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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes à la fin de la saison estivale, à Lampedusa, où l'opticien et sa femme vivent toute l'année quant à leurs amis ils tiennent une boutique l'été ensuite ils rentrent chez eux. Il y a de moins en moins de touristes à cause de la présence des migrants. L'opticien, sa femme Teresa et leurs amis ont prévu une balade en mer à bord du Galata, le bateau de Francesco. Cette sortie qui se présentait sous les meilleurs jours se transforme en cauchemar lorsqu'ils entendent les cris de migrants en train de se noyer. Ils ne réussiront qu'à en sauver quarante-sept, plus de trois cent cinquante corps seront repêchés par les autorités.
Une belle écriture pour un récit coup de poing au coeur de l'actualité ! À lire !

Journaliste à la BBC, Emma-Jane Kirby a remporté le prix Bayeux-Calvados 2015 des correspondants de guerre pour son reportage sur le sauvetage de migrants en Méditerranée, dont s'inspire ce premier livre.
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Deuxième livre que je lis sur l'île de Lampedusa, lieu d'arrivée de très nombreux migrants depuis avant 2013.
Le premier, roman de Laurent Gaudé, récit d'un capitaine de bateau de gardes-côtes chargé du sauvetage de bateaux en mer suivant la loi européenne reconnue.
Le capitaine finit par vivre un vrai cas de conscience et un chamboulement de sa personnalité, de ses valeurs.
Ici, Emme-Jane Kirby, journaliste britannique remporte un prix pour son reportage sur le sauvetage des migrants.
A cette occasion, elle rencontre bien l'opticien de Lampedusa qui a activement avec ses amis participé au sauvetage de 47 personnes en mer. Malheureusement beaucoup d'autres périront.
Dans le roman, l'opticien qui n'est jamais appelé par son prénom passe un agréable week-end sur un bateau avec deux de ses amis et leurs trois épouses.
Le matin, notre opticien entend des cris semblables à ceux des mouettes mais devenant de plus en plus horribles au fur et à mesure qu'ils se rapprochent.
Ils seront pris par un besoin de sauver des personnes et d'appeler des secours.
Ils vont vivre des heures horribles, se mettre en danger eux-mêmes.
En lisant ce récit, on assiste à un réveil des consciences face aux humains en détresse.
Certains passages sont très durs comme le contenu des filets de pêcheurs ou l'indifférence de certains navigateurs.
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Octobre à Lampedusa, par une belle matinée ensoleillée. En mer, l'opticien se réveille à l'aube. La mer est belle, le soleil brille, il est heureux. Pour un moment, il oublie ses soucis, la crise, la boutique qui va mal, ses fils dont l'avenir l'inquiète. Sa femme et ses amis dorment encore. Il profite du calme seulement troublé par les mouettes qui vocifèrent. Les mouettes ? Non, ce ne sont pas des oiseaux qui poussent ces cris d'angoisse, de désespoir, de douleur. Plus loin, un bateau a fait naufrage, la mer est noire de tous ces naufragés qui tentent de respirer une dernière fois avant de sombrer pour toujours dans les eaux de la Méditerranée. Bien sûr, l'opticien connaissait le sort tragique des migrants venus chercher en Europe, de Libye, de Tunisie, de Somalie ou d'ailleurs un rêve de liberté et de vie meilleure. Mais jusqu'ici il ne s'était jamais senti concerné. La réalité le rattrape de plein fouet. Avec ses amis, il se lance dans un sauvetage effréné mais ils sont plus de 500, hommes, femmes et enfants à tendre leurs mains, le bateau est petit, la mer vorace. Ils en sauveront 47. 47 érythréens qui ont tout perdu. Pour l'opticien, c'est trop peu. Sa vie ne sera plus jamais la même, son sort est désormais lié à cette femme et ses hommes qu'il a sortis de l'eau pour les jeter dans le bain des demandeurs d'asile.

