Noon du soleil noir est un roman qui renoue avec la sword and sorcery. D'ailleurs il est un hommage au cycle des épées de
Fritz Leiber, créateur de la formule. Je n'ai pas lu cet auteur, mais je ne pense pas que cela soit gênant pour la lecture; au pire, j'ai zappé des clins d'oeil évidents à son oeuvre, mais cela n'empêche pas la compréhension du roman. J'imagine en revanche que les amateurs se régaleront davantage.
Le roman baigne dans un univers de sorcellerie, mais la magie en ce qui me concerne n'a pas pris. Trop peu présente mon goût, et menée par un personnage qui m'a semblé particulièrement fade - Noon, personnage dont je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt.
La partie « cité » m'attirait particulièrement, je suis très friande des représentations urbaines en imaginaire. Mais j'imagine que le rhume qui me colle depuis dix jours doit être la raison pour laquelle je n'ai rien senti, rien goûté dans ces rues. Je n'ai pas trouvé d'originalité particulière dans cette ville. L'univers a l'air riche mais manque de développement. Par-ci par-là sont parsemés des noms, des références à un contexte, un passé; mais sans corps, difficile de s'imprégner et de saisir tous les tenants et aboutissants de cet univers. Pour en revenir à la ville, je l'ai trouvée assez classique, d'inspiration vaguement médiévalisante (ce moyen-âge fantasmé très fantasy) et manquant de sensorialité à mon goût - mais là encore mon nez bouché y doit certainement être pour quelque chose.
J'ai parlé de Noon, mais il y a Yors aussi : un vieux con pas très fin, mercenaire retraité. C'est dommage, car c'est lui qui raconte. Alors la langue reste courante, sans excès de familiarité (sauf dans certains dialogues), mais pas suffisamment belle pour que j'y trouve un intérêt quelconque. je n'ai pas été sensible à son humour non plus.
Quant aux personnages féminins… j'ai envie de dire : lesquels ? Si l'on parle de ces putains que l'on trouve derrière une porte, au fond d'une taverne ou les jupes retroussées par le quidam du coin, cela ne me contente pas. du tout. Il m'a manqué un ou plusieurs personnages féminins consistants, en dehors de leur rôle "classique", dans lequel je puisse me projeter. J'ai trouvé ce roman assez masculin, pas vraiment écrit pour moi en tant que lectrice, finalement. Peut-être que je me trompe, mais c'est mon ressenti.
Bref, qu'est ce qu'il me restait pour aller au bout de ce roman dont même l'intrigue ne m'a pas captivée non plus ?
Ca se lit très vite : c'est écrit gros et c'est facile à lire, fluide; c'est aussi un roman assez court, donc cette lecture mitigée n'a pas duré longtemps.
Et il y a des illustrations, signées
Nicolas Fructus, qui apporte l'immersion que je n'ai pas eue via l'écriture.