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EAN : 9782809710533
267 pages
Editions Philippe Picquier (06/01/2015)
3.5/5   53 notes
Résumé :
Si le rôle de la mer est de faire des vagues, mon rôle à moi est de penser à toi. Depuis que nous avons été séparées, je ne t’ai jamais oubliée, pas même un seul jour.
Un jour, Camilla reçoit six cartons de vingt-cinq kilos qui contiennent toute son enfance. Entre un ours en peluche et un globe terrestre, la photo d’une jeune fille, petite et menue : celle de sa vraie mère avec un bébé dans les bras. Camilla a été adoptée peu après sa naissance par un couple ... >Voir plus
Que lire après Si le rôle de la mer est de faire des vaguesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Née en Corée, adoptée par un couple américain, Camilla se retrouve seule à la mort de sa mère adoptive. Le père se remariant, lui envoie ses affaires, six cartons, d'où émerge une photo d'une jeune fille avec un bébé dans les bras, "La photo qui, sans que je puisse expliquer pourquoi, semble montrer que le monde est meilleur que ce que l'on croit". Une photo qui va l'emmener loin sur les traces de sa mère biologique en Corée.
La littérature coréenne, du peu que j'ai lu, est une littérature qui semble explicite, mais qui ne l'est pas, comme d'ailleurs, son cinéma. Je viens de voir “Burning “de Lee Chang-dong ( adapté librement d'une nouvelle de Murakami, "Barn Burning" * mais dans un contexte diffèrent) où l'on pense comprendre et deviner tout, espérant que le cinéaste nous donnera satisfaction à la fin, eh bien non. Personnellement bien que déroutant, ça me plaît, ça fait réfléchir, et finalement laisse l'interprétation au spectateur, au lecteur. Du moment que ce n'est pas n'importe quoi, c'est toujours intéressant. Mais dans ce cas bien sûr, voir ou lire va outre le divertissement, de plus ici il est question d'un sujet très sensible.
Tant qu'on a des repères fixes dans la vie, le problème d'identité n'existe presque pas si on est sain d'esprit. Mais si les repères chamboulent, initie alors une altération , magnifiquement relatée dans ce livre . Peu à peu Camilla devient "un être caméléon ", renforcé par un changement du style narratif et de narrateurs. L'intérêt du livre réside dans cette mutation, psychologiquement intéressante, qui va emmener Camilla de découverte en découverte comme nous d'ailleurs, lectrices et lecteurs.
Un livre sur l'adoption, les conséquences fatales des fausses rumeurs, la société coréenne, avec en prime de beaux poèmes que je conseille à tous les curieuses et curieux de la Vie.


"Le papillon blanc n'a pas peur de la mer,
car personne ne lui a dit combien elle est profonde."

*Pour qui serait intéressé par cette nouvelle, elle est disponible en anglais sur internet.
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« Mon existence même est peut-être une erreur dès le départ. »

Je m'avance sur le sable, le soleil couchant illumine les vagues venues s'échouer à mes pieds. le regard porté sur l'horizon, les souvenirs tentent de remonter à la surface. Elle vient de perdre sa mère, quelques cartons et une vie antérieure se dépoussière. de ces cartons échoués dans son appartement, beaucoup d'interrogations relatives à sa mère adoptive surgissent du passé. Et comment ne pas douter de sa propre existence lorsque l'on ne sait pas les raisons d'un abandon dans un orphelinat là où ce même soleil est en train de se lever, à l'autre bout de l'océan Pacifique, là-même où d'autres vagues, peut-être les mêmes s'échouent sur le rivage de la Corée.

Elle s'appelle Camilla, comme les fleurs de Camélias. Une photo sur laquelle posent deux personnes, elle et sa mère, devant un massif de camélias. A vingt et un ans, elle a besoin de connaître la vérité sur son histoire, sa mère sa naissance. Et ce n'est qu'en foulant la Corée qu'elle pourra trouver un semblant de réponse. Parce que toutes les histoires sont différentes…

La première partie du roman centrée autour de Camilla, cette fleur de camélias échouée sur la côte des States, est un mélange de poésie et d'onirisme. La plume est belle, envoutante. Elle m'a capté par son histoire, par ses mots. L'histoire se poursuit ensuite, Camilla se retrouve en retrait, les rumeurs, les actes irréversibles, la réalité beaucoup moins belle que l'onirisme du début, je me suis trouvé moi également en retrait, comme un peu perdu sur cette nouvelle terre, ces nouveaux noms (si tout le monde s'appellerait Kim, ça serait plus simple, tout de même), mais peu importe puisque le rôle de la mer est de faire des vagues.

