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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un monde glaçant et dérangeant.
L'auteur se sert d'un matricide pour décrire une jeunesse sans repères.
Dans une zone résidentielle de Tokyo, quatre copines de 17 ans aident "Le Lombric", voisin d'une des leurs, à fuir après qu'il a massacré sa mère à coups de batte de base-ball. Chaque chapitre adopte le point de vue de l'un des cinq protagonistes.
J'ai eu du mal à entrer dans ce livre à cause de la violence du sujet bien sûr mais aussi à cause du style heurté et du vocabulaire bizarre. Renseignements pris, j'ai vu qu'il s'agissait de la traduction d'une traduction anglaise ! Les célèbres éditions du Seuil ne peuvent-elles pas employer un traducteur de japonais ?

Le livre est terrible car il décrit une jeunesse profondément solitaire et déboussolée. Les adultes sont nuls et hypocrites. Les pères absents, pris par leur travail, très mous. Les mères, lorsqu'elles sont encore en vie, sont surtout préoccupées des apparences et du qu'en dira-t-on. Les adolescents, quand ils ne sont pas en train de bachoter dans un "institut de gavage", vivent en vase clos dans leur monde et communiquent entre eux par portable interposé. Aucune des quatre filles n'éprouve de compassion pour la victime. Aucune. Elles méprisent ou haïssent toutes leurs mère, et sont donc fascinées, du moins au début, par ce gars qui est passé à l'acte. Et puis il les sort de leur existence ordinaire et imposée. Mais le Lombric n'est ni un héros, ni un anti-héros. Comme son surnom l'indique, c' est un grand mou avec... une case de vide. Il n'éprouve aucun remord. Aucun. Mais il va leur servir de révélateur. Elles semblaient déjà se préparer à vivre comme leurs mères. Elles dissimulaient déjà une part de leur identité derrière un maquillage, une apparence, ou un pseudo. A son contact certaines pourront peut-être échapper à cette roue hyper-moderne...

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Riaru Warudo
Titre américain : "Real World"
Traduction de l'anglo-américain : Vincent Delezoide


Une fois de plus, un texte qui nous parvient par le biais de la traduction d'une traduction ! Franchement, quand les éditeurs français comprendront-ils que, même s'ils y trouvent certainement leur profit personnel, cela lèse le lecteur ? Déjà, si habile qu'elle soit, une traduction laisse toujours passer quelque chose mais alors la traduction d'une traduction ! Surtout quand on a une certaine notion de la langue japonaise, si nuancée, si pointilleuse, et qu'on connaît assez bien l'honnête pragmatisme de l'anglais moderne ! de telles pratiques sont, répétons-le, condamnables.

Beaucoup plus court que "Out" et "Monstrueux", "Le Vrai Monde" reprend lui aussi le prétexte d'un assassinat atroce - le meurtre d'une mère par son fils adolescent - pour dénoncer les excès d'un système. Kirino nous permet d'entendre les critiques sur le système scolaire japonais à la base la plus concernée par ces critiques, à savoir les adolescents. Des adolescents qui, à l'issue de la crise provoquée par le crime, passeront à jamais à l'âge adulte.

Si, comme nous, on a lu "Monstrueux" juste avant "Le Vrai Monde", le discours semblera assez désagréablement répétitif. On pourra même avoir l'impression que l'auteur écrit à dessein sur un thème qui, dans son pays, doit cartonner. Ce qui est peut-être exact mais, en l'absence d'une traduction directement issue du japonais, nous ne le saurons jamais.

Au compte des points forts de ce roman, on mettra des héros - les quatre adolescentes et le jeune tueur - assez finement analysés. Leur malaise, cet étouffement progressif qu'ils ressentent au coeur de la société, ce gouffre qui se creuse entre eux-mêmes et le monde des adultes, à commencer par celui de leurs parents, tout cela est pour ainsi dire palpable. D'une manière différente de la jeunesse occidentale mais de façon tout aussi grave, la jeunesse nippone donne l'impression d'une petite planète qui, brusquement, s'est vue arrachée à son orbite naturel et protecteur (l'axe parental et familial, très important dans la culture japonaise) pour se retrouver propulsée dans une solitude aux proportions intersidérales.

Pour y échapper, certains choisissent la violence et la Mort, tant pour les autres que pour eux-mêmes.

