AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 110 notes
5
8 avis
4
17 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Lorsque j'ai appris que Laure et Laurent Kloetzer publiaient un roman en forme d'hommage au cycle des Épées de Fritz Leiber, mon flipper neuronal a tilté. Fifrildi et moi avons décidé de le lire ensemble. C'est toujours un plaisir.

L'idée de l'hommage a malheureusement provoqué un biais chez moi, à savoir que je ne pouvais m'empêcher de comparer ce que je lisais avec le cycle de Leiber, de repérer les ressemblances et les différences, ignorant l'aspect original de l'oeuvre. Fifrildi n'ayant pas lu Leiber, elle vous donnera une vision libérée de ce biais. C'est mieux.

Et alors, ça ressemble ou pas ?
Pour le décor, oui, ça colle ; au point qu'on pourrait coller une carte de Nehwon – le monde de Leiber – sur la géographie du roman de L.L. Kloetzer. On repère des lieux typiques de la ville de Lankhmar comme le palais ou l'allée des dieux. Les auteurs ne nomment pas les lieux de la même manière, comme si on était dans un univers légèrement parallèle (peut-être une question de droits d'auteur ?). J'ai eu l'impression de reconnaître un peu Byzance, de même que l'Octopole faisait penser aux duchés italiens de la Renaissance.
On retrouve aussi les mingols… et les rats !

L'ambiance de la ville ressemble assez aussi : des lieux sélect mais surtout des lieux crasseux, dangereux, des habitants presque tous roublards, comme si le but de l'existence était de délester son prochain de ses deniers, voire de sa vie. Toutefois, niveau roublardise, on est un ton en dessous de Leiber, car il se trouve quand même des personnages, bizarres peut-être, mais honorables (chez Leiber il faut se méfier de tout le monde, ses deux héros compris).
C'est surtout l'humour qui est en retrait. En lisant Leiber, je me mettais spontanément en mode « pas sérieux-désinvolte », comme devant Gaston Lagaffe ou Achille Talon. Les deux héros étaient haut en couleur, dangereux, mais drôles dans leurs paroles et leurs réflexions. Yors et Noon n'ont rien à voir. Yors a le profil vieux soldat mercenaire, peut-être un peu voleur, qui a bourlingué, mais il se comporte un peu trop comme un valet obéissant avec Noon. Il suit les règles administratives (corruption inclue) et il fait peu de vagues. Il est intelligent cela dit. Et sympathique.
Noon est beaucoup plus mystérieux. C'est un magicien, un vrai, qui n'abuse pas de son don (pourquoi utiliser la magie pour sortir d'un puits quand on a une corde ?). C'est un étranger à la ville et sa politesse contraste. Il n'est pas vénal (là on n'est pas dans Leiber), tellement que ça en devient inquiétant pour les finances quand il s'acharne à refuser des clients (une série de chapitres assez frustrants). Il aime bien les squelettes. Surtout, il a cet espèce de don de projeter son « être astral » dans un univers ténébreux qui pourrait être le royaume de la mort. Ces passages sont excellents.

Et l'intrigue ? Elle est très resserrée, engoncée dans ce tome de présentation, mais bien fichue. Une histoire de médaillon issu du fond des âges recherché par un sorcier immortel et son dieu-serpent. Elle manque de quand même de dynamisme et la fin est expédiée. L'intrigue n'est pas le sujet principal ici. On plante le décor. La véritable héroïne, c'est la ville.

Qui dit tome de présentation dit suite, qui devrait sortir bientôt. Ça sent le cycle long. Je lirai probablement, en espérant me débarrasser de ce biais Leiber.
Commenter  J’apprécie          348
Merci à BazaR de m'avoir invitée à lire ce livre avec lui et de découvrir la plume des époux Kloetzer. Pour l'occasion, j'ai sorti mon exemplaire dédicacé par Laurent Kloetzer qui m'avait été offert.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et au final je ressors de cette lecture avec une impression plutôt mitigée.

Les points positifs.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance générale de la ville agrémentée par les dessins de Nicolas Fructus. Les personnages sont intéressants avec une petite préférence pour Yors l'ancien mercenaire qui se met au service du mystérieux Noon.

