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EAN : 9782021034707
275 pages
Seuil (22/09/2011)
2.62/5   57 notes
Résumé :
L’auteur de Out récidive : regard acéré sur la société japonaise
contemporaine, personnages en rupture et en quête de rédemption,
violence contenue et sens du détail qui fait mouche, chaque page
révèle un grand auteur, profondément original et en pleine maîtrise
de son art. Un univers tortueux et dérangeant, impossible à oublier.
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
2,62

sur 57 notes
Mais quest-ce qu'Intrusion fait classé en roman policier? Erreur d'aiguillage, de toute évidence. Certes, Kirino Natsuo ne nous fait guère voir la vie en rose. Mais on est plus dans un roman psychologique qui creuse les méandres labyrinthiques des rapports homme-femme, de l'amour, de l'adultère, ..., le tout dans un contexte d'écriture romanesque et de milieu éditorial.

Tamaki, femme écrivain d'une quarantaine d'années, part à la poursuite de O., la maîtresse dont parle Mikio Midorikawa (mort depuis dix-sept ans au début du récit) dans Innocent, une autofiction crue qui lui assura une grande notoriété. Elle compte en faire un roman. Ses recherches tournent à l'obsession avec le parallèle qu'elle dresse entre la liaison adultère d'Innocent et celle qu'elle a vécu avec son éditeur, Seiji. Dans les deux cas, la relation donne lieu à l'émergence d'un amour-haine ravageur et destructeur.

Kirino Natsuo insère dans son intrigue des extraits d'Innocent et d'autres auteurs, des lettres, des mails, ... de même, son récit repart souvent en arrière pour mettre en exergue des anecdotes de sa liaison avec Seiji. Il est néanmoins curieux que, si Tamaki évoque brièvement qu'elle est mariée et mère d'un fils, elle ne rentre pas plus dans les détails des répercussions de son adultère sur sa vie familiale.

Côté masculin, il est intéressant de noter quelques similitudes entre Mikio Midorikawa, tel qu'il se dépeint dans Innocent, et l'éditeur Seiji. Notamment une mauvaise foi avérée et une certaine lâcheté face à leur responsabilité dans l'adultère.
L'autre intérêt d'Intrusion est la description du travail d'écriture de l'écrivain, avec les recherches nécessaires, les devoirs de réécritures, ses rapports avec l'équipe éditoriale très présente.

Mais dans l'ensemble, le roman est nettement en deçà de ce que j'ai pu lire de Kirino Natsuo jusqu'ici. J'ai senti un manque de maîtrise de son intrigue et une narration parfois chaotique. Il me reste Monstrueux dans mes étagères; je vais attendre un peu avant de m'y mettre.
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« Intrusion » narre la quête obsessionnelle d'une jeune écrivain, Tamaki, pour O., la maîtresse du célèbre auteur Mikio Midorikawa , décrite dans son roman scandaleux, et donc bien nommé, « Innocent ». Tamaki souhaite en effet faire d'O. le personnage de son propre roman, « Inassouvi ». A-t-elle réellement existé, cette femme sensuelle, extravagante et élégante à la belle robe jaune ? C'est ce que Tamaki va tenter de déterminer tout au long du roman en rencontrant plusieurs personnes ayant bien connu Mikio Midorikawa.

Pourquoi un tel intérêt de la part de Tamaki ? Plusieurs raisons l'expliquent.
Le désir tout d'abord d'écrire sur la manière dont l'écriture, ou la réécriture, d'une histoire d'amour peut éteindre tout sentiment : « Réfléchir au sujet de la "suppression de l'amour", ce n'était absolument rien d'autre que l'"obsession" d'atteindre l'extrémité de l'amour ».
Cette obsession de la fin d'amour et de sa suppression est d'ailleurs une expérience que Tamaki a vécu avec Seiji, son éditeur, et dont elle souhaite témoigner dans « Inassouvi ». Après des années de passion qui leur a laissé des marques, personnelles puisque tous deux étaient mariés, professionnelles puisque Seiji a connu un déclassement sans ma maison d'édition lorsque leur relation s'est ébruitée, Tamaki a décidé de mettre brutalement fin à une relation qui s'effilochait et ne menait plus à rien, sans toutefois réussir à l'oublier.
La recherche d'O. et les réminiscences de son amour passé aident ainsi Tamaki à terminer l'écriture de son roman.

