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Tiens, un roman slovaque s'est immiscé dans la jungle de la rentrée littéraire. Cela mérite un coup d'oeil tant la littérature de ce pays d'Europe Centrale nous est à peu près inconnue. Femme de seconde main, voici un titre qui perturbe quelque peu mais attention, rien d'équivoque là-dedans. Gabriela, l'héroïne, a atteint les trente ans et décidé de quitter sa petite ville pour la grande (Bratislava, sans doute, mais jamais nommée) et de créer sa propre activité, dans un domaine a priori peu concurrentiel. En effet, elle prétend offrir, à ceux et celles qui le souhaitent, une amitié rémunérée, dans des conditions que ses futurs clients décideront. le roman va ainsi suivre les interventions de Gabriela dans les existences de trois individus, soit, pour résumer, un handicapé souffrant d'une maladie dégénérative, une "Fashion Victim" mariée à un homme qui a deux fois son âge et une femme d'affaires acariâtre, assez souvent alcoolisée. Trois tempéraments abrasifs que Gabriela, bien que plutôt cool, a du mal à canaliser dans l'exercice d'une fonction dont les limites, malgré la signature de contrats, sont assez peu claires. le livre louvoie entre chaque "client", prétexte pour Ursula Kovalyk à une radiographie douce-amère d'un pays qui gère tant bien que mal l'époque post-communiste et à une description minutieuse de l'ultra solitude urbaine. La romancière, de par une plume relativement relâchée, cherche plutôt la légèreté et son ton primesautier et drolatique, s'il s'avère plutôt agréable, a quelque chose d'un peu superficiel et finit par manquer de substance. Sans doute consciente qu'elle ne peut enchainer les péripéties ad libitum, l'auteure a la bonne idée d'opérer un véritable tournant dans son récit, autour de la 200ème page. Ce qui permet illico de relancer un intérêt qui menaçait de tomber. Vives et amusantes, les dernières pages de Femme de seconde main permettent de laisser le lecteur sur une excellente note. Ce dernier ne repoussant absolument pas l'idée de revenir vers la romancière slovaque, dès qu'une nouvelle traduction sera disponible.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Gabriela, dite Csaba, est une trentenaire célibataire qui en a marre de vivoter des aides sociales. Au chômage depuis 5 ans, elle décide de partir avec sa petite chienne dans la Grande Ville pour y créer son propre emploi en vendant tout bonnement son amitié ! Elle espère aussi pouvoir y retrouver son frère qu'elle n'a jamais vu.
L'annonce passée dans le journal où elle propose une une relation humaine, une présence ou un accompagnement lui ramène trois clients. qui vont lui donner du fil à retordre. Kornel, un handicapés accro au shit, Cindy addict à un grand couturier et Muriel une femme d'affaire alcoolique au caractère épouvantable. Tous les trois vont l'emmener sur des chemins peu ordinaires.
Entre satire sociale et comédie de moeurs, Ursula Kovalyk croque ses personnages avec beaucoup d'humour, égratignant au passage un monde où les apparences sont trompeuses. Le style est enlevé, le ton impertinent et les métaphores pleines de poésie. C'est une lecture que j'ai appréciée pour la qualité de son écriture et qui m'a bien fait rire, mais qui me laisse perplexe. Je n'ai compris ni titre ni le sens de cette histoire. Je n'ai pas non plus trouvé d'intérêt à l'histoire du frère aussi tordue que superflue.
