J'aime le Japon et sa culture (sans en oublier les ombres) et ce livre qui en évoque la disparition dans une gigantesque (et crédible) catastrophe naturelle est impressionnant par la précision du récit qui envisage ce fait apocalyptique sous tous ses aspects (scientifique, politique, économique, humain) . Cet aspect didactique ne nuit en rien à la qualité romanesque du texte car ces différents angles s'incarnent dans des personnages , n'élude jamais l'aspect humain d'une tragédie qui est l'épée de Damocles de Japon . Mais les aléas du réchauffement climatique ne nous menacent-ils pas d'aventures similaires ?
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Fatalité.
J'adore les films catastrophes, mariage de "réalité" et de grand spectacle, d'histoires humaines et de destructions à grande échelle.
Autant dire qu'avec ce roman, l'échelle est conséquente: l'archipel japonais condamné à disparaître sous les flots. Entre les tremblements de terre, les tsunamis et les éruptions volcaniques, ma soif de destructions à été plus qu'étanchée. Les descriptions sont saisissantes et on a ce qu'on été venu chercher.
Le côté réaliste est principalement occupé par les réactions et décisions de l'appareil politique japonais en lien avec la communauté scientifique. Si c'est cette première qui nous est présentée avec le "héros" que l'on va suivre tout du long, c'est la gestion de la catastrophe par les politiques et autres hommes influents qui est détaillée. Jamais on ne s'ennuie car l'auteur nous expose les dilemmes auxquels ils font face de manière frontale. Sur ce point, les politiques sont moins couards et attentistes que ceux du film Gozilla: Resurgence qui m'avait surpris en donnant autant de place à l'appareil d'Etat.
Un sentiment de fatalité imprègne le récit et c'est l'occasion de faire apparaître l'esprit de sacrifice et d'attachement à son pays assez présents dans la littérature japonaise.
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Et si le Japon n'existait plus, submergé à cause de la tectonique des plaques ? C'est le scénario imaginé par cet auteur japonais en 1973, presque prémonitoirement. le 11 mars est d'ailleurs la date choisie par le gouvernement pour annoncer la nouvelle de la disparition de son pays à son peuple.
L'évacuation de ce petit pays bien rempli se fait vaille que vaille, avec tous les problèmes que celle-là implique. le nucléaire est vaguement évoqué - on est en 1973 - et le pays tout entier est sous les eaux (montagnes et centrales aussi), alors...
le mentalité japonaise, qui ne me semble pas avoir beaucoup évolué depuis, est rendue de manière réaliste, par exemple l'importance prise par le travail et sa hiérarchie, jusqu'au mariage imposé par un patron véreux.
L'écriture et le style ne m'ont pas conquise (à moins que la traduction ne soit pas au top ?).
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Une catastrophe majeure menace le Japon dont les conséquences ne se mesurent pas en perte humaine, en dégâts matériels ou en coût d'assurance. L'ampleur de la catastrophe est sans commune mesure et relève de l'inouï, de l'impensable et n'a jamais été imaginée en dehors du mythe. Cette catastrophe est racontée comme la chronique d'un chaos naissant, d'une destruction totale. le style dépouillé ne cherche pas les effets de surprise ou les suspenses racoleurs. L'auteur doit contenir en lui une certaine dose de masochisme pour imaginer de façon aussi détaillée et documentée la fin de son pays, de sa population, de son histoire.
Ce qui marche surtout très bien dans ce roman catastrophe, c'est la description des rapports entre les experts scientifiques et les élites politiques, les négociations lentes et cyniques entre le gouvernement japonais et les grandes puissances mondiales pour essayer de sauver une partie de la population japonaise. Un grand frisson s'installe.
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Du fait du jeu des plaques tectoniques le japon va disparaître .
Au programme : raz de marées .. séismes .. volcanisme extrême .. drames individuels et familiaux ... héroïsme ... incendies .. gravats .. vues panoramiques … plongées dans les fosses océaniques ..
Du mont Fuji , aux masses d'eau noires et hostiles .
Les descriptions de désastres sont soignées et longues et on a l'impression de vivre la catastrophe en temps réel .
Le japon est un véritable personnage dans ce texte , à bien y réfléchir , il est un peu vivant , comme un Kami .
Donc à la clef de cette ballade , une vrai louche de japon , pour les amateurs c'est bien bon ….
De belles descriptions , diront certains , et envoutantes quelquefois ou bien de belles longueurs diront les autres .
Des personnages souvent sympathiques et crédibles dans l'ensemble et on acquiert donc assez vite l'impression de bien les connaître .
Il y a chez l'auteur un réel sens du spectaculaire ..
Mais il ne faut pas espérer un solide arrière-plan scientifique ( encore que ) , cependant la mayonnaise monte correctement ...
Ce livre est un déroulé , c'est un texte très descriptif et évocateur , c'est un paysage je dirais ( humain et naturel ) , la tragédie apparait comme incrustée dans ce tableau méticuleux aux détails exhaustifs . . .
Certains lui trouveront des longueurs ( pas à tort d'ailleurs ) , d'autres chausseront leurs charentaises et profiteront confortablement du caractère absolument exhaustif et systématique , de tous les aspects d'une catastrophe impitoyable , incroyable , mélancolique , tragique , aussi définitive que la mort , et aussi difficile à admettre que la faucheuse quand elle se présente à la porte ...
C'est de toutes les façons une ballade dans un japon qui est " made in Japan " avec un indéniable parfum d'authenticité .
Une leçon de morale aussi , à la japonaise , avec l'importance des choses de ce monde et le choix de sombrer avec elles ou bien celui de tourner la page .
Du droit de s'attacher aux choses , car elles ne sont pas sans valeurs et sans significations et tout de ce fait , ne tourne donc pas autour de manifestations égotiques .
C'est un bon roman de SF , très fonctionnel du point de vue romanesque , à tout point de vue .
Je ne saurais trop vous recommander de visionner le film « the sinking of Japan « de Shiro Moritani « qui m'avait littéralement hypnotisé il y a bien longtemps .
Le roman date de 1973 , avec le film , ce fut plus qu'un évènement , ce fut un raz de marée …
Un très bon moment d'imagination . Un moment dramatique , spectaculaire et confortable et une bonne lecture , authentiquement nipponnE.
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