Il est difficile de cerner Noon ainsi que l'étendue de ses pouvoirs. Il cherche des clients mais est exigeant par rapport à ce qui lui est demandé de faire (il n'est ni pharmacien ni chasseur de fantômes).

Les points négatifs.

Il ne se passe pas grand-chose, j'ai trouvé que la narration manquait de dynamisme. Quand finalement Noon accepte de se pencher sur une affaire c'est un peu nébuleux, vite expédié et peu crédible.

Tout un chapitre est consacré à Rinaldo pour finalement Quelques interrogations subsistent mais ce n'est pas gênant.

Une suite est prévue mais je ne suis pas convaincue de m'y intéresser.





Challenge ABC 2022-2023
Challenge multi-défis 2023 (53)
Challenge mauvais genres 2023
Challenge multi-auteures SFFF 2023
Challenge plumes féminines 2023 (49)
Commenter  J’apprécie          336
Le duo L. L. Kloetzer est de retour ! Après CLEER en fantastique, puis Anamnèse de lady Star en SF (tous deux chez Denoël), le tandem d'écriture composé de Laure et Laurent Kloetzer revient avec un roman de fantasy chez le Bélial' au printemps 2022.

Duo de choc
Yors est un mercenaire vétéran, sans le sou quand on le rencontre. Parti pour ne pas avoir le choix de son prochain employeur, il fait la connaissance par hasard de Noon, jeune homme qui se prétend grand adepte de la sorcellerie, et pas n'importe laquelle, celle des grands jours, des batailles épiques et des énigmes surnaturelles à résoudre. Au sein de la Ville au Grand Caravansérail, les étapes ne manquent pas ceux qui veulent s'enrichir, voyager, commercer, parcourir les bas-fonds ou côtoyer la haute société. Yors trimballe alors Noon dans tous les quartiers qui peuvent lui être utiles, du Suzerain aux marchands en vue, de l'étal des bouchers aux maisons de passe à pêcheurs, en passant les mille et un temples qui parsèment la Ville. Noon désire s'installer à son compte, mais difficile de monter une affaire de sorcier quand les attentes des simples sujets du Suzerain sont très simplistes. Heureusement, après les demandes dignes d'un rebouteux ou de menu fretin, Noon et Yors flairent un gibier un peu plus conséquent par le plus grand des hasards.

Fantasy classique
Le duo Kloetzer semble prendre un malin plaisir à revenir à de la fantasy et mise, pour cela, sur des aspects ultra classiques. La Ville, avec son caravansérail, son Suzerain et ses corporations de métiers, navigue entre un univers médiéviste et quelques tentations renaissantes. À cela s'ajoute une magie tout à fait acceptée, mais au fond très mal connue par les habitants, ou bien largement oubliée par l'action insidieuse de dieux anciens. le duo narrateur-protagoniste joue à fond sur les poncifs du genre, en lorgnant vraiment sur l'heroic fantasy, au sens classique de la sword & sorcery (la référence à Fritz Leiber, qui aurait inventé le terme, est volontaire). Toutefois, à l'instar de ce que Thomas Geha a pu faire dans Des sorciers et des hommes, ce n'est pas parce qu'on fait de la sword & sorcery qu'il est impossible de la rendre contemporaine. Ainsi, la magie de Noon n'est pas forcément mauvaise, quelques thématiques sociales pointent le bout de leur nez (même si c'est ténu pour l'instant) et la dualité des protagonistes casse le classicisme du héros parfait. Après, les petits éléments dignes de jeux de rôle glissés ça et là par les auteurs font le travail et permettent non seulement une bonne immersion, mais aussi et surtout de ne pas se contenter d'une simple quête à résoudre.

