AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,36

sur 21 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
1 avis
Trinity, Trinity, Trinity est un roman très particulier écrit par l'autrice japonaise Erika Kobayashi. Véritable incursion dans un Japon moderne, Erika Kobayashi nous charme avec une plume envoutante.

Alors que Tokyo se prépare à accueillir la flamme olympique, nous suivons le quotidien de trois femmes. Coincée dans son quotidien d'employé et de mère célibataire, nous découvrons le quotidien d'une femme emprisonnée par le déclin psychologique de sa mère et par l'éloignement de sa fille adolescente. Alors que Tokyo vibre au rythme des Jeux Olympiques, une menace terroriste se précise. En effet, de nombreuses personnes âgées se mettent à se promener avec des pierres radioactives entre les bras...

Avec une plume originale, percutante et pleine de sarcasme, Erika Kobayashi nous offre avec son premier roman, une réflexion autour de son pays, un pays marqué par son histoire et ses nombreux traumatismes.

Le roman est particulier et est une véritable expérience de lecture. J'ai rencontré peu de romans qui bouscule autant son lectorat. L'autrice a une plume très précise tout en étant métaphorique et extrêmement travaillée (bravo à la traductrice). Chaque phrase est pesée et le tout en fait un roman d'une grande qualité. le parti pris sur le traitement de ses nombreuses thématiques ainsi que le rebondissement final explique facilement que le roman ne pourra pas plaire aux plus grands nombres, mais j'ai été notamment très touchée par la justesse du traitement de la folie (le premier chapitre est fabuleux).

L'autrice tente de nous expliquer les traumatismes encore palpables des différents événements radioactifs qu'a pu subir le Japon tout en nous parlant des effets néfastes de la société japonaise sur l'importance de l'image dans cette société et également plus globalement sur la féminité et sur la maternité. le roman est rempli de réflexions mises en miroir avec des anecdotes historiques ce qui le rend encore plus enrichissant !

Trinity, Trinity, Trinity est un roman très particulier que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir et qui vaut le coup de redécouvrir tant les métaphores sont présentes et mériteraient une relecture pour une meilleure compréhension des messages de l'autrice. La plume d'Erika Kobayashi chamboule et marque.
Commenter  J’apprécie          3110
Trinity, Trinity, Trinity…Comme une incantation, un mantra, une psalmodie. Ce livre est un peu un ovni littéraire, s'inscrivant dans un univers artistique global porté par son auteure, qui décline le thème de ses oeuvres écrites dans des installations, qu'elle met en place dans différents lieux d'expositions dans le monde.
Le récit s'inscrit complètement dans le temps présent, et se projetait même quelques mois après sa publication au Japon en 2019, au moment de l'ouverture prévue des jeux olympiques, à l'origine à l'été 2020. le narrateur principal est une femme d'âge moyen, mère célibataire et active, qui doit rapidement faire placer sa mère qui commence à souffrir de démence sénile. Sa fille lui cause aussi quelques inquiétudes, de part son côté rebelle, et leurs difficultés à communiquer. Il faudrait encore ajouter la soeur de la narratrice…Un univers entièrement féminin donc, l'homme n'étant présent que virtuellement à travers un pseudo électronique, Cerbère, notre chère mère de famille ayant l'habitude de se connecter à un site de rencontre coquin, ce qui donne lieu régulièrement à de courts dials croustillants, généralement aux toilettes. Mais les vrais personnages principaux sont peut-être, collectivement, les vieux. Ces vieux japonais, qui se mettent à être frappés nombreux par une étrange maladie, la Trinity, qui leur fait porter et parfois brandir en s'agitant devant les caméras, qui suivent le trajet de la flamme olympique, une pierre noire, la « pierre de l'infortune », dans ce qui ressemble à de mini-attaques terroristes de type sectaire. En sourire ? Pas tant que ça, quand il s'agit d'une pechblende, qui n'est autre que du minerai d'uranium, pierre découverte jadis dans les mines d'argent de Bohème, à Saint Joachimsthal. Dès lors, l'auteur va revisiter à travers ce que raconte la pierre, les origines et l'histoire du cauchemar nucléaire : l'exploitation de cette mine européenne désormais épuisée, la découverte de la radioactivité, du polonium et du radium par Marie Curie, le projet avorté de développement de la bombe atomique par le Japon via leur allié nazi, et évidemment la suite, ce Japon martyrisé en 1945, après d'ultimes essais de la bombe du côté de Trinity aux Etats-unis, et puis Fukushima en 2011…