J'avais précédemment lu de Natsuo Kirino « Disparitions », un excellent polar. J'ai donc attaqué « Intrusion » avec enthousiasme. Si ce roman ne m'a pas totalement déplu, je partage la surprise des Babéliotes ayant précédemment posté une critique sur l'ouvrage : « Intrusion » n'est pas un polar ! C'est un roman sombre, désespéré, hanté par la perte d'un être aimé (comme « Disparitions » d'ailleurs), psychologique (les personnages féminins sont magnifiques, les masculin, comme Seiji ou Mikio Midorikawa, sont très négativement décrits), mais c'est tromper le lecteur que de le mettre dans une collection policière.

L'intrigue n'est pas bien épaisse par ailleurs, soit la recherche de l'identité d'une femme, dont l'histoire passionnelle fait écho à celle de Tamaki, laquelle s'identifie aussi à l'histoire d'« Innocent » de Mikio Midorikawa (qui met en scène, de manière plutôt scabreuse, les réactions de Chiyoko, la femme de Midorikawa, quand elle a appris l'adultère de son mari, un beau minable).
Je ne suis pas sûre non plus d'avoir compris l'intérêt de l'insertion de nombreux extraits d'« Innocent », et la fascination que le roman pouvait avoir sur Tamaki, tant ils m'ont paru désagréables, outranciers, et tant son auteur, Mikio Midorikawa, m'a paru macho, lâche, en un mot, nul.

« Intrusion » est donc un roman inégal, ses aspects réussis (quand il se concentre sur son héroïne et ses réflexions sur l'écriture d'un roman, sur l'immersion dans celui-ci jusqu'à ne plus distinguer la fiction de la réalité) ne parvenant pas à compenser une impression de flou, de mollesse dans la maîtrise de sa propre intrigue. Bref, une petite déception.
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Intrusion porte tres mal son nom , il aurait du s'intituler déception !

La premiere interrogation , en refermant le bouquin , se porte sur le genre fierement affiché sur la couverture : policier . J'ai envie de me gausser tout de go , ouarf , ouarf , ouarf . Je ne sais pas si l'on doit cette usurpation à l'auteur ou sa maison d'édition mais là , manifestement , il y a tromperie sur la marchandise ! En meme temps , en demander le remboursement alors qu'il m'a gracieusement été offert par le jury policier Babélio et les éditions du seuil que je remercie au passage , serait peut-etre légerement déplacé , non ? Un policier sans meurtres , sans enquetes , sans flic divorcé et torturé biberonnant à tout bout de champ , appartient certainement à bien des mondes litteraires , mais pas à celui du polar !

Mais qu'importe le flacon , l'ivresse serait peut-etre malgré tout au rendez-vous ? D'autant que je restais sur l'excellent souvenir qu'avait constitué la découverte d'Out . Ironie des titres : Out perdurera favorablement alors qu'Intrusion rejoindra le vaste tiroir mémoriel des rendez-vous manqués...