Noon du Soleil noir est à la fois un personnage mystérieux, attachant et sujet d'un roman efficace, même si au fond plutôt court. Heureusement qu'une suite est prévue pour pouvoir découvrir davantage cet intéressant duo !
Commenter  J’apprécie          300
Mais que sont devenus les Kloetzer ?
Depuis l'incroyable Anamnèse de Lady Star en 2013, c'était Laurent Kloetzer qui avait poursuivi l'aventure littéraire en solo avec Issa Elohim dans la collection Une Heure-Lumière et toujours dans un registre science fictif. Mais voici qu'en 2022, les deux français signent leur retour chez le Bélial' avec, cette fois, une fantasy plutôt old school que n'aurait pas renié un certain Fritz Leiber. Premier volume d'un dyptique, que nous réserve Noon du soleil noir ?

Première surprise, l'ouvrage concocté par le Bélial' est illustré par l'excellent Nicolas Fructus dont le trait acéré et sombre vient rehausser une histoire aussi classique qu'efficace.
Nous sommes au sein d'une immense Cité, près de la porte de l'Est et du Grand Caravansérail, alors que les Gardes Noirs jouent aux dés pour tuer le temps. Non loin, un vieux briscard, un mercenaire boiteux du nom de Yors, celui-là même qui nous servira de guide durant l'aventure, espère louer ses services aux nouveaux venus. Comme à ce Philo le jeune et sa troupe qui viennent de surgir d'entre les remparts. Mais c'est un autre homme qui attire rapidement l'attention de Yors, un étranger à la mise étrange et qui semble avoir des idées bien arrêtées sur ce qu'il vient chercher dans la Cité.
Plus qu'une bourse bien remplie, c'est d'un autre talent très particulier que jouit ce Noon aux grands airs : celui de la sorcellerie.
Bien vite déçu du Suzerain qui règne sur la ville et de la guilde de sorciers et magiciens médiocres qui y résident, Noon estime qu'il est temps de s'installer à son compte. Ne reste plus dès lors qu'à trouver le bon client !
C'est donc en ville que nous emmène les Kloetzer pour une fantasy qui alterne enquête, magie et combats. Autant dire que nous sommes en pleine sword and sorcery, pour le plus grand bonheur des habitués…et des autres, car, ne vous en faites pas, Noon du soleil noir est parfaitement accessible même pour le plus novice d'entre nous !

La force du récit tient principalement dans l'efficacité de l'écriture, avec cette élégance et cette précision qu'on connaît si bien et qui régale dès que l'on met un pied dans cette intrigante Cité de la toge noire. Les deux personnages principaux, Yors et Noon, forment un duo attendu, jeune et vieux, bourru et subtil, fantasque et terre-à-terre. Pour tout dire, complémentaires.
Attachants, nos héros vont à la fois découvrir la cité plus en profondeur avec nous ainsi que les mythes et dieux qui s'y cachent, tout en offrant aux lecteurs plusieurs enquêtes/consultations qui n'auront pas grand chose de magique dans un premier temps. le problème, bien entendu, c'est que Noon ne s'occupe pas des choses du commun. C'est un magicien, un vrai.
Dès lors, on attend la quête véritable et l'on constate que les Kloetzer ne répugnent pas à sortir de leur terrain de jeu urbain pour voir ailleurs et ébaucher les prémices d'une intrigue politique qu'on devine plus vaste et complexe. Mais surtout, on explore avec délice la face cachée de cette terre, celle du soleil noir, où les choses deviennent différentes, à la fois plus terrifiantes et mortelles mais aussi plus ésotériques et captivantes.
Et si l'histoire semble prendre véritablement son envol quand on la quitte, c'est pour mieux nous prévenir que les deux comparses seront de retour dans un second volume prêt à prolonger notre plaisir.
Pour rencontrer d'autres dieux venimeux et quelques nouvelles races redoutables à n'en pas douter car la Cité cache encore beaucoup de secrets bien à l'abri derrière ses murs magiques.