Décidément ce nucléaire reste la hantise japonaise, dans un passé qui ne passe pas et des contestataires peu nombreux à s'exprimer mais qui ne lâchent pas. Les vieux démons de l'archipel sont là, ses faiblesses structurelles, les fractures et inquiétudes au sein d'une société qui vieillit rapidement, vieux qu'il faudra soigner, au sens propre mais aussi au figuré, alors qu'il se sentent de plus en plus marginalisés…La condition de la femme aussi, les mères célibataires, la virtualisation du sexe (phénomène pour le coup non spécifiquement japonais), les phénomènes sectaires (le Japon est le pays des sectes bouddhistes, généralement inoffensives, mais le pays reste marqué par l'attentat au gaz sarin dans le métro en 1995 commis par la secte Aum).

L'ambiance est brumeuse dans la tête de l'héroïne, la pierre noire ne la quitte pratiquement jamais et lui « parle » comme si elle prenait possession de son esprit, nous racontant l'histoire de l'atome, tel un tourbillon. Un roman parfois nébuleux donc, mais riche de nombreuses thématiques sur le Japon d'aujourd'hui et ses problèmes, qu'il ne fait souvent que suggérer. C'est pourtant précieux, car les romans japonais sont souvent traduits avec de nombreuses années de retard, même si cela tend à s'améliorer. Ici au moins, le lecteur peut sentir le pouls du pays quasi en direct, et ce n'est pas tout rose. Cette vision est intéressante, car minoritaire, il n'est pas politiquement correct de pointer les faiblesses du pays. En outre, nous apprenons énormément sur l'histoire du nucléaire et de la radioactivité, l'auteure est passionnée et s'est sérieusement documentée, les références de fin d'ouvrage en témoignent.

En conclusion, un roman qui se mérite, mais un ton et une réalité modernes, roman riche de thématiques diverses fort instructives sur l'état du Japon, qui donnent envie au lecteur d'en savoir plus encore.
Commenter  J’apprécie          220
Suite à la chronique de Ichirin-No-Hana je me suis offert : Trinity, trinity, trinity de Erika Kobayashi.
Tokyo se prépare à l'arrivée de la flamme olympique.
Mais de loin en loin, depuis quelques temps, on assiste à un étrange phénomène.
Les anciens, hommes et femmes, mus par une force magnétique, amènent dans des lieux publics des pierres radioactives.
Et dans cette mégapole en proie à cette étrange menace terroriste, une quadragénaire assiste au déclin de sa mère, chaque jour plus mystérieuse.
Le travail envahit son quotidien. Les amours se font virtuelles. Sa fille adolescente devient étrangère. Les souvenirs sont voués à l'oubli...
Trinity, trinity, trinity est un roman très particulier. Tellement que je ne sais pas trop quoi en penser et surtout.. comment le chroniquer ? Ai je aimé un peu, beaucoup.. pas du tout ?? Difficile à dire lol
Nous découvrons trois femmes : la grand-mère, la fille et la petite-fille. L'aînée voit ses souvenirs se faire la malle, la fille travaille beaucoup et la petite-fille fuit elle aussi à sa manière, elle est ado et a son caractère. La fille est un personnage très complexe, difficile à cerner. Elle s'est inscrite sur Trinity et pratique le sexe de façon virtuelle. Elle est troublée par l'arrivée de ses menstruations (oui car le sang menstruel est assez présent dans ce roman). Elle travaille beaucoup et elle s'inquiète pour sa mère. Celle ci serait t-elle atteinte de la démence et de la maladie qui touche les anciens, et les fait transporter des pierres radioactives ? Maladie portant le nom de Trinity..
La radioactivité est très présente dans ce roman, comme dans la vie des japonais. Elle est là, dans leur vie de tous les jours, dans le sol. Invisible mais bien là...
Ce n'est pas parce que c'est invisible que ce n'est pas présent dans l'histoire, dans les souvenirs..
J'ai été troublé par cette histoire parfois un peu perchée toutefois je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié ce roman. Il m'a troublé, il est surprenant et je ne suis pas prête de l'oublier même si j'ai du digérer un peu pour pouvoir vous le présenter.
J'ai apprécié de me retrouver à Tokyo, où je rêve de retourner même s'il est différent de mes souvenirs et de ce que j'ai vu. Ce roman ci ne nous fait pas découvrir la ville, mais plutôt des réminiscences de la radioactivité au Japon. Celle ci est ancrée dans le pays et l'autrice nous le rappelle d'une façon très originale.
Trinity, trinity, trinity est un roman que je vous invite à découvrir, malgré un avis mitigé car c'est un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié à et il est intéressant à lire.
Ma note : 3,5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          182
Je suis assez dubitaive à la fin de cette lecture où je ne crois pas avoir compris grand chose.