Tamaki est écrivain . Marquée par Innocent , un roman autobiographique ayant soulevé un véritable tollé général à sa sortie quelques années auparavant , elle n'aura de cesse de découvrir qui en était la mysterieuse héroine O. qui l'obsede tant afin de s'en nourrir et de l'aider à finaliser son nouveau roman .
Assurément , Kirino sait écrire sur la femme . Tout comme Out , les personnages principaux sont essentiellement féminins . Elle les magnifie en decryptant avec une précision chirurgicale ce que sont leurs doutes , leurs espoirs , leur questionnement au quotidien . L'homme , une fois de plus , n'apparait pas sous son meilleur jour . Fort justement d'ailleurs .
Ce qui justifie un tel délire obsessionnel , c'est le fait que Tamaki s'identifie pleinement à O. et sa propension à porter ou dynamiter un couple . Mais son interet se porte tout autant sur Midorikawa , époux adultere auteur d'Innocent et écrivain tout comme elle . Un effet miroir à double emploi .
Un bouquin basé sur la poursuite de fantomes ou la réalité et la fiction littéraire semblent se confondre étonnamment voire dangereusement . L'on assiste donc Tamika et Seiji ( son : je t'aime , moi non plus ) , les accompagnant dans leurs amours , séparations , retrouvailles , amours , séparations...bien trop fréquents et finalement plutot lassant . Autre point rébarbatif , ces récurrentes découvertes portant sur la mysterieuse identité d'O. et s'avérant tres rapidement de nouveaux coups d'épée dans l'eau . Une quete d'identité visant à asseoir une quete identitaire , le propos était interessant . L'auteur sait indéniablement écrire et les morceaux de bravoure ainsi que les trouvailles ( l'auteur inserera judicieusement des passages d'Innocent , donnant à ce roman l'aspect de poupées gigogne ) sont bien présents mais bien trop rares pour justifier un enthousiasme débordant . Petit bémol concernant la traduction qui , parfois , a certainement désservi Kirino : du type " allume l'électricité " ?!?!?
Bref , une histoire qui manque de souffle , d'epaisseur et qui tire en longueur malgré une idée de départ prometteuse . Dommage...

Intrusion : oui , illico presto et par la grande porte dans le monde non exhaustif des grosses déceptions de 2011... 2.5 / 5
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Après la pause estivale, voilà le retour de la sélection pour le Prix du jury Seuil Policiers.
Intriguée par une belle couverture et alléchée par le résumé où l'enquête va être menée par une romancière, j'ouvre Intrusion avec envie et curiosité. Malheureusement, au bout de quelques pages à peine, je constate que je me suis fait duper. Non seulement Intrusion n'est pas un roman policier mais en plus je risque de m'ennuyer ferme à sa lecture. Je lutte pour le terminer et une fois achevé, j'ai du mal à en faire un résumé moins alambiqué que toute cette histoire.
Alors disons que Tamaki, jeune romancière, est en plein travail sur son nouveau roman Inassouvi. Elle y raconte sa liaison passée avec Seiji Abé son éditeur. Mariés chacun de leur côté, ils se sont vus pendant quelques années mais leur liaison a brisé l'équilibre de leurs familles respectives et s'est terminé dans la douleur il y a un an. Sa propre histoire rappelle à Tamaki les faits relatés dans Innocent, le best-seller de l'écrivain Mikio Midorikawa. Elle va donc partir sur les traces d'O. la mystérieuse maîtresse de l'écrivain.
On suit, au fil des chapitres, les réflexions et interrogations de Tamaki sur le couple, l'adultère, l'amour et surtout la fin du sentiment amoureux, sa suppression, mais aussi sur le travail d'écriture, sur l'influence de la fiction sur la réalité...C'est sûrement très beau, plein de métaphores, de paraboles, d'hyperboles ou que sais-je mais tout cela m'a laissée froide et a même fini par me lasser.
Je n'attends pas obligatoirement d'un roman policier qu'il me fasse frissonner d'angoisse mais le minimum syndical est de me donner envie de connaitre la suite, de me faire tourner les pages impatiemment pour savoir le fin mot de l'histoire. Dans le cas d'Intrusion, il ne s'est rien passé de tel. J'ai subi sans les apprécier les élucubrations pseudo-philosophiques de Natsuo KIRINO.
Je retiens de cette lecture que décidément je suis hermétique à la littérature japonaise. Et je persiste à dire que ce roman n'a pas sa place dans la sélection.
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Apparté :
Ce nom de Natsuo Kirino ne me disait rien du tout... oui j'ai déjà avoué par ici un léger problème avec les noms et prénoms de certains pays: polonais, scandinave, mais aussi japonais. Et pourtant, avant de démarrer ma lecture (oui j'épluche tout ) je vois en 1ère page, en tout petit en bas : Titre original : In. 1er chapitre, une note de la traductrice sur l'appellation de tous les chapitres de ce roman qui commence tous par "In" et qui dit que c'est fait exprès pour faire le pendant à un des romans précédents de l'auteur: Out.
Alors que je n'étais pas franchement emballée par ce résumé, mon coeur a été ragaillardi ! Out, je l'avais lu il y a 4 ou 5 ans, et j'avais plutôt bien aimé ce vrai polar à la trame très sombre.
Et aujourd'hui le jury Seuil Policiers me demande de chroniquer ce Intrusion...

