AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Arimbo


Étrange,ce matin, ma voiture me regardait fixement et bizarrement.
En mettant le contact, le moteur s'est mis à rugir tel une sorte de tigre.
Qu'ai je donc fait pour être l'objet d'une telle colère?
Est-ce jalousie de ma Clio envers Christine?
Bon, trêve d'essayer d'être drôle, mais je ne regarderai plus ma voiture de la même façon depuis que j'ai lu Christine. Et je me dis que je le serai encore moins quand des voitures autonomes feront leur apparition sur nos routes.

C'est le premier roman de Stephen King dans le cambouis duquel je me plonge.
Je sais qu'il n'est pas considéré comme l'un de ses meilleurs, bien que les avis varient sur le classement des romans de cet auteur prolifique.
Mais c'est la curiosité de voir comment King traite de ce sujet improbable d'une voiture hantée qui m'a attiré.

A la réflexion, après avoir été tenu en haleine par ce roman, mon avis est un peu mitigé.

Certes, il y a, malgré un démarrage un peu lent (peut-être parce qu'il s'agit d'une vieille voiture, je plaisante), la façon superbe et saisissante que l'auteur a pour nous entraîner dans ce déchaînement d'une violence sans limite exprimée par cette voiture de malheur animée par le fantôme de son horrible propriétaire, qui prend façon impitoyable possession d'un des jeunes héros, ce pauvre Arnie.
Et bien sûr, cette notion de la possession, si présente dans les romans d'horreur, est ici traitée de façon totalement originale, par le biais de l'animation d'un être mécanique, si symbolique de la culture américaine du 20ème siècle.
J'ai aussi beaucoup apprécié l'épilogue qui nous laisse entrevoir la possibilité du retour du pire.
L'auteur fait un superbe tableau de ce temps indécis, conflictuel, amoureux, de l'adolescence et des rapports parents-enfants.
En toile de fond de ce tableau, le récit est accompagné et rythmé « bande-son » des années 50 particulièrement bien faite, et qui rythme le récit.

Mais j'ai été gêné par plusieurs choses
Une plutôt mineure qui tient à la forme. Ce sont les transitions déconcertantes d'un récit à la première personne au chapitre I, suivi, au chapitre II, par une narration à la troisième personne puis au chapitre III un retour à la première personne, sans que j'en comprenne la raison.
Surtout, j'ai été perplexe quant à la crédibilité de ce roman. Certes, on est dans le registre fantastique et il ne faudrait pas trop se poser de question. N'empêche, pourquoi cette Christine se déchaîne-t-elle avec cette violence insensée, alors que son propriétaire, ce Ronald le Bay, la laissait pourrir bien tranquillement dans son garage depuis des années. Est-ce parce qu'elle se nourrit de la vitalité de la jeunesse du jeune Arnie?
Autre interrogation: la vengeance contre ceux qui lui ont fait du mal, oui, je comprends, mais l'agressivité « jalouse » et meurtrière envers la petite amie d'Arnie, si elle est possédée par le fantôme de le Bay?
Et puis, l'ancien propriétaire de Christine, décédé et devenu fantôme, était certes un salaud, ne faisant pas ce qu'il faut pour sauver sa fille, mais pas un psychopathe, un tueur en série, au point de se réincarner en une tueuse sanguinaire.

En conclusion, pas totalement convaincu par ce roman, mais peut-être est-ce la faute à mon esprit trop analytique.
Il faut absolument que j'en lise d'autres, je pense notamment à 26/11/63 dont Chrystèle, Hordeducontrevent a fait une si belle critique, et dont le thème de la faille temporelle m'attire, aussi à Shining, Ça, Carrie. Les Kingophiles peuvent ils ou elles me conseiller?
Commenter  J’apprécie          2213



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}