Classique mais efficace, Noon du soleil noir signe un retour gagnant pour les Kloetzer avec une fantasy old school qui fera plaisir aux novices comme aux habitués. Une aventure sublimée à la fois par l'art du conteur des deux auteurs mais aussi par la sombre grandeur des illustrations qui l'accompagnent.
Lien : https://justaword.fr/noon-du..
Commenter  J’apprécie          200
Après les très remarqués « Cleer » et « L'anamnèse de Lady Star » parus au début des années 2010, le duo constitué de Laure et Laurent Kloetzer s'était fait discret. Les voilà de retour sur le devant de la scène avec un nouveau roman, de fantasy, cette fois, et qui sera suivi par au moins un volume supplémentaire (même si l'intrigue se suffit ici parfaitement à elle-même). Hommage affiché à Fritz Leiber, grand auteur de fantasy des années 1970/1980, et à sa série du « Cycle de l'épée », le récit met en scène deux personnages atypiques et radicalement opposés. Après avoir été marin, soldat, puis mercenaire, Yors, usé par les combats, vivote dans la grande ville qui l'a vu naître en tentant de trouver des petits boulots pas trop mal payés. Endurci par des années de labeur et fin connaisseur du fonctionnement et de la géographie de la cité, il lui arrive parfois de proposer ses services à de nobles visiteurs fraîchement débarqués. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Noon, un jeune homme lunaire et naïf qui se prend d'amitié pour lui et l'embauche comme guide. Malgré l'étrangeté du bonhomme, Yors saute sur l'occasion mais voit son enthousiasme douché lorsqu'il se trouve en contact avec des forces surnaturelles qui le dépassent. Car Noon est un sorcier, un bon, et il entend bien se faire une clientèle dans cette cité labyrinthique où les phénomènes magiques sont loin d'être rares. L'attitude surprenante du jeune homme et sa méconnaissance des codes sociaux les plus élémentaires en font toutefois une proie facile pour des escrocs mal intentionnés, et c'est là que Yors entre en scène. le pitch est simple et le roman court mais on passe un excellent moment de lecture au côté de ce duo insolite qui n'est pas sans laisser penser à d'autres couples mythiques de la littérature (Fafhrd et le Souricier Gris, bien sûr, mais aussi Sherlock Holmes et John Watson, par exemple).

L. L. Kloetzer reprennent ici tous les principaux codes de la « Sword & Sorcery » et nous entraînent dans une aventure pleine de magie noire et de créatures inquiétantes dans un décor qui pourrait, à lui seul, constituer un personnage à part entière. On arpente dans ce premier tome quelques uns des quartiers et une partie des grandes institutions de cette gigantesque cité, mais on sent bien que l'univers créé recèle une grande richesse et que nous avons encore beaucoup de choses à y découvrir. L'ignorance de Noon concernant la ville qu'il visite pour la première fois constitue un prétexte idéal pour multiplier les balades tout en exposant tel pan de son histoire ou telle originalité architecturale, sans que les auteurs ne tombent jamais dans l'écueil du guide touristique. Bien que simple, l'intrigue n'en demeure pas moins solide, et c'est avec plaisir que l'on suit, d'abord, l'installation de Noon dans la cité ainsi que ses premières interactions avec les figures locales les plus influentes, puis son enquête afin de répondre à la demande de son premier client. Mêlant intrigues politiques, dangereuses créatures oubliées ou encore escroqueries savamment orchestrées, le récit enchaîne les péripéties et parvient souvent à surprendre grâce à d'astucieuses feintes ou illusions. L'aura de mystère qui entoure Noon participe au charme du roman, le jeune sorcier ne tardant pas à s'attirer l'affection du lecteur par sa candeur et sa vivacité d'esprit, tout en provoquant de temps à autre le malaise par son côté décalé et, bien sûr, les grandes puissances qu'il semble capable de maîtriser. Plus humain, plus touchant malgré son côté bourru, Yors adopte rapidement la posture de l'acolyte fidèle, moins charismatique mais néanmoins dégourdi. Un rôle qui aurait du, traditionnellement, le cantonner au second plan, or c'est le devant de la scène qu'il occupe ici, et ce contre-pied fonctionne à merveille.

