Le César de la meilleure couverture du moment, faite pour vous faire acheter un comics, est attribué à la mini-série
Divinity !
Après avoir relancé l'univers Valiant avec la mini-série The Valiant, puis de nouvelles séries comme Bloodshot Reborn ou d'anciennes séries jamais publiées comme Quantum & Woody, Bliss Comics s'attache désormais à développer l'offre de comics de super-héros proposée par Valiant Comics, et notamment par les mini-séries événements comme ce
Divinity, qui peut se lire absolument indépendamment.
Au scénario,
Matt Kindt livre une histoire relativement simple : un jeune homme adopté est recruté par les services secrets soviétiques pour faire partie d'un programme spatial d'envergure. Quittant femme, enfant et nation, il embarque à bord d'une navette à destination d'un autre bout de l'univers. Toutefois,
Divinity s'intéresse avant tout à son retour sur Terre ; en effet, alors qu'il partait dans l'inconnu, il fait sa réapparition sur notre planète une quarantaine d'années plus tard avec, qui plus est, des capacités tout simplement divines. Que peut-on attendre alors d'un simple humain qui a traversé l'univers et en est revenu avec des pouvoirs infinis le rendant digne d'être considéré comme une divinité ? le problème se pose quand l'équipe Unity vient contrôler la bonne tenue de ce personnage aux pouvoirs incommensurables ; chacun des membres de l'équipe de surveillance de la Terre va devoir affronter ses peurs et ses rêves.
Néanmoins, ce beau pitch réserve quelques surprises, plus ou moins bien prises selon les lecteurs. Cette histoire propose en effet une intrigue avec beaucoup d'ellipses, de récits croisés et surtout des narrateurs qui semblent parfois différents sans qu'aucune mention explicite ou qu'aucun jeu graphique particulier ne vienne nous l'exprimer pour être sûr. de même, on pourra trouver la résolution choisie plutôt rapide, comme si elle était remise à plus tard : le pitch résumé en disant qu'un nouveau dieu vient d'arriver et qu'il est communiste est particulièrement accrocheur, on nous dit en plus que le tout ressemble à Interstellar, eh bien non ! Certes, c'est l'histoire d'un aller-retour dans l'espace (avec aussi un décalage temporel) qui nous est dévoilée au compte-gouttes, exprès d'ailleurs alors ça passe, mais surtout on attend encore de voir les conséquences de ses nouveaux pouvoirs :
Divinity permet à chacun de voir son bonheur se réaliser, mais il n'y aura aucune autre vision communiste dans son action ? À voir alors dans la deuxième mini-série sur ce personnage désormais bien intégré dans la continuité de l'univers Valiant, à voir aussi avec les circonstances dévoilées de l'origine de
Divinity, car on en attend davantage de ce côté-ci.
Pour compenser ces détails scénaristiques, il faut noter que
Divinity est un comics aux couleurs très vives, respirant la joie et le bonheur. Au dessin,
Trevor Hairsine a travaillé en collaboration avec Ryan Wynn à l'encrage et
David Baron à la colorisation. Pour exprimer le pouvoir bénéfique de
Divinity,
Trevor Hairsine a construit ses planches sur la symbolique du cercle, qui est constamment présent. Son gros travail graphique sur l'architecture des cases et sur les émotions des personnages, et en premier lieu de cette entité nommée
Divinity, est d'ailleurs bien mis en valeur avec les bonus proposés par la rédaction éditoriale de Bliss Comics.
Cette mini-série n'est donc pas parfaite sur un personnage aux possibilités innombrables qui a bien mérité d'être intégré dans cet univers Valiant, mais qui surtout aura droit à une autre mini-série (en 2016 en VO, donc en 2017 en VF ?) ; celle-ci, espérons-le, lèvera les doutes éparses soulevés ici.