''L'opticien sait qu'avant cette funeste matinée des mains suppliantes étaient déjà visibles autour de lui. Au centre d'accueil. Sur les marches de l'église. Au bord de la route où il faisait son jogging. Ces mains l'appelaient dans les journaux qu'il jetait, ces mains jaillissaient sur l'écran de télévision qu'il éteignait. Elles ont toujours été dans son champ de vision. Pourtant, il choisissait de ne pas les voir.''
L'opticien du Lampedusa, c'est vous, c'est moi. Des petites vies tranquilles, avec leur lot de soucis et de plaisirs, des infos vues à la télé, des drames humains survolés dans le journal du matin, des images qui passent sans s'imprimer. Et un jour peut-être, nos yeux et nos coeurs s'ouvrent car derrière les chiffres il y a des personnes faites de chair et de sang qui fuient la misère, la dictature, la guerre. L'opticien de Lampedusa, c'est l'histoire d'un héros ordinaire, d'un héros malgré lui qui n'a eu d'autre choix que de voir le monde au-delà de sa petite personne.
L'opticien de Lampedusa, c'est un reportage mis en mots, une histoire vraie, un coup de poing dans l'estomac de l'Europe, une lecture nécessaire pour se réconcilier avec l'humain.
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Il y a des livres qui vous réveille et celui-ci en fait partie.
La télé, les médias nous brossent un tableau des migrants arrivant à Lampedusa complétement dépersonnaliser. Ce ne sont qu'une masse informe qui débarque … Certains se noient … Allons-y de notre compassion entre la poire et le fromage.
- Chéri du reprendra du gâteau ?
- Non mais je veux bien un petit digeo, la dinde aux marrons m'est restée sur l'estomac.
- Qu'est-ce t'en penses toi de tout ça ?
- Z'ont qu'à rester chez eux, on leur a rien demandé.
En clair je ne suis pas certain que ceux à qui pourraient profiter ce livre soit dans la trajectoire de cette petite merveille.
Reste les autres et je suis l'un deux, ceux qui ont un soupçon de compassion mais ne savent trop que faire.
Emma-Jane avec sa sensibilité féminine nous prend tout doucement par la main et nous dit : regardez ce sont des gens comme nous, avec une famille, des amis, une histoire. Une histoire pas jolie jolie qui les oblige à fuir leur pays pour venir s'échouer aux pieds de la modernité, engoncé dans nos certitudes de bien nourri ... Simplement regardez-les comme des êtres humains.
S'agit pas de culpabiliser mais le regard de la société passe aussi par moi et je serai de ceux qui lors d'une conversation apportera un éclairage différent à ceux qui n'ont que les médias mainstream pour s'informer.
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Un témoignage essentiel , bouleversant, dérangeant présenté sous forme de roman.
Une lecture humanitaire en quelque sorte.

Pas envie de résumer une histoire inachevée...
Pas envie de commenter...

Mais envie de participer à la promotion d'un tel ouvrage pour que derrière les larmes demeure l'espoir ...
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Tiré d'un reportage de l'auteur, ce roman n'en garde pas moins le rythme palpitant et poignant qui nous emporte littéralement dans un torrent émotionnel irrésistible.

Le héros de cette histoire vit à Lampedusa, la minuscule île italienne qui depuis les printemps arabes voit échouer chaque année sur ses plages des milliers de migrants - vivants ou morts.

Quinquagénaire, « L'opticien de Lampedusa » un homme bien, attentif à sa femme, soucieux de ses enfants. Il tient un commerce d'optique. Harcelé par les charges qui ne cessent d'augmenter, il s'inquiète chaque année de devoir mettre la clé sous la porte. À part ça, ce Napolitain est heureux à Lampedusa où il a choisi de s'installer.

Pour marquer la fin de l'été, avec sa femme et son petit groupe d'amis, ils décident de partir quelques jours en mer, début octobre, sur le Galata. Au programme, baignades et pêche.

Ce qui débute comme une banale sortie en mer tourne au cauchemar lorsqu'attirés par des cris, les amis doivent faire face à l'une de ces catastrophes humanitaires des temps modernes.

C'est un drame qui est décrit, mais aussi une prise de conscience. Un témoignage court, qui interroge chaque lecteur sur ses choix de voir -ou pas- et d'agir -ou pas.

Une lecture bouleversante et nécessaire.



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Un témoignage déchirant, un livre essentiel. A lire, absolument. Pour apprendre, comprendre, partager. Pour vivre la temporalité, le temps de la conscience, lorsque les drames humains, catastrophes naturelles, guerres ou migrations tragiques, sont livrées en sandwich par les médias entre deux tranches de publicité.
Ce récit rapproche le lecteur du réel, fait appel à nos sens, donne à voir, entendre, sentir, toucher ; et les migrants anonymes deviennent des demandeurs d'asile en chair et en os dont nous sentons contre nos joues "le sel de leurs larmes".
Pour que, peut-être, change un jour le regard de ceux qui ne souhaitent pas voir.
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C'est le début du week-end sur la petite île de Lampedusa, au large des côtes siciliennes. L'opticien ferme sa boutique, se remémore les raisons qui l'ont amené à s'installer sur cette île, se réjouit à l'idée d'une sortie en bateau avec deux couples d'amis. Au réveil, le lendemain, au milieu de la Méditerranée, d'étranges cris, semblables à de lointains cris de mouettes, le perturbent. le bateau fait route vers ces appels, et atteignent une masse humaine, des hommes, des femmes essayant de se maintenir à la surface, sur le point de lâcher prise… Les six plaisanciers tentent d'en sauver le plus possible en attendant l'arrivée des secours.

