années cet aspect étrange lui donnant l’air de ne pas vraiment exister, cette beauté froide, mais indéniable. Ses lèvres fines et pâles, mais bien dessinées, étaient pour le moment entrouvertes de stupéfaction, mais j’aurais juré qu’elles portaient encore en elles les rictus narquois dont elles m’avaient si souvent gratifié. La peau d’une blancheur presque transparente brillait sous les lampes basses comme si la lune s’y reflétait.
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"C'était sans compter sur la mémoire du corps. On a beau prier l'amnésie de toutes ses forces, certains gestes restent gravés à tout jamais. Tout comme la marque sur mon genou, symbole de ma gaucherie légendaire à vélo, tu es resté là, empreinte invisible et immuable sur ma peau depuis cette minute. Juste une pulsation sous mes doigts, juste une déflagration sur mes lèvres.
Une sensation résiduelle."
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D’abord, les odeurs m’assaillirent. Je me laissai surprendre par une extase olfactive. Le parfum des fleurs par milliers et de la terre m’imprégna, et mes yeux se fermèrent sous le poids de la perfection. J’honorai ce sanctuaire. Ton sanctuaire.
Ensuite, l’image m’arriva, splendeur en léger différé. Je fus subjugué par la vue idyllique de ce jardin ensoleillé exubérant de vie, qui n’avait jamais connu ni le vent ni la pluie.
Enfin, je t’aperçus, au fond de l’allée principale de cette serre immense, toi, le seul qui avait le droit de fouler ce lieu sacré. L’éclat de tes cheveux platine sous le soleil levant se mariait délicieusement avec les effluves de chèvrefeuille d’hiver. Artémis elle-même n’aurait pu peindre tableau plus parfait. Tu étais enfin devant moi. Une incarnation.
J’étais totalement envoûté, captivé. J’étais le païen qui assistait médusé à un miracle. De loin, je t’observais, je te vénérais. Plusieurs minutes furent ainsi sacrifiées sur l’autel de ma contemplation. Les dernières semaines d’agonie s’effacèrent sous la nappe de sérénité qui m’enveloppa à la simple idée d’être là, dans le même lieu que toi, respirant le même air. J’étais enfin en paix.
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Et puis j’ai croisé tes yeux. Subitement, sans que j’y prenne garde, la glace a fondu. Ton regard m’a redonné vie. Il fut le feu qui a traversé mon hiver, le vent qui a balayé les débris de ma vie d’avant, la terre que j’ai à nouveau sentie sous mes pieds, et l’eau qui a lavé mes plaies. Qui suis-je pour lutter contre les forces élémentaires ? Tu es arrivé dans mon monde et tu l’as fait tien, tu t’es fait roi incontesté, désiré et attendu. Un roi sans noblesse, sans retenue, sans mesure, mais un roi indubitablement, un roi de chair, de force et de chaleur. Tu m’as ramené à la vie. Ce que j’ai refusé de voir jusqu’à maintenant, c’est que ce fut au détriment d’un morceau de la tienne. Carnassier, j’ai arraché de mes canines un large lambeau de ta chair, et t’ai haï de ne pas m’en céder davantage. Cinq mois à te culpabiliser, cinq mois à attendre l’autorisation d’être là, avec toi, ce soir et puis celui d’après aussi peut-être, ultime privilège, et me repaître de ta voix qui a fendu mon âme. Toi, tu comblais mon attente en passant de bras en bras, tu allongeais ma peine en naviguant de lit en lit. J’ai pris perpète. J’aurais dû en profiter. Je le vois maintenant, à l’éclairage vacillant de la douleur véritable.
Le manque est une sensation affreuse. Tu t’effrites dans mon âme en tessons coupants comme des rasoirs. Déjà, dans ma tête, la sonorité de ta voix a changé, elle n’a plus la même texture, le même velouté. Je suis un putain de camé, il m’en faut plus, je veux l’entendre encore et encore, il me faut ma dose.
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Cet homme me faisait ressentir des sentiments que je n’avais pas souvenir d’avoir éprouvés un jour pour quelqu’un d’autre que moi-même. Tomber amoureux n’est pas une expression assez forte. J’avais trébuché, dégringolé, et l’impact avait été mémorable. C’était… terrifiant. Comme il y a quinze ans. Les années n’avaient pas comblé le vide, même si j’avais essayé de me persuader du contraire. C’était comme s’il était d’un coup devenu limpide que je n’étais plus entier par moi-même, comme si j’avais été mis devant l’évidence de mon incomplétude. Et en même temps, c’était comme être en permanence entouré d’une étrange chaleur, comme être détenteur d’un secret connu de nous seulement. Est-ce que j’étais digne de ça ?
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" Sans trembler, sans une once d'hésitation, je te fis face et tout mon corps t'appela. Je n'étais que persuasion. Mon royaume, ma vie entière pour te reprendre et créer avec toi une symphonie de notes olfactives qui ne serait qu'à nous. Notre parfum (...)
Les souvenirs déferlèrent dans mon esprit, et dans le tien aussi, j'espérais, et je parvins presque à y sentir la fraîcheur verte des matins à deux, mémoire ouverte sur le petit oranger que ma fenêtre (*) surplombait. Ce serait l'arôme de tête. (...)
Une peur profonde m'envahit, étrilla mon dos comme une épine de rose, là où coulait une goutte amère de sueur froide. Ce serait l'arôme de coeur. (...)
La vanille de tes cheveux, envoûtante, se diffusa dans ma tête. Ce serait l'arôme de fond. "

Pages 172-173. D'Andrew à Milton.

(*) l'oranger, ici élément narratif symbolique, devient central dans "le choix de l'oranger."
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