Et puis, j'adore le titre de certains chapitres aussi poétiques que mystérieux :
- Un poisson couleur aurore, dans la mer, sous un clair de lune bleue
- Tantôt des pommes, tantôt de petites lanternes
- le mot paix… le mot douleur
- La bibliothèque au fond de la mer
- Combien de temps la nuit et le jour doivent-ils rester enlacés pour ne faire plus qu'un ?
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Encore une superbe découverte sud-coréenne! L'auteur s'est fait d'abord connaître à travers ses poèmes, et cela se ressent fortement dans ce livre, au style imagé, délicat, presque onirique.

Mélancolique et envoûtant parcours que celui de Camilla, enfant coréenne adoptée par un couple américain. Elle a toujours rêvé sa véritable mère et a souffert de ne rien savoir d'elle. A vingt et un ans, après la mort de sa mère adoptive, elle trouve par hasard dans des cartons contenant ses affaires personnelles une photo d'elle bébé avec celle qu'elle imagine être sa mère.

S'ensuit alors une quête identitaire, elle part en Corée, dans une ville portuaire, où sa mère, elle l'apprend, était élève du lycée. Elle a accouché d'elle à seize ans et beaucoup de zones d'ombres demeurent la concernant, surtout que personne ne veut parler d'elle.

le roman oscille alors dans la deuxième et troisième parties entre passé et présent, entre Camilla qui retrouve son identité natale , la narration passant du" je" au" tu" et l'évocation de sa mère, adolescente meurtrie et solitaire.

C'est cet aspect qui m'a un peu embrouillée, le texte devient confus mais je pense que c'est volontaire, les deux destins mère -fille fusionnent ainsi.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, bouleversante et qui touche en profondeur, imprégnée de poésie , d'une tristesse aquatique qui nous submerge. La note de l'auteur à la fin m'a interpelée.

A travers ce livre, une pensée émue pour toi, Anne...
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Le titre de ce roman me semblait très poétique et très doux, c'est pour cette raison qu'il était dans ma PAL. J'adore lire des histoires d'enfants adoptés en quête de leur identité, donc ce fût un plaisir, pour moi, de tomber sur ce roman lors de mon tirage au sort. Pourtant, ce n'est pas un coup de coeur. Loin de là ! Quel dommage … /
La première partie du roman m'a beaucoup plu. Bien que j'ai lu deux romans à la fois, à chaque fois que j'y revenais c'était un vrai plaisir. L'histoire de Camilla m'avait transportée. Ce n'était pas spécialement dynamique, mais on découvrait des éléments … il y avait un peu de suspens ! L'auteur a su attiser mon intérêt. Mais les seconde et troisièmes parties m'ont vraiment déçues. Ça m'a déstabilisée de suivre d'autres protagonistes plutôt que Camilla. Ce roman était son histoire, donc j'aurais voulu l'avoir jusqu'au bout. le changement a été trop radical, presque brutal. Ça m'a complètement coupé de l'intrigue. Il aurait peut-être mieux fallut entrecouper les chapitres de différents points de vue pour que ce soit moins brutal et pour que Camilla ne nous manque pas … jusqu'à la fin ! J'ai fini par le lire de travers tant tout ce que je voulais c'était de retrouver Camilla. Elle avait encore tant de choses à dire, tant de choses à découvrir et tant de ressentis à nous faire partager. C'est vraiment décevant d'avoir écarté son personnage, à ce point.
Du coup, je dirais que c'est un roman en dent-de-scie. La première partie est parfaite alors que les suivantes ne lui arrivent pas du tout à la cheville. Ça devait être poétique et doux, mais je ne garde pas le souvenir d'un roman plein de douceur. En réalité, j'ai peur de n'en garder aucun souvenir …
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Un récit en trois parties, à la première personne mais avec des narrateurs différents qui alternent.
Le style d'écriture de départ m'a séduite, tout en douceur et finesse. le texte propose une analyse très sensible, par petites approches, de la psychologie de Camilla qui part à la recherche de la vérité sur sa naissance en Corée alors qu'elle a été adoptée par un couple d'américains.
Dans la deuxième partie, un autre personnage s'adresse à elle et j'avoue que pour moi le texte a commencé à être confus. de nombreuses ellipses temporelles succèdent à des flashbacks, et j'ai eu quelques difficultés à suivre le fil directeur de l'histoire. Cependant peu à peu le mystère se dévoile et la lecture garde son intérêt.
Dans la troisième partie, je ne savais plus trop qui était narrateur, plusieurs personnages entrant en scène. J'ai également confondu les noms parfois trop semblables. Souvent j'avais du mal à comprendre la réaction des personnages, leurs dialogues me paraissaient très curieux.