Néanmoins, ici encore, nous ne recommanderons la lecture de ce livre qu'aux inconditionnels de Kirino Natsuo. ;o)
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"Le vrai monde" nous décrit le quotidien d'adolescents en pleine dérive. Perte des valeurs, perte des repères, ils vivent dans une jouissance que l'on pourrait qualifier d'autistique, chacun étant centré dans sa bulle, un monde à part peuplé de fantasmes imaginaires qui leurs permettent de s'évader d'un quotidien trop lourd : pressions aux examens, exigences parentales démesurées, course à la réussite.
Toschiko Yamanaka alias Nina Hori, Yuzan, Kirarin et Terauchi, quatre lycéennes, s'inventent un monde à part, de nouvelles identités pour fuir "le vrai monde" : "Dans notre groupe de quatre filles, tout le monde a un deuxième nom inventé dont on se sert quand on loue un box de karaoké. Faut faire bien gaffe, nous dit toujours Terauchi, sinon on va finir dans une base de données. Et après, les adultes nous contrôleront."
Leur petit groupe va être bouleversé par un événement tragique. le Lombric, voisin de Toschiko, élève médiocre d'un collège privé prestigieux, va assassiner froidement sa daronne car il ne supporte plus ses critiques incessantes. Les quatre adolescentes que la situation intrigue et fascine, vont devenir les complices de l'adolescent coupable de ce matricide et couvrir sa fuite. L'une d'elle ira jusqu'à l'accompagner dans sa dérive. On assiste, impuissants, à une dramatique et inéluctable descente aux enfers dont aucun des adolescents ne sortira indemne.
Natsuo Kirino nous brosse comme dans ses précédents romans, le portrait d'une société japonaise en pleine déliquescence. Dans ce dernier, il est question d'une jeunesse nippone nourrie aux mangas et aux jeux vidéo qui n'arrive plus à faire la distinction entre le monde réel et le monde imaginaire : "Vous ne comprenez donc pas ? avais-je envie de lui dire. C'était comme un jeu entre le lombric et nous. Et le meurtre de votre femme faisait partie de ce jeu auquel nous nous sommes amusées."
Une fois de plus Madame Kirino m'a bluffée par sa plume froide et incisive, toujours aussi subtile et élégante. Je conseillerai cependant à ceux qui ne connaissent pas l'auteur et qui souhaitent faire une incursion dans son univers de commencer par lire l'excellent "Out" qui reste à mon sens, le roman incontournable de l'auteur.

Lien : http://leslecturesdisabello...
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En tapant la traduction, j'ai spontanément mis "traduit du japonais", puis ai vu traduit de l'anglais (Etats-Unis): c'est quoi ce scandale, une traduction de traduction? le Seuil n'a pas honte de faire traduire une traduction (et donc déjà une interprétation) plutôt que l'original??? Apparemment pas, puisque c'est clairement spécifié sur l'achevé d'imprimé page 7, et que le Seuil l'a aussi fait pour Monstrueux, un autre titre de cette auteure. Une pratique inadmissible!



Ceci dit, il est quand même probable que la forme du roman (à défaut du fond et du rythme) ait été respecté. Les chapitres se placent alternativement dans la bouche de chacun des cinq adolescents. Il s'agit d'une critique violente de la société japonaise, ici du système éducatif, des cours intensifs supplémentaires pour réussir à entrer dans la bonne université, de l'abandon des parents, si pris par leur boulot et les apparences sans se soucier du bien-être de leurs enfants... qui du coup se méfient du monde des adultes.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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les errances d'une jeunesse déboussolée dans Tokyo
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Dans ce roman publié en 2010, le lecteur sait tout de suite qui est le meurtrier et qui il a tué. le but n'est pas de savoir qui ou comment ou encore pourquoi. Il s'agit plutôt d'évoquer les suites des conséquences de l'acte d'un jeune garçon (18 ans) qui, dans un accès de rage, tue sa mère.

Dans chaque chapitre, un narrateur différent prend la parole et donne son avis, sur l'acte du jeune homme mais aussi sur sa vision du monde. Toschiko, 17 ans, commence, elle est la voisine du meurtrier, elle ne s'entend pas très bien avec ses parents, et pour ne pas avoir d'ennuis ne dénonce pas le meurtrier qui lui vole son vélo et son portable.
Tout va partir d'ailleurs de ce portable puisqu'avec lui, le Lombric (c'est le surnom que Toshiko donne au jeune homme) va contacter les proches amies de Toshiko et plusieurs d'entre elles vont l'aider dans sa fuite éperdue et tragique. Yuzan, une amie de Toshiko, explique sa détresse suite au décès de sa mère et vient en aide à ce jeune homme. Deux autres amies de Koshiko vont intervenir également (Terauchi est la plus intelligente et la plus complexe)

C'est un livre où je ne me suis pas ennuyée une seconde. Ces très jeunes gens (ils étudient tous assez dur pour décrocher une université prestigieuse) m'ont paru très désemparés face à leur vie. Les filles, surtout, travaillent pour entrer à l'université mais dans le but de se faire épouser et ensuite d'être au foyer. Les parents sont absents ou ne s'intéressent pas à eux. L'auteur présente une vision assez noire du passage à l'âge adulte (la fin est percutante !).
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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