Madame Pamplemousse et ses fabuleux délices

La vérité est que Madeleine l’avait rendu jaloux, tellement jaloux que jamais plus il ne la laisserait s’approcher d’un fourneau. C’est pourquoi elle se retrouvait condamnée à récurer les assiettes, les poêles et les casseroles qui s’entassaient jusqu’au plafond’ recouvertes de graisse visqueuse. Le Samedi, si elle était bien sage, on l’autorisait à nettoyer les réfrigérateurs ou à vider les poubelles.
Et de temps à autres’ par faveur exceptionnelle, on l’envoyait faire les commissions.

[...] but what she noticed first was the smell. A cool, musty odour, like the air in an old church - but one that was made entirely out of cheese. She could detect a deeper, spicier note beneath that was warm and exotic and reminded her of a Middle Eastern spice bazaar. But that was not all, for Madeleine had a highly developed nose; there was also a scent like lavender that been drying in hot sunlight.

Ton oncle est une brute. Sa cuisine aura toujours ce goût-là. Je peux lui donner la recette, mais il faudra avertir ses clients : il n'est pas certain qu'ils aimeront ce qu'on leur servira...

- Hélas, monsieur, dit madame Pamplemousse, ce n'est pas mon toit qui fuit. Pour une raison mystérieuse, une bouteille s'est renversée sur la plus haute étagère et vous dégouline sur la tête. Pour comble de malchance, cette bouteille contient de l'huile concentrée de "démon vert", un petit piment extraordinairement virulent, qui poussait autrefois au Pérou et que les Incas vénéraient à l'égal d'un dieu. Sa puissance est telle qu'une simple goutte est plus brûlante que le curry le plus épicé du monde. Je suis au regret de vous informer, monsieur, que plusieurs de ces gouttes viennent, je crois, d'atterrir sur votre crâne.

Les ingrédients que j'utilise n'ont rien de spécialement remarquable. Exquis, oui, et délicieux mais ce ne sont que des choses. C'est le cuisinier lui-même qui donne de la saveur à la cuisine : son caractère, ses rêves, ses sourires, ses larmes. Ton oncle est une brute.Sa cuisine aura toujours ce goût-là.

Et chaque fois qu'elle le peut, Madeleine va rendre visite à deux de ses amis, qui tiennent une boutique. Une petite boutique décrépite. Au coucher du soleil, on les trouve souvent en train de parler et rire ensemble, sur un balcon très haut perché au-dessus des toits de Paris.

Bien qu'elle propose les mets les plus fabuleux que l'on puisse imaginer, sa boutique n'est absolument pas connue dans la ville de Paris. Et madame Pamplemousse ne le désirerait pour rien au monde. Elle gagne de quoi vivre et se contente, chaque jour, de se réveiller à l'aube, boire un petit café noir, ouvrir sa boutique, servir ses clients et recevoir ses fournisseurs. Quand vient le soir, elle aime plus que tout s'asseoir sur son balcon suspendu au-dessus des toits en compagnie de son chat, Camembert, pour commenter la journée en sirotant du vin de pétales de violette.

Ce délice ne peut pas être volé, car il est fait de ma main, avec l'assistance de mon collaborateur Camembert. Les ingrédients que j'utilise n'ont rien de spécialement remarquable. Exquis, oui et délicieux, mais ce ne sont que des choses.
C'est le cuisinier lui-même qui donne la saveur à sa cuisine : son caractère, ses rêves, ses sourires, ses larmes.

C'est le cuisinier lui-même qui donne de la saveur à sa cuisine : son caractère, ses rêves, ses sourires, ses larmes. Ton oncle est une brute. Sa cuisine aura toujours ce goût-là.

Une petite boutique, plutôt décrépite à la peinture fanée, à l'auvent poussiéreux, aux vitrines sombres et enfumées. Son enseigne porte le mot Délices, car c'est une épicerie fine qui proposes des aliments rares et exotiques.