J'étais très intriguée de savoir ce qui se cachait derrière ce livre enigmatique. La Sainte Trinité ? le fait qu'il y ait trois générations de femmes ?
Non, pas tout à fait. C'est ici l'acronyme pour une maladie donnant des hallucinations auditives, faisant délirer et dont les sujets sont obsédés par des matériaux à forte radiation.
C'est aussi le nom de code du premier essai nucléaire au monde (à White Sands).
Mais c'est également dans le roman une plateforme de cybersexe.
Oui, rien que tout ça.

Bref, après ce tour d'horizon du titre et de la signification du mot, venons-en à l'histoire que je n'ai pas trouvé fluide et limpide. Elle nous dépeind la journée du lancement des JO à Tokyo. Hormis cela, il y à une tripotée de personnes âgées brandissant des pierres radio-actives, et il est aussi beaucoup question (je trouve) du sang menstruel. Voilà mettez tout ça dans le même panier et vous avez un semblant de trame de l'histoire.

Je suis désolée pour l'auteure d'être complètement passé à côté de son livre. Je ne doute pas un instant qu'il doit y avoir des messages cachés que je n'ai pas su décrypter, hormis cette obsession pour tout ce qui touche à la radioactivité. Je serai ravie si certains lecteurs pouvaient m'éclairer et me donner leur vision du roman.
Commenter  J’apprécie          104
Je suis totalement passée à côté de ce roman. Je l'avais commencé lors de sa sortie puis laissé au bout de cinquante pages pour le reprendre quatre mois après et ne toujours rien capter. J'ai compris l'intrigue de base mais je n'ai pas été emportée par le récit, par les personnages. On sent bien que l'autrice cherche à dénoncer les ravages du nucléaire. Mais l'histoire ne m'a pas transportée, j'étais hermétique à toutes émotions durant ma lecture. Un flop pour moi.
Commenter  J’apprécie          60
Expérience littéraire !

Ce récit est atypique et ne ravira probablement pas tous les lecteurs.
Le style est particulier et la trame de l'histoire témoigne d'un traumatisme encore bien présent au Japon, celui de la menace nucléaire et ses conséquences.

C'est une lecture que je qualifierais de dense malgré le peu de pages (216). Beaucoup de sujets y sont abordés, mais y sont surtout suggérés. Erika Kobayashi explore ici les thèmes de l'Histoire, de la mémoire, des traces oubliées du passé, mais aussi de l'évolution des générations et du terrorisme.

Des liens invisibles – comme des radiations – sont parsemés tout au long du récit et établissent un parallèle entre le Japon moderne et celui du passé, à chaque fois confrontés à la menace nucléaire. C'est habilement fait et documenté, mais je dois bien avouer que c'est parfois déconcertant. Je ne suis d'ailleurs pas certaine d'avoir saisie toutes les références tant la culture nippone est éloignée de la notre.

Le tout premier chapitre donne le ton et nous immerge dans l'esprit d'une personne âgée qui perd la mémoire. Les impressions et les sentiments sont parfaitement décrits, gage d'un excellent travail de traduction. Même si je suis parfois restée dubitative quant à l'intérêt de certains éléments, j'avais très envie de connaitre la suite de l'histoire. le coté brut, limite cru du récit le rend percutant, addictif, mais aussi déstabilisant.

Ce livre est le premier ouvrage traduit en français d'Erika Kobayashi et inaugure le catalogue d'une nouvelle maison édition (Dalva Editions) qui a l'audace de se lancer dans une ligne éditoriale 100% féminine, avec des ouvrages aux couvertures magnifiques.