C'est le roman d'un homme banal qui soudain ne peut plus considérer comme banal de croiser des migrants chaque jour sur son île, qui ne peut s'empêcher de vouloir à toute fin prendre de leurs nouvelles au centre de rétention où ils sont admis, et de suivre, plus tard, grâce à quelques messages, le périple de certains d'entre eux à travers l'Europe. Des images terribles s'imposent à la lecture de ce roman, qui n'en est pas tout à fait un, puisque le personnage existe et que Emma-Jane Kirby, journaliste anglaise, l'a vraiment rencontré et l'a questionné sur ce sauvetage dans lequel il a été impliqué. Il devient absolument impossible après avoir lu ce texte de voir les nombres de migrants entassés dans des bateaux, demandant à être secourus, ou bien trop souvent, morts noyés, comme simplement des nombres s'ajoutant à d'autres nombres. Impossible aussi d'imaginer qu'on puisse songer un instant à tout simplement les renvoyer vers leur pays d'origine, après tout ce qu'ils ont souffert et perdu au cours de leur traversée.
Une belle écriture place les mots qui conviennent, sans trop de pathos, sur cette histoire individuelle capable de toucher tout un chacun. J'ai déjà lu d'autres romans sur le même thème, et pourtant, celui-ci a su me toucher comme aucun autre avant.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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«Je ne suis pas un fichu héros. J'ai échoué. Nous avons tous échoué. Nous, l'Italie, l'Europe. Nous avons tous échoué.»

Lampedusa, l'une des plus belles destinations au monde pour certains, amateurs de soleil et de belles plages de sable fin, d'eaux turquoise, de plongée...une terre d'espoir pour tant d'autres, un passage privilégié pour les immigrés irréguliers venus de Turquie, de Syrie avant l'Europe, une île paradisiaque en enfer.

Dure réalité que l'auteure retranscrit dans ce témoignage fort, sensible, douloureusement réaliste sur l'immigration. Elle raconte, d'une manière concise et juste, l'histoire de l'Opticien de Lampedusa, ses tourments, ses colères, son désespoir, son courage, ses larmes, son impuissance face au drame qui a eu lieu sous ses yeux, face à ceux qui se déroulent depuis déjà bien trop longtemps, l'histoire d'un homme qui ne voulait pas voir, qui menait une vie paisible, qui l'organisait autour de son travail, de ses sorties en mer, de ses amis et de sa femme, avant la tragédie «...avant cette funeste matinée des mains suppliantes étaient déjà visibles autour de lui. Au centre d'accueil. Sur les marches de l'église. Au bord de la route où il faisait son jogging. Ces mains l'appelaient dans les journaux qu'il jetait, ces mains jaillissaient sur l'écran de télévision qu'il éteignait. Elles ont toujours été dans son champ de vision. Pourtant, il choisissait de ne pas les voir.»

La nature humaine est au coeur de ce récit qui met en avant la difficulté à trouver la force, les mots pour faire face au drame, l'accepter. «Comment interpréter ce qui s'est passé pour rendre les choses moins difficiles à accepter ? ». Une vie qui bascule, la routine, le travail deviennent futiles, et le besoin de nouer des liens de confiance avec les migrants devient alors une nécessité.

À lire pour sa justesse, pour son point de vue de l'intérieur de l'île, pour ses poignées de mains fraternelles empreintes d'une belle humanité, à découvrir parce ce qu'il ouvre notre coeur, nos yeux sur le monde.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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L'opticien de Lampedusa fait tant bien que mal tourner son affaire sur la petite île italienne. Il s'inquiète pour l'avenir de ses fils, mais il profite aussi de sa soixantaine avec son épouse et leurs amis. Lors d'une sortie récréative sur leur petit bateau de plaisance, ils aperçoivent des centaines de personnes en train de se noyer : ils viennent d'Érythrée et leur navire clandestin a fait naufrage. Pendant des heures épuisantes, l'opticien et ses amis tentent de sauver un maximum de personnes, dépités que les autorités refusent de les aider. « Chacun sait que des lois strictes empêchent de secourir les immigrés illégaux. de nouveau, la colère le gagne. Est-il seulement possible que l'Italie place la loi au-dessus des vies humaines ? » (p. 58) Après ce sauvetage, l'opticien, son épouse et leurs amis traînent un terrible désarroi. Ces vies qu'ils ont sauvées, que vont-elles devenir ? Comment accepter que tant de migrants sont morts et meurent chaque jour en tentant la traversée de la Méditerranée vers l'Europe, illusoire terre promise ? « Je ne suis pas un fichu héros. J'ai échoué. Nous avons tous échoué. Nous, l'Italie, l'Europe. Nous avons tous échoué. » (p. 94)

Inspiré d'un fait divers et de l'action héroïque de l'opticien de Lampedusa, ce texte place le lecteur face à une réalité terrifiante. Comme l'opticien, nous sommes obligés de voir. Il est impossible de continuer à considérer les migrants comme de simples statistiques ou des faits divers « C'est dingue, pense-t-il, qu'ils débarquent ici alors que cette terre n'a rien leur offrir. » (p. 16) Ceux qui rejoignent l'Europe ne sont pas encore sauvés : long est le chemin du demandeur d'asile pour faire valoir ses droits. Profondément humain et bouleversant, le texte d'Emma-Jane Kirby est de ceux qui ébranlent de façon salutaire.
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