Alors mon avis sur In :
Je ne comprends pas le choix de l'éditeur de publier ce livre sous l'appellation Policier. On a à faire avec un roman philosophique sur l'amour et la haine, la mort. Et autant le dire tout de suite, pas franchement ma tasse de thé. Pour tout avouer, je me suis franchement ennuyée...

Heureusement l'écriture de Natsuo Kirino est agréable, fluide, même si transparaît très souvent la rigidité typiquement japonaise. La retenue dans les dialogues, ils pensent certaines choses mais ne le disent pas, cela ne serait pas correct !

Tamaki Suzuki est écrivain, elle écrit un livre, "Innasouvi" qu'elle publie sous forme de feuilleton dans une revue. Ce roman cherche à expliquer la suppression de l'amour, un peu comme si elle voulait comprendre sa propre histoire d'amour qu'elle a vécu avec Seiji, son éditeur. Tous deux mariés, des enfants, ce double adultère n'a pas survécu et son explosion a forcément causé beaucoup de dégâts de chaque côté. La trame de son livre est l'étude du grand roman à succès, Innocent, de Mikio Midorikawa aujourd'hui décédé.
Roman autobiographique, Mikio se met en scène et déballe de façon bien égoïste la période de sa vie où son couple et ses enfants en bas ages sont bousculés par la découverte de sa liaison avec une autre femme : O.
On va lire ainsi trois romans en un : celui de Tamaki, beaucoup de passages de celui de Mikio, et l'ensemble qui constitue celui de Natsuo...
Et Tamaki, engluée dans les débris de sa relation avec Seiji va faire une obsession sur cette O. Elle veut absolument découvrir l'identité d'O. et elle va donc interviewer plusieurs femmes, maintenant bien âgées, susceptibles d'être O.

Le côté philosophique de l'analyse de Natsuo Kirino m'a, euh... saoûlé. Un petit exemple, je l'ai choisi court, je suis sympa avec vous hein !
Extrait page 201
Après avoir dit cela, elle se rendit compte que l'art du roman consistait à rassembler tous les inconscients et à leur offrir l'axe temporel et la réalité d'une intrigue pour restructurer un inconscient global.
Argh !

La seule chose qui m'a plu dans ce roman, c'est que l'on suit un écrivain et Natsuo Kirino au travers de cette Tamaki nous fait part de ses réflexions vis à vis de nous lecteurs. En voici un exemple :
Extrait page 159. le contexte: Tamaki interviewe une vieille dame qui lui dit qu'elle a lu un de ses romans et que celui-ci l'a énervé...
Tamaki écoutait toujours en silence, mais elle se demandait si en tant que lectrice elle aurait osé exposer aussi brutalement son avis. Elle ne le ferait sans doute pas, parce qu'elle savait que, quoi que l'on puisse dire à un auteur, il ne change pas aussi facilement l'univers de ses oeuvres. Un auteur se fie uniquement à ce qu'il ressent. C'en est d'ailleurs effrayant.
En y regardant de plus près...c'est un peu ce que j'aurai dit à l'auteur ... Et du coup sa réponse me chagrine encore plus ! En plus, il y a quand même un sacré grand écart entre l'univers de Out et celui de Intrusion. Bref...

Dans l'ensemble, cette lecture m'a été pénible. Les atermoiements constants de Tamaki sur son amour fini, ses questionnements sur la réalité en définitive de cet amour, du côté égoïste de celui-ci. Tantôt elle en accuse Seiji, tantôt elle, cela n'en finit pas cette recherche du moment où il y a eu véritablement "suppression de l'amour"... et ce n'est pas son enquête sur O. qui va arranger les choses.
C'est le quatrième livre que je lis pour le jury Seuil Policiers. Bilan : trois déceptions. Je dois en recevoir un autre prochainement...j'aviserai à ce moment là si je poursuis "l'aventure".

