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Critique de Meps


Quand on a pour objectif de lire un péplum, on réfléchit d'abord à ceux qui nous viennent immédiatement à l'esprit. Mon amour pour les Nobels me guidait naturellement vers le Quo Vadis de Sienkiewicz, grand best-seller à son époque… sauf que je l'avais déjà lu et que je n'aime pas trop me répéter dans mes lectures, il ya tant à découvrir. Une figure s'imposa rapidement : Spartacus, le gladiateur révolté. La couverture du roman parla bien à ma mémoire qui gardait en elle quelques images de l'adaptation cinématographique avec Kirk Douglas : des combats avec filet, fourche, bouclier et tout l'attirail.

Je n'ai sans doute pas pu aller plus loin que ces quelques images étant enfant, la violence de ce genre de film ayant dû m'interdire une vision en intégralité, même si la vigilance parentale était plus lâche à mon époque. D'où ma surprise à la lecture du livre de Koestler ! Aucun combat entre les différents gladiateurs ici, mais bien la fuite face à la violence et le fait de s'entretuer que le public avide de sang leur imposait.

J'ironise bien sûr, cette fuite est épique et cette liberté n'est gagné qu'au prix de combats successifs face à l'oppresseur politique et militaire, mais il s'agit de combats militaires, de batailles rangées, pas de spectacles. Les affrontements successifs sont parfois assez répétitifs et lassants, mais le message adressé est de plus en plus clair. Koestler est un ancien militant communiste, né à Budapest. Il quitte le parti en 1938 à la suite des procès de Moscou et en opposition avec le stalinisme. Spartacus est publié en 1939…

Comment ne pas donc voir dans cette belle idée de départ de la lutte des esclaves qui finit par se transformer en tyrannie une transposition trait pour trait de la trajectoire de l'idéologie marxiste et de sa réalisation concrète manquée dans le communisme russe ? le message parait évident… mais n'est-ce pas aussi l'histoire qui pousse à ce parallèle, dans son éternel recommencement ? Car l'histoire de Spartacus et de sa révolte n'est pas une fiction. La guerre servile qu'il a mené contribuera à fragiliser une république romaine remplie d'injustice et d'inégalités…. et à faire tomber le peuple dans les bras de l'Empire. Et comment ne pas y voir aussi un parallèle avec cette Révolution Française qui accouche d'une première république dans le sang…. pour se réfugier elle aussi dans les mains de l'empereur pour le retour à un ordre rassurant ?

Cette lecture date de plusieurs mois et mes impressions sont donc trop floues pour constituer une critique cohérente. Au-delà de certaines lenteurs du récit, ce roman m'aura plongé dans des réflexions politiques et historiques bien plus profondes que celles que je m'attendais à trouver dans un péplum. Comme pour tous les genres littéraires, il est dangereux de généraliser, les plus grands représentants de chaque genre le sont souvent devenus parce qu'ils savaient apporter plus que les autres, refléter à travers eux bien plus loin que le sable des arènes et le sang des combattants.
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