Du sang sur les mains

"Du Sang sur les mains" est un polar qui se déroule dans la ville de Diablerouge, près de la frontière canadienne.
L'inspecteur Gould, un flic réputé pour son efficacité, traque à chaque chapitre, un criminel de la ville adeptes des entorses à la loi sans violence ni hémoglobine. Ces personnages, ordinaires ont en commun des délits mineurs et un certain goût pour l'art, en plus de l'adrénaline que provoque cette vie en marge. S'ajoute trois femmes, importantes dans le récit, la femme de l'inspecteur, une artiste et une ex-agent de probation devenu agent immobilier.
Les apparitions de l'inspecteur Gould peuvent paraitre discrète au premier abord, relatés par le quotidien avec sa femme. Il n'intervient que pour finaliser chaque chapitre, avec des arrestations qui laissent sans voix, il ne semble être ici que pour passer les menottes aux coupables.
Ce livre est très intéressant car on a l'impression qu'en nous dressant des portraits de coupables, ils apparaissent finalement comme les victimes d'un inspecteur zélé et pervers.
Graphiquement, Matt Kindt utilise une technique d'aquarelle, et des traits à la limite du croquis. La reproduction du journal local de Diablerouge, avec ses strips met en scène l'inspecteur Gould comme au début des comics, des coupures de journaux relatant les faits, fausses couvertures de romans populaires, cases noires composées uniquement de dialogue...
Toute une créativisée de mise en page et une narration dynamique et inventive, font que "Du sang sur les mains" est toujours en mouvement. Cet "Art subtil des crimes étranges" qui apparait sans grand intérêt au premier abord, prend toute son ampleur au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire.
Comme d'habitude ont remarquera le soin apporté par Monsieur Toussaint Louverture à cette édition française, se serait vraiment dommage de ne pas en profiter car l'excellente facture de cet album donne une raison de plus à découvrir ce surprenant artiste.

Je ne suis pas très "honnête" en mettant cette appréciation, car en fait, je pense ne pas avoir saisi la portée de l'histoire, ni même l'histoire elle-même.
J'ai adhéré aux dessins, aux couleurs, aux aquarelles, au noir et blanc, aux diverses présentations des dessins; mais me suis perdu dans les commentaires ou plutôt les double pages de dialogues tapuscrits, et avec des pensées un peu trop philosophiques à mon goût pour une BD.
Savoir ce qui se cache derrière les agissements de tel ou tel escroc, faussaire, malfrait, pourquoi pas.
J'ai aimé le côté "Usuals suspets" (marrant, car j'ai revu ce film pour la première fois il y a moins d'une semaine), et on comprend assez vite que tous ces indices dessiminés par-ci par-là vont se retrouver pour finir et compléter le puzzle.
Mais à un moment, j'ai perdu le fil de l'histoire, je ne savais plus qui était qui, et n'arrivais plus à reconnaître cetains des protagonistes.
J'ai rangé cette BD, et je me dis que je ferai un des ces quatre, quelque chose que je je fais jamais: relire un livre. Avec plus d'attention et de concentration.

Il y a un peu d'audace dans la mise en forme de ces récits qui mets en scène l'inspecteur Gould en charge de résoudre des affaires délictuelles et parfois criminelles. Cependant, je n'ai pas trop accroché à ces histoires de chaises volées par une femme comme si c'était l'affaire du siècle.

De menu larcins et de simples individus. C'est visuellement très beau. Scénaristiquement, il m'en faut plus pour me convaincre. C'est une nébuleuse pour finalement pas grand chose. Il est vrai que cela a été plutôt assez ennuyeux à la lecture où l'émotion est totalement absente. On peut passer notre chemin sans vouloir mettre du sang sur les mains.

BD assez étrange, mais après avoir lu Dept H, en fait je m'aperçois que le même principe est appliqué : au début il y a des personnages qui vivent des choses assez incompréhensibles avec au centre un policier très réputé au point de résoudre tous les cas qui lui sont confiés. Au fur et à mesure on commence à recouper les liens entre les différents personnages et un fil tenu les réunit, en fait évidemment ils s'agit d'une manipulation magistrale avec pour victime le héros policier. C'est difficile de s'immerger au début dans l'histoire et à un moment donné, un déclic se fait et cela devient addictif.
Bref ce n'est pas un coup de coeur mais avec un dessin solide, cela mérite le coup d'oeil.

Une série d'enquêtes aux intrigues presque loufoques, toutes résolues par l'inspecteur Gould, génie policier de Diablerouge. Mais si cette vague de crimes n'était en réalité qu'une machination à l'encontre de Gould ? Rétro à souhait, du sang sur les mains est une pépite à ne pas manquer.