Livre lu pour Babélio et le jury Seuil Policiers


Lien : http://bookenstock.blogspot...
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critiques presse (2)
Telerama
07 mars 2012
Enigmatique et sophistiqué, le récit est un jeu de miroirs, l'édification d'un portrait de femme à partir d'autres femmes, d'un écrivain à partir d'un autre écrivain.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
14 novembre 2011
Les personnages sont frustrés, fragiles, indécis. Leur créateur les considère avec distance. La violence, beaucoup moins apparente que dans Out ou Monstrueux (Points, 2007 et 2009), les deux plus célèbres romans de Natsuo Kirino, n'en est pas moins implacable. On suit avec fascination cette insolite plongée dans les dédales de la création.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
L'étonnement de voir décrit dans cette fiction un homme qui se trouvait en chair et en os devant eux plongeait Tamaki dans la confusion. Elle avait l'impression que cette réalité immédiate avait été comme aspirée par la fiction, diluée, perdant toute réalité. Chiyoko et Tomonô maintenant âgés, et Michiko adulte, n'auraient dû vivre qu'à l'intérieur du roman. Tout comme la tête de Midorikawa, décidément plus grosse que nature. Tamaki avait lu avec une telle passion "Innocent" qu'elle connaissait ce roman par cœur : à quel monde appartenait-elle maintenant ? Ne pouvant plus en juger, elle laissait errer son regard dans le vague.
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Après mon avortement, tu as bien fait un troisième enfant à ta femme? Quand j'ai été à nouveau enceinte, tu m'as encore fait avorter, hein? Tu as bien tué mes deux enfants, alors pourquoi ne pourrais-tu pas abandonner ta famille? C'est bien parce que tu te sentais désolé envers moi que tu m'as débité des tas de mensonges, en me disant qu'on allait se marier, hein?
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Tamaki avait été intriguée par le mot "obsession" que Nakagusuku avait écrit. C'était vrai : réfléchir au sujet de la "suppression de l'amour", ce n'était absolument rien d'autre que l'"obsession" d'atteindre l'extrémité de l'amour.
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Ah, j'approche vraiment de la mort. Pendant que j'écris, toutes sortes de choses ne cessent de me revenir pêle-mêle sans qu'aucun arrangement soit possible. Croyez-vous que la mort soit douloureuse? J'ai entendu dire que l'on souffre jusqu'au dernier souffle et je me demande si je le supporterai. Certainement que trop de souffrance m'enlaidira et que je mourrai recroquevillée sur moi-même. Quand je pense à cela, je ne peux empêcher la peur de m'envahir. Les heures brillantes vécues il y a vingt ans se retrouvent-elles au paradis?
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 — Eh bien, voyez-vous, on m’a dit que c’était une histoire de veuve, alors je me faisais une joie à l’idée de la lire. Parce que moi aussi je suis veuve. Mais la réalité est bien différente, n’est-ce pas ? C’est intéressant d’un côté, mais de l’autre, cela m’a un peu énervée.
— Je suis absolument désolée.
Tamaki se demandait, tout en esquissant un sourire gêné, pourquoi diable elle se croyait obligée de s’excuser. Il lui arrivait parfois de rencontrer des lecteurs persuadés qu’il fallait dire à l’auteur ce qu’ils pensaient de leur livre. « Je l’ai acheté, mais il m’a déçu », « le personnage en agissant ainsi n’a aucune crédibilité », c’était intéressant, mais l’histoire n’est pas vraisemblable », etc. Tamaki écoutait toujours en silence, mais elle se demandait si en tant que lectrice elle aurait osé exposer aussi brutalement son avis. Elle ne le ferait sans doute pas, parce qu’elle savait que, quoi que l’on puisse dire à un auteur, il ne change pas aussi facilement l’univers de ses œuvres. Un auteur se fie uniquement à ce qu’il ressent. C’en est d’ailleurs effrayant. 
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