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Critique de LoupAlunettes


Le préambule de " Si" est émouvant, son besoin de transmission prend racine sur un terrain dramatique et affamé de revanche, de bons espoirs pour ceux qui iront de l'avant.



" Si" est un des poèmes anglais les plus connus, nous dit-on, un classique.

C'est une lettre d'un père adressé à son fils.

Ici aussi, ce titre pourra être rangé aux côtés des albums intimes "Tu seras ma princesse" de Marcus Malte, " Mon fils" de Vincent Cuvellier et " Mon petit roi" de Rascal.



Nous sommes dans la passation de conseils et le témoignage d'amour parentaux.

Le préambule ne nous dit pas qu'avec la perte d'une enfant aînée, les attentes des parents se seraient montrées plus pesantes pour le cadet et la benjamine.

Ils auraient pu se montrer absents et non, ils survivrons courageusement à cela et se montreront plus que disponibles.



Il ne nous échappera tout de même pas cette fière volonté De Rudyard Kipling a vouloir bouger le ciel et la terre pour soutenir son fils, surtout, sur un projet qui lui tenait à coeur.

C'est ce que nous garderons en tête en le lisant dans "Si", bien que l'on se demande si le rêve d'intégrer les marines appartenait au fils ou au père. Qui souhaitait réaliser le rêve de l'autre?

Cette pensée ne viendra pas ternir la bonne intention de Kipling, les mots parlent d'eux-mêmes, si l'on peut dire.

" Si...tu restes confiant quand on te met en doute,

Mais laisses malgré tout les doutes s'exprimer..."



"Si...tu peut attendre sans maudire l'attente,

Ou être calomnié sans céder au mensonge,

Ou être détesté sans sombrer dans la haine,

Mais sans fanfaronner ni donner de leçons..."



" Si tu peux supporter d'entendre des mots justes

Faussés par des méchants pour tromper des idiots..."



Le poème parle de clairvoyance, d'humilité, de persévérance.

Nous sommes dans des mots d'encouragement devant l'adversité, qui devront survivre à leur auteur et rester précieusement avec le fils, on le comprend.

Malheureusement, nous le savons, John Kipling tombera sur le champ de guerre bien avant que s'en aille le père.



Les illustrations sont plus sereines que le contexte, candides.

Ce n'est pas un homme mais un enfant qui nous est présenté.

Sa promenade posée en regard du texte nous donnera l'impression que les mots l'accompagnent tout du long, comme logés dans son sac à dos.

En fermant le livre, nous cernons vraiment de belles valeurs soulignées par Rudyard Kipling, qui malgré la virilité de leur passion militaire commune, ne se logera pas dans le muscle.

Tu seras un homme mon fils en étant respectable, voici le point final.



Une belle quête à atteindre pour le jeune personnage qui se lance vers les sommets des montagnes, se montrer à la hauteur de ses propres attentes.

Un texte fort qui demandera peut-être d'être discuté, accompagné par un adulte lecteur pour le saisir dans toute la beauté de son texte.
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