Si vous n'avez pas peur de vous perdre (car c'est quand même un peu perché) et que vous êtes curieux, c'est une expérience dépaysante qui mérite d'être tentée.
Lien : https://livrite.fr/trinity-t..
Commenter  J’apprécie          40
Je vais avoir un peu de mal à chroniquer ce roman, car j'en sort en ayant le sentiment de ne pas avoir tout compris. J'ai déjà lu plusieurs romans japonais, et il y a toujours ce petit truc très contemplatif. Ce style qui nous donne l'impression de partir dans tous les sens. J'ai retrouvé un peu du Murakami dans ce roman et dans le style de Erika Kobayashi.

Alors, avec ce roman, nous sommes au Japon en 2020 juste avant les Jeux Olympique – et oui le Covid n'étais pas d'actualité – la flamme traverse la ville de Tokyo. Et il y a une ambiance post Fukushima très pesante. L'autrice nous dresse un portrait des japonais qui sont vraiment traumatisés par l'explosion de la centrale nucléaire. Des personnes âgées se baladent en ville avec des cailloux soit disant radioactifs, cela fait carrément peur.
Erika Kobayashi nous donne un aperçu de toute sa connaissance sur le nucléaire et sur les radiations, moi qui n'y connait absolument rien j'ai trouvé que c'était très intéressant même si par moment j'ai été perdu. Ce thème est la toile de fond du roman mais ce n'est pas que cela. Il y a également le portrait d'une femme d'une quarantaine d'année et de sa mère malade. Il y a beaucoup de réflexion sur la vie, sur le fait d'être mère, femme, sur la sexualité, sur les difficultés à gérer une personne dépendante.
Voilà, c'est compliqué de vous parler de ce roman. J'ai eu beaucoup de mal à le lâcher, car j'avais besoin de savoir où voulait me mener Erika Kobayashi, j'avoue que je ne le sais toujours pas, même après m'être posé pour analyser ma lecture. Après, j'ai bien aimé les réflexions qui découlent de ce que raconte la narratrice, le style typiquement japonais. Je serais vraiment curieux et ravi d'échanger avec d'autres lecteurs de ce roman, alors n'hésitez pas.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Un roman trouble où il est question d'une femme, de sa soeur, de sa fille, de sa mère, des Jeux Olympiques de Tokyo et d'une drôle d'attraction pour des pierres radioactives.
Un roman énigmatique, qui recèle bien des mystères. Des ellipses et des étrangetés qui auraient pu m'irriter mais qui m'ont vraiment fasciné.
D'abord parce que la lecture reste confortable avec sa narration linéaire et ses décors ordinaires - même si de drôle de souvenirs affluent.
Ensuite parce que la plume m'a totalement charmé. Poétique et triviale, contemporaine et ancestrale, elle semble savoir tout faire.
Enfin parce que l'on comprend que l'autrice a de profonds messages à faire passer. Les signes, les coïncidences, tout regorge de sens cachés qu'il nous faut appréhender, comme un subtil jeu de piste sur les énergies qui nous animent.
Je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi mais j'ai pris les messages qui me parlaient intimement et cela m'a suffit.
J'ai parfois douté que ce roman mène quelque part ; je crains qu'il ne crée quelques frustrations ; pourtant j'ai pris un grand plaisir à lire ce roman unique, moderne et magnétique.
Commenter  J’apprécie          22
Ce livre est assez proche de l'ovni littéraire. Une journée d'ouverture de JO à Tokyo en 2020. le personnage principal voit sa journée bouleversée par sa mère atteinte de démence. Pendant cette folle journée, elle va se remémorer les événements qui ont touchés le Japon en lien avec la radioactivité. Car depuis quelques semaines des personnes âgées se promènent avec une "pierre de l'infortune", pierre radioactive, qui les fait passer pour des terroristes. L'auteure nous montre un japon traumatisé par le nucléaire depuis l'essai Trinity dirigé par Hoppenheimer, en passant par Hiroshima et Nagasaki, pour finir par Fukushima. La radioactivité est inscrite au fond d'eux-mêmes oscillant entre l'effroi et l'utilitaire.
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Erika Kobayashi (1) Voir plus

Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}