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Critique de Sofiert


Personnage charismatique ou psychopathe ?
Le doute est rapidement levé quant aux intentions du professeur Hasumi qui manipule élèves et enseignants dans ce lycée médiocre où le harcèlement est courant, aussi bien entre élèves qu'entre enseignants et leur hiérarchie.
Sous le masque du professeur dévoué et bienveillant se cache un manipulateur redoutable.

" le lycée Shinkô Machida représentait pour Hasumi un vaste plateau de jeu d'échecs où chaque prof, chaque élève s'apparentait à une pièce. Il fallait sans arrêt manoeuvrer pour que tout ce petit monde se déplace dans la direction souhaitée."
Une fois cette révélation établie, il ne reste qu'à découvrir jusqu'où son cynisme le mènera.
Tout le talent de Yusuke Kishi se déploie dans cette programmation du carnage. Quelques indices psychologiques sont habilement distillés dans les flashbacks sur le passé du professeur, mais l'essentiel se joue dans des dialogues rythmés et des actes de plus en plus  inquiétants. L'absence totale d'empathie de Hasumi donne lieu à des moments d'humour noir assez savoureux. D'autant plus que la plume de l'auteur reste également à distance, sans jamais exprimer la moindre compassion pour les victimes.
Cette froideur de l'auteur et de son personnage, subtil mélange de Ionesco et de Brett Easton Ellis, débouche sur
une critique du système éducatif japonais.

Les professeurs ne sont pas épargnés : harcèlement sexuel envers leurs élèves, cruauté, manque de motivation et de qualités pédagogiques et une hiérarchie plus soucieuse de la réputation de l'établissement que du bien-être des élèves.
Seuls les lycéens sortent du lot avec plus ou moins de panache selon leurs personnalités mais c'est sans doute parce que le roman leur est destiné à sa sortie au Japon.
Et ils finissent par n'être que des victimes malgré leurs efforts.
"On donnait L'Opéra de quat'sous, de Kurt Weill. le bandonéon soufflait les premières notes de “La Complainte de Mackie”. Il regarda de plus près. Les élèves, tels des pantins, étaient affublés de fils. Manipulés contre leur gré, ils s'activaient aux quatre coins de la scène avec une maladresse confondante. "
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