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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Née en Corée, adoptée par un couple américain, Camilla se retrouve seule à la mort de sa mère adoptive. Le père se remariant, lui envoie ses affaires, six cartons, d'où émerge une photo d'une jeune fille avec un bébé dans les bras, "La photo qui, sans que je puisse expliquer pourquoi, semble montrer que le monde est meilleur que ce que l'on croit". Une photo qui va l'emmener loin sur les traces de sa mère biologique en Corée.
La littérature coréenne, du peu que j'ai lu, est une littérature qui semble explicite, mais qui ne l'est pas, comme d'ailleurs, son cinéma. Je viens de voir “Burning “de Lee Chang-dong ( adapté librement d'une nouvelle de Murakami, "Barn Burning" * mais dans un contexte diffèrent) où l'on pense comprendre et deviner tout, espérant que le cinéaste nous donnera satisfaction à la fin, eh bien non. Personnellement bien que déroutant, ça me plaît, ça fait réfléchir, et finalement laisse l'interprétation au spectateur, au lecteur. Du moment que ce n'est pas n'importe quoi, c'est toujours intéressant. Mais dans ce cas bien sûr, voir ou lire va outre le divertissement, de plus ici il est question d'un sujet très sensible.
Tant qu'on a des repères fixes dans la vie, le problème d'identité n'existe presque pas si on est sain d'esprit. Mais si les repères chamboulent, initie alors une altération , magnifiquement relatée dans ce livre . Peu à peu Camilla devient "un être caméléon ", renforcé par un changement du style narratif et de narrateurs. L'intérêt du livre réside dans cette mutation, psychologiquement intéressante, qui va emmener Camilla de découverte en découverte comme nous d'ailleurs, lectrices et lecteurs.
Un livre sur l'adoption, les conséquences fatales des fausses rumeurs, la société coréenne, avec en prime de beaux poèmes que je conseille à tous les curieuses et curieux de la Vie.


"Le papillon blanc n'a pas peur de la mer,
car personne ne lui a dit combien elle est profonde."

*Pour qui serait intéressé par cette nouvelle, elle est disponible en anglais sur internet.
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« Mon existence même est peut-être une erreur dès le départ. »

Je m'avance sur le sable, le soleil couchant illumine les vagues venues s'échouer à mes pieds. le regard porté sur l'horizon, les souvenirs tentent de remonter à la surface. Elle vient de perdre sa mère, quelques cartons et une vie antérieure se dépoussière. de ces cartons échoués dans son appartement, beaucoup d'interrogations relatives à sa mère adoptive surgissent du passé. Et comment ne pas douter de sa propre existence lorsque l'on ne sait pas les raisons d'un abandon dans un orphelinat là où ce même soleil est en train de se lever, à l'autre bout de l'océan Pacifique, là-même où d'autres vagues, peut-être les mêmes s'échouent sur le rivage de la Corée.

Elle s'appelle Camilla, comme les fleurs de Camélias. Une photo sur laquelle posent deux personnes, elle et sa mère, devant un massif de camélias. A vingt et un ans, elle a besoin de connaître la vérité sur son histoire, sa mère sa naissance. Et ce n'est qu'en foulant la Corée qu'elle pourra trouver un semblant de réponse. Parce que toutes les histoires sont différentes…

La première partie du roman centrée autour de Camilla, cette fleur de camélias échouée sur la côte des States, est un mélange de poésie et d'onirisme. La plume est belle, envoutante. Elle m'a capté par son histoire, par ses mots. L'histoire se poursuit ensuite, Camilla se retrouve en retrait, les rumeurs, les actes irréversibles, la réalité beaucoup moins belle que l'onirisme du début, je me suis trouvé moi également en retrait, comme un peu perdu sur cette nouvelle terre, ces nouveaux noms (si tout le monde s'appellerait Kim, ça serait plus simple, tout de même), mais peu importe puisque le rôle de la mer est de faire des vagues.

Et puis, j'adore le titre de certains chapitres aussi poétiques que mystérieux :
- Un poisson couleur aurore, dans la mer, sous un clair de lune bleue
- Tantôt des pommes, tantôt de petites lanternes
- le mot paix… le mot douleur
- La bibliothèque au fond de la mer
- Combien de temps la nuit et le jour doivent-ils rester enlacés pour ne faire plus qu'un ?
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Encore une superbe découverte sud-coréenne! L'auteur s'est fait d'abord connaître à travers ses poèmes, et cela se ressent fortement dans ce livre, au style imagé, délicat, presque onirique.

Mélancolique et envoûtant parcours que celui de Camilla, enfant coréenne adoptée par un couple américain. Elle a toujours rêvé sa véritable mère et a souffert de ne rien savoir d'elle. A vingt et un ans, après la mort de sa mère adoptive, elle trouve par hasard dans des cartons contenant ses affaires personnelles une photo d'elle bébé avec celle qu'elle imagine être sa mère.

S'ensuit alors une quête identitaire, elle part en Corée, dans une ville portuaire, où sa mère, elle l'apprend, était élève du lycée. Elle a accouché d'elle à seize ans et beaucoup de zones d'ombres demeurent la concernant, surtout que personne ne veut parler d'elle.

le roman oscille alors dans la deuxième et troisième parties entre passé et présent, entre Camilla qui retrouve son identité natale , la narration passant du" je" au" tu" et l'évocation de sa mère, adolescente meurtrie et solitaire.