Si j'ai aimé certains passages très poétiques, à la limite de l'onirisme, je garde l'impression d'un ensemble très « décousu » avec une fin assez mystérieuse emplie d'implicite. Impression décevante d'être « passée à côté » de quelque chose…
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
- Remarque… se dit Yun-Kyeong en regagnant son bureau après la réunion, dans une société où chacun doit prouver à chaque seconde qu’il n’est pas isolé de ses semblables, le smartphone est un outil précieux ! Grâce à cet appareil, nous sommes en contact avec le monde entier, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il n’y a qu’à faire glisser son index de quelques centimètres sur la gauche ou la droite pour se retrouver dans un monde fantastique. Dans un univers où on peut tout savoir en temps réel – qui mange quoi dans quel restaurant, qui lit quel roman et quelle note a reçu ce roman, quelles surprenantes découvertes a faites untel pendant son voyage, etc. -, il n’y a plus de place pour la solitude. En postant sur Twitter des photos du « riz aux moules cuit sur pierre chaude » que je vais manger pour le montrer à mes amis, je me prouve inconsciemment que je ne suis pas seule, que je suis en lien avec eux par le biais de ces photos, que je ne suis pas une nuisance et que nous sommes donc des amis. Un monde où les gens sont liés par l’amitié est transparent, chaque individu est associé aux autres par le nous. Le nous partage des souvenirs et décide d’un même bloc. Le nous n’est pas isolé. Le nous ne se suicide jamais.
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BROUILLARD
 Le brouillard vient

à petits pas de chat.

Il s’assoit et regarde

le port et la ville,

en silence

puis s’en va.

( FOG
 The fog comes

on little cat feet.

It sits looking

over harbour and city

on silent haunches

and then moves on.)
 
Carl SANDBURG
(1878 - 1967)
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Je t'ai reconnue dès la première seconde. Ton teint blanc et tes lèvres pâles. Ton visage dépourvu de rides était aussi lisse qu'une porcelaine qui aurait passé des centaines d'années au fond de l'eau, et tes longs membres s'agitaient comme des algues au rythme des courants. Je t'ai tant attendue dans cette mer obscure et silencieuse où la lumière ne s'infiltre ni le temps ne s'écoule. Je n'ai rien fait d'autre que t'attendre et tu es enfin apparue devant moi.
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Sans réfléchir, j’ai lu à haute voix le poème Comme le vent qui s’en va après avoir rencontré la fleur de lotus :

Ayons des regrets
Mais pas trop,
Juste un peu.

Séparons-nous,
Mais pas pour toujours,
Espérons nous retrouver,
Même dans l’au-delà.

Pas comme le vent,
Qui vient à la rencontre de la fleur de lotus,
Mais comme le vent
Qui s’en va après l’avoir rencontrée…

Pas comme le vent
Qui s’en va
Après l’avoir rencontrée avant-hier,
Mais comme le vent
Qui s’en va,
Après l’avoir rencontrée deux saisons plus tôt.
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C'est là que j'ai compris que la beauté d'une histoire dépend beaucoup de la façon dont elle est racontée et que le talent de l'écrivain découle du regard qu'il pose sur le monde.
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