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Critique de gruz


gruz
10 février 2021
Stephen King a beaucoup marqué les esprits avec de gros pavés. Mais n'oublions pas qu'il est aussi un maître incontesté dans l'art de la nouvelle et (encore mieux) dans celui des novellas. Entre soixante quinze et deux cent pages en général, qui racontent des histoires tout aussi mémorables.

Comment oublier Différentes saisons, sorti en 1982, qui contient quatre romans courts (comme on est sensé les appeler en français), dont les fabuleux Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank et le corps (adaptés au cinéma avec une immense succès sous les titres Les Évadés et Stand by me).

J'aime aussi à me souvenir d'un recueil plus récent, sorti en 2012, dont on parle malheureusement moins, mais qui est un bijou de noirceur : Nuit noire, étoiles mortes.

L'écrivain revient en 2021 avec Si ça saigne, qui regroupe quatre novellas très variées, dans des styles bien différents, avec le fantastique en point commun. A travers deux textes assez intimistes, un thriller et même une histoire inclassable qu'on pourrait qualifier de post apocalyptique romantique.

Si, pour moi, il est loin d'atteindre la magnificence des deux cités plus haut, ce recueil et ces textes sont excellents. Les idées sont fortes, deux faisant penser à du King « à l'ancienne », une autre dans la droite ligne de ses derniers romans, et une dernière qui montre qu'il sait proposer d'autres ambiances (avec toujours la même sensibilité).

Avec le téléphone de Mr Harrigan, ont est dans du King pur jus, comme on le connaît depuis des décennies, avec une thématique qui a de quoi faire froid dans le dos mais qui marque surtout l'esprit par le lien qui se crée entre un vieil homme et un jeune garçon. L'amitié, sous différentes coutures, est un sujet omniprésent chez l'auteur.

Rat est aussi symptomatique des histoires et questionnements du King. Avec cette histoire d'un écrivain confronté au syndrome de la page blanche. Les descriptions de ce que peut déclencher le fait d'écrire sont passionnantes. Sans aucun doute un texte très personnel.

La vie de Chuck est l'histoire la plus étonnante du recueil, atypique par sa construction en trois parties très différentes. Un texte qui débute comme un récit post-apocalyptique mais se révèle bien plus poétique et sensible qu'il n'y paraît (avec un passage qui m'a fait penser à certaines belles scènes intimes de 22/11/63). Vraiment différent de ce qu'on a l'habitude de lire chez lui, et une histoire qui fait réfléchir.

Et le gros morceau, deux cent pages, Si ça saigne, qui met en scène (et en valeur) un personnage déjà bien connu, Holly Gibney. Une sorte de suite à L'outsider, avec cette Holly rencontrée dans la trilogie débutée par Mr Mercedes. Il y aurait eu la place d'en écrire un roman indépendant, mais le format intermédiaire fonctionne très bien. Un vrai plaisir que de voir cette protagoniste secondaire prendre toute la lumière, tant elle est attachante. Une intrigue dans la lignée de L'outsider, tout en trouvant un angle inédit. Un thriller fantastique très prenant.

Trois des quatre histoires ont déjà trouvé preneur pour une adaptation à l'écran. Seule celle avec Holly Gibney n'est pas encore cooptée par le monde de l'image, mais je ne doute pas qu'elle le sera.

Si ça saigne est un recueil de quatre novellas fantastiques, riches en émotions variées, avec des ambiances bien connues chez Stephen King.

Au final des histoires qui divertissent et marquent par leurs atmosphères au point d'y repenser une fois la dernière page tournée. Ça veut bien un roman !
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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