C'est cet aspect qui m'a un peu embrouillée, le texte devient confus mais je pense que c'est volontaire, les deux destins mère -fille fusionnent ainsi.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, bouleversante et qui touche en profondeur, imprégnée de poésie , d'une tristesse aquatique qui nous submerge. La note de l'auteur à la fin m'a interpelée.

A travers ce livre, une pensée émue pour toi, Anne...
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Je lis peu de littérature asiatique, connaissant surtout Haruki Murakami et les quelques romans que j'ai lu de lui et qui reposent sagement dans ma bibliothèque. Pourtant, j'aime beaucoup les romans de ce coin du monde. J'aime leur ambiance poétique, souvent très marquée par les vieilles croyances ou légendes et dont l'histoire est ancrée dans un mode de pensée qui diffère vraiment du notre et pousse les gens à s'interroger sur eux-même. Les récits qu'ils livrent sont souvent pleins de sens et sous le joli de titre de Si le rôle de la mer est de faire des vagues se cache en effet une belle histoire de vie.

Dans ce court roman de moins de trois cents pages, l'auteur sud-coréen Kim Yeon-Su nous parle de Camilla. Jeune femme d'une vingtaine d'années d'origine coréenne, elle a perdu sa mère adoptive peu de temps auparavant. le remariage imminent de son père adoptif lui livre un bien triste constat : elle est désormais seule. Munie d'une photo trouvée dans un vieux carton, elle décide de se lancer sur la traces de sa mère biologique : direction Jinnam, petit ville côtière en Corée. Sa ville natale.

Une véritable quête identitaire voit le jour au fil des pages. Car pour se construire, Camilla a besoin de savoir qui elle est vraiment. Elle doit découvrir le passé de sa mère, Ji-eun, et les zones d'ombre qui entourent sa naissance, une vingtaine d'années plus tôt.
Les rencontres s'enchaînent, les versions de l'histoire qui entoure Ji-eun aussi. le mystère plane jusqu'au bout, ponctué ça et là de révélations qui renforcent le côté obscur du passé des deux jeunes femmes.

Le roman m'a touchée par sa profondeur et ses multiples réflexions. le passé peut être un poids très lourd, et chez Camilla, les transformations sont fulgurantes. On voit la jeune femme évoluer au fur et à mesure que les révélations sur sa mère affluent. L'écriture pleine de poésie de l'auteur se suit avec délectation (j'ai d'ailleurs eu du mal à ne sélectionner que quelques extraits tant le roman regorge de petites perles), Kim Yeon-Su a un style très éthéré, il jongle avec les métaphores, les poèmes et le sens profond des choses avec une facilité déconcertante.

L'histoire souffre cependant d'une construction assez chaotique. le style ne plaira pas a tout le monde, c'est certain. On a parfois un peu de mal à se situer dans le temps, à s'accrocher au fil qui maintient l'histoire en place. Les changements de lieux, les ellipses, le découpage selon différents points de vue (seul la première partie est du point de vue de Camilla) rendent parfois les parties de l'histoire assez inégales, la dernière notamment qui, si elle est riche en révélations et permet de mettre les pièces du puzzle en place, semble un peu éloignée du fil conducteur qui suit la quête de Camilla.

L'histoire et son sujet sont forts. le roman se lit avec attention, on est pris dans la recherche de Camilla sur ses origines grâce à un coup de plume remarquable qui allie avec doigté passé et présent, légende et réalité.
De quoi avoir envie de lire des auteurs asiatiques un peu plus souvent !
Lien : http://desmotsenvrac.blogspo..
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Lors du déménagement de son père, Camilla reçoit une carton dans lesquels elle retrouvera les traces de son enfance et notamment une photo avec sa véritable mère. Camilla, née en Corée d'une mère adolescente, a été adoptée très jeune par un couple d'américains. elle décide donc de partir à la recherche de sa mère biologique et de comprendre qui elle est.

Ce roman est divisé en trois parties où se mêlent le présent au passé, la réalité à l'imaginaire. Il nous montre par ailleurs les différences de perception que l'on peut avoir sur les événements en fonction du lieu de vie, du vécu.

Je me suis égarée dans ce roman, j'ai eu un peu de mal à savoir qui était qui et où j'étais et à quel moment de l'histoire je me trouvais et surtout quels liens tous les personnages avaient avec Camilla. La première partie était claire avec la quête de Camilla, c'est après que je me suis perdue.

L'écriture asiatique est différente déjà de par sa lenteur, de par sa pléthore de description que ce soit de la nature, des sentiments ou de ce qui se passe. J'ai aimé ce style car cela m'a permis de découvrir qu'on pouvait prendre du temps à la lecture et se délecter des sensations dégagées. Je pense que je le relirai pour en extraire ce que je n'ai pas saisi à cette première lecture.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Lu en 2019. Un récit qui nous immerge également dans les différences socioculturelles, psychologiques et affectives des protagonistes.
Un roman décliné en trois parties, dotées de narrateurs différents, entremêlant passé et présent, secrets et mensonges, traumatisme et inconscient, réalisme et imaginaire. Je m'étais parfois perdue dans la narration et dans la foule des personnages (noms coréens, liens), les flash-backs et les répétitions, mais la plume intimiste et poétique m'avait plu.
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