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D'après l'éditeur, l'excellent maison Intervalles, Uršuľa Kovalik est slovaque et "depuis longtemps impliquée dans la défense du droit des femmes et dans l'aide aux sans-abris. Elle dirige également une troupe de théâtre composée de personnes sans domicile fixe. Femme de seconde main est son premier roman traduit en français", et c'est fort dommage car si les autres sont aussi bons que celui-ci, il est plus que temps de découvrir cette auteure, ou alors, si je prends ce constat avec mon optimisme naturel, c'est une excellente nouvelle, car ça me fera plein de textes à découvrir lorsqu'ils seront traduits. Uršuľa Kovalik part d'une idée simple, les gens dans les grandes villes sont seuls accaparés par leur travail ou dans le cas de ses héros, gêné par leur maladie ou acheteuse compulsive qui ne vit que pour cela. Sur ce constat, elle bâtit son histoire et la société de Gabriela qui vend de l'amitié et rien que cela, pas de sexe. Elle-même est seule avec sa chienne Hilda et son nouveau travail est sans doute aussi important pour elle que pour ses clients.
Très habilement, la romancière parle de la solitude, de la difficulté de vivre très isolé et très chichement, de l'anonymat des grandes villes, d'une génération de trentenaires qui semble en difficulté, sans vrai repère dans ce pays jamais nommé mais dont on imagine aisément qu'il est le sien, la Slovaquie, qui fut jusqu'en 1993, une partie de la Tchécoslovaquie communiste.
Les personnages de Uršuľa Kovalik sont très présents, Gabriela en tête, mais ses clients itou, tous avec leur forte personnalité et leurs blessures visibles ou enfouies, et l'on apprendra à les connaître tout au long du roman.
Deux-cent soixante-dix pages auraient pu paraître longues, et c'est au moment où l'on commence à y penser que l'auteure crée le rebondissement qui relance son histoire qui prend ainsi une tournure et une dimension différentes. Uršuľa Kovalik s'attarde aussi pas mal sur des descriptions de lieux, de la nature, de personnes, de situations pas forcément en rapport direct avec son histoire mais qui apportent un côté décalé, comme lorsqu'une conversation ou une réunion de travail nous ennuient -qui n'a jamais vécu cela?- et qu'on regarde dehors si les lieux le permettent où que notre esprit divague à la suite d'un mot entendu ou d'une attitude d'un collègue, c'est sain et naturel -enfin, ça l'est pour moi, j'espère ne pas être le seul dans ce cas, ça m'arrive souvent (j'espère que mon chef ne lit pas mon blog).
Une auteure et un roman à découvrir qui débute justement par une des descriptions dont je parlais à l'instant, non dénuée d'humour, un humour présent malgré un thème pas toujours gai, un humour parfois noir, grinçant qui donne à la lecture un goût de légèreté tout en faisant passer le message :
"La peinture marron fécal et bon marché des murs de l'agence pour l'emploi semblait ce matin-là un soupçon moins merdâtre. L'écorce rigide d'une branche, parsemée d'un jaune fluorescent, dessinait une longue ligne oblique sur le crépi du bâtiment. Des tickets de bus usagés traînaient au bord du trottoir, tels des vieillards desséchés sur une plage naturiste. Personne ne se pressait." (p.5)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Je ne vais pas me lancer dans un long résumé, puisqu'il y en a déjà plusieurs.
Femme de seconde main raconte l'histoire de Gabriela, qui vit des aides sociales dans sa petite ville, et décide de partir pour la Grande Ville pour proposer un service unique : devenir votre amie, contre rémunération bien entendu. Elle se forme ainsi sa petite clientèle (enfin... trois personnes), composée de gens assez "excentriques". Nous suivons donc les visites de Gabriela à ses clients, avant que les choses ne... commencent à déraper.