Les autres personnages sont à l'avenant, rapidement mais efficacement caractérisés, ce qui permet au lecteur de s'y attacher (ou de les détester !) aisément. On retrouve parmi eux des figures emblématiques de la Sword & Sorcery : sorciers malveillants, voleurs, dignitaires en danger, brutes mal intentionnées… Les femmes sont relativement peu présentes et traitées avec rudesse ou déférence par Yors (en fonction de leur physique, souvent), mais certaines d'entre elles en viennent à révéler des facettes surprenantes qui nous les font voir sous un jour différent (sans que cela ne change pour autant leur relégation au second plan de l'intrigue). Les illustrations de Nicolas Fructus qui parsèment le roman constituent un plus indéniable qui permet de renforcer l'immersion. Dépeignant tour à tour les personnages ou les endroits les plus marquants de la cité, n'occupant qu'un petit espace ou s'étalant au contraire sur une page entière, ces représentations en noir et blanc participent à renforcer l'atmosphère troublante qui se dégage du texte. Difficile de ne pas se sentir fasciné par le décor mis en scène ici, ni par tous ces passages consacrés aux démonstrations de puissance de Noon ou de ses adversaires qui font chaque fois naître une petite pointe d'angoisse qui n'est pas sans rappeler, dans une moindre mesure, celle éprouvée à la lecture de textes de H. P. Lovecraft. le style, lui, est agréable, et la narration rythmée par de nombreux dialogues savoureux. Yors n'est en effet pas dénué de bagou, et sa façon un peu rustre de s'exprimer vient encore une fois trancher avec les manières plus policées et les tournures de phrases plus élaborées de Noon.

Après la science-fiction, le couple L. L. Kloetzer s'attaque à la fantasy en rendant un bel hommage à l'oeuvre de Fritz Leiber et en mettant en scène un duo plein de contraste mais très attachant, le tout dans un décor fascinant qu'on arpenterait bien à nouveau dans d'autres aventures. Cela tombe bien, l'ouvrage annonce dans sa conclusion l'arrivée prochaine d'une suite intitulée « La Première ou dernière » dans laquelle le lecteur pourra de nouveau suivre Yors et Noon.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          110
Extrait de ma chronique :

"A première vue, Noon du soleil noir est, suivant l'expression de René-Marc Dolhen sur la NooSFère, "une parenthèse délicieuse" dans l'oeuvre complexe des Kloetzer, qui mettraient pour une fois leur prose "élégante sans être pompeuse, fort rythmée, musicale, fluide et agréable" (dixit Apophis) au service d'une histoire purement divertissante, loin donc de la vertigineuse trilogie Elohim (Anamnèse de Lady Star, Vostok, Issa Elohim).


Peut-être, mais comme le fait remarquer Noon lui-même page 174, "les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent", et sous un tissu narratif d'apparence classique peut se dissimuler un sceau magique ; de fait, Noon du soleil noir pousse l'obsession pour la duplication presque aussi loin que le Tom Sweterlitsch de Terminus (autre ouvrage plus profond qu'il n'y paraît) – les Kloetzer sont un duo, après tout...


Dans Noon du soleil noir, c'est d'abord un genre qui en cache un autre, les Kloetzer traitant la fantasy exactement comme ils traitent la science-fiction : comme un "cadre" (dixit Boris Vian) où déployer un autre genre, ici le polar plutôt que le fantastique – ou comme "une manière de faire" (dixit Laurent Kloetzer dans un e-mail ; on n'est pas loin de la science-friction de Catherine Dufour)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
Noon du soleil noir est un roman qui renoue avec la sword and sorcery. D'ailleurs il est un hommage au cycle des épées de Fritz Leiber, créateur de la formule. Je n'ai pas lu cet auteur, mais je ne pense pas que cela soit gênant pour la lecture; au pire, j'ai zappé des clins d'oeil évidents à son oeuvre, mais cela n'empêche pas la compréhension du roman. J'imagine en revanche que les amateurs se régaleront davantage.

Le roman baigne dans un univers de sorcellerie, mais la magie en ce qui me concerne n'a pas pris. Trop peu présente mon goût, et menée par un personnage qui m'a semblé particulièrement fade - Noon, personnage dont je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt.

La partie « cité » m'attirait particulièrement, je suis très friande des représentations urbaines en imaginaire. Mais j'imagine que le rhume qui me colle depuis dix jours doit être la raison pour laquelle je n'ai rien senti, rien goûté dans ces rues. Je n'ai pas trouvé d'originalité particulière dans cette ville. L'univers a l'air riche mais manque de développement. Par-ci par-là sont parsemés des noms, des références à un contexte, un passé; mais sans corps, difficile de s'imprégner et de saisir tous les tenants et aboutissants de cet univers. Pour en revenir à la ville, je l'ai trouvée assez classique, d'inspiration vaguement médiévalisante (ce moyen-âge fantasmé très fantasy) et manquant de sensorialité à mon goût - mais là encore mon nez bouché y doit certainement être pour quelque chose.

J'ai parlé de Noon, mais il y a Yors aussi : un vieux con pas très fin, mercenaire retraité. C'est dommage, car c'est lui qui raconte. Alors la langue reste courante, sans excès de familiarité (sauf dans certains dialogues), mais pas suffisamment belle pour que j'y trouve un intérêt quelconque. je n'ai pas été sensible à son humour non plus.
Quant aux personnages féminins… j'ai envie de dire : lesquels ? Si l'on parle de ces putains que l'on trouve derrière une porte, au fond d'une taverne ou les jupes retroussées par le quidam du coin, cela ne me contente pas. du tout. Il m'a manqué un ou plusieurs personnages féminins consistants, en dehors de leur rôle "classique", dans lequel je puisse me projeter. J'ai trouvé ce roman assez masculin, pas vraiment écrit pour moi en tant que lectrice, finalement. Peut-être que je me trompe, mais c'est mon ressenti.

Bref, qu'est ce qu'il me restait pour aller au bout de ce roman dont même l'intrigue ne m'a pas captivée non plus ?
Ca se lit très vite : c'est écrit gros et c'est facile à lire, fluide; c'est aussi un roman assez court, donc cette lecture mitigée n'a pas duré longtemps.
Et il y a des illustrations, signées Nicolas Fructus, qui apporte l'immersion que je n'ai pas eue via l'écriture.

Commenter  J’apprécie          70
Lu avidemment. Dévoré. Je me suis relevé la nuit pour le finir.
C'est un texte très court et très digeste, tout à fait étonnant pour de la fantasy. Une écriture fluide, à la première personne, vue par le garde du corps d'un étonnant sorcier. Noon du soleil noir semble exercer sa magie en voyageant en esprit dans un monde étrange qui est un reflet déformé du notre. ça donne une pratique de la magie très étonnante et mystérieuse, on ne comprend pas tout mais en même temps c'est très intuitif et clair pour le lecteur.

Noon est un personnage étrange et la narration maintient constamment l'envie d'en savoir plus. Il y a une économie de moyens dans la description qui va à l'essentiel tout en laissant juste ce qu'il faut de chair au récit pour qu'il soit juteux. le scénario finit par être épique sans pour autant en rajouter des tonnes, c'est savoureux comme un plat de grand cuisinier avec juste ce qu'il faut de parfum, sans excès.

Et enfin, Cerise sur le gâteau, le livre est illustré par des crayonnés de Nicolas Fructus, plutôt plus sobre que d'habitude, mais ça a vraiment son charme.

Je suis conquis.
Commenter  J’apprécie          70
Noon du soleil noir est un roman de fantasy plaisant à découvrir avec un narrateur attachant, un sorcier intriguant et un petit côté Conan Doyle sur l'aspect narratif qui n'est pas pour me déplaire. L'univers esquissé ici est prometteur et référencé pour les vieux de la vieille de la fantasy, si j'en juge par ce qu'on en dit ailleurs. D'autres livres semblent prévus mais, si je comprends bien, avec des aventures indépendantes les unes des autres, ce qui est tout à fait appréciable. Je suis convaincue et je me réjouis donc de retourner aux côtés de Noon et Yors dans un proche avenir !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
Commenter  J’apprécie          60
Je suis entrée dans l'histoire dès la première page. Les personnages sont extrêmement bien décrits et je trouve les héros plutôt attachants. Ce court roman, illustré avec talent par Nicolas Frutus, est apparement un premier tome qui, je pense, met en place les personnages et les lieux pour de futures aventures. J'attends avec plaisir la suite.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (319) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2510 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..