J'ai eu dû mal à entrer dans ma lecture. le début était assez lent à se mettre en route, et ce n'est vraiment qu'à partir du moment où elle a commencé à rencontrer ses premiers clients que j'y ai trouvé un intérêt.
Je crois qu'en fait je m'attendais à tout autre chose, et le rythme assez lent de ce roman m'a surprise. On vivote avec Gabriela au fil des anecdotes de ses clients, on observe les bâtiments, on promène le chien....

Le style de l'auteur n'est pas désagréable à lire, mais les scènes descriptives, assez nombreuses tout de même, et supposées nous plonger dans une certaine ambiance, me passaient un peu à côté. J'ai lu dans une critique que cela manquait un peu de "substance", et je suis assez d'accord. Il manque quelque chose pour profiter vraiment de l'instant, de la scène, pour partager le ressenti de Gabriela.

Cette "amitié de seconde main", je trouve, n'en devient plus vraiment une sur la fin, puisque ses clients viennent lui rendre visite, lui rendent service, et qu'elle même n'hésite pas à se déplacer au milieu de la nuit pour aller les aider. de temps en temps l'auteur rappelle que son personnage fait cela pour de l'argent...

Au début du livre, certaines phrases prononcées par Gabriela nous font entrevoir un futur plus lointain (comme lorsqu'elle mentionne qu'aujourd'hui elle ne vit plus dans ces barres d'immeubles grises) que nous ne découvrirons aucunement. Cela m'a laissée un goût un peu amer sur la fin, parce que j'avais un sentiment d'inachevé, qu'on m'avait enlevé la vraie conclusion. D'autant plus que j'avais vu venir la scène avec son frère depuis le moment où elle l'avait rencontré.

Bref, pas vraiment emballée par cette lecture. Pour moi, il manquait trop de petites choses pour que je sois vraiment accro et que je sois triste de tourner la dernière page.
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Csabika, femme trentaine, vit seule dans la Petite Ville, d'un pays d'Europe de l'Est. Elle rumine sa situation car elle est au chômage de puis de trop longues années. Alors elle décide de prendre son destin en main, d'aller affronter la Grande Ville, la foule, l'inhumanité des rencontres, la pollution et la grisaille, les prix exorbitants et les exploitations diverses. Elle y trouvera peut-être, qui sait, son frère qu'elle n'a jamais vu. Mais elle s'y rend avec un projet professionnel aussi abouti que déroutant : tant de solitude dans ces grandes villes, et elle avec ses qualité d'écoute, sa patience et sa sociabilité. Elle va proposer ses services d'amitié, facturer des après-midi, des soirées d'échanges amicaux ou d'activités sociales. Et ça démarre rapidement, avec Muriel, la manager active, riche et alcoolique, Kornel handicapé accro au cannabis, et Cindy, une fashion addict.


Ce roman nous livre très vite son héroïne qui prend le parti-pris de la marchandisation de l'amitié, à l'heure de l'ubérisation de la société, de l'auto entreprenariat, de la débrouille, de l'exode rurale en Europe, et de l'image de soi à assurer en société. L'écriture est belle, les pages sont fluides, les dialogues assez énergiques sont ponctués de temps de respiration presque contemplatifs où la Grande Ville devient un personnage vivant.


Très vite un rythme de visites et de sorties s'installe entre Csabika et ses clients, d'abord dans une relative harmonie même si elle doit gérer les crises d'humeur éthyliques de Muriel, puis avec des conflits liés à l'évolution des relations et des attentes que chacun a.

Les espoirs d'une reconversion professionnelle dans la ville s'accompagnent pour notre personnage principal de l'envie secrète de retrouver par chance et par hasard un frère qu'elle n'a jamais connu. La romancière slovaque s'emploiera à achever son roman par des événements un peu rocambolesques.

Une lecture que j'ai bien appréciée aux côtés d'une femme désillusionné qui se débat dans un monde terne, en témoin de nombreuses détresses sourdes.



Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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C'est la première fois que je lis un roman slovaque ! C'est aussi le premier livre de l'auteur traduit en Français. Merci à Babelio et aux éditions Intervalles pour m'avoir offert ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Je me suis jetée avec enthousiasme dans cette lecture. le style est concis, phrases courtes et peu de descriptions. Nous suivons le quotidien d'une jeune femme de la Petite Ville partie chercher du travail dans la Grande Ville. Elle décide de proposer ce qu'elle sait faire de mieux : Elle va vendre de l'écoute et proposer ainsi des amitiés de seconde main. Par la même occasion, elle va rechercher - en se fiant à son intuition - son frère qu'elle n'a jamais connu.

Le thème est inspiré. de nombreuses critiques sociales vont se succéder en filigrane. Alors pourquoi lui avoir juste donné la moyenne ? Parce que j'ai le sentiment que l'auteur s'est ennuyé de son livre au fur et à mesure de l'écriture. Les mots employés par la narratrice se font lapidaires. Il m'a semblé être prise dans une course pour en finir au plus vide (sans savoir comment finir justement).

La fin est également convenue. Quel dommage ! La couverture et le résumé m'avaient beaucoup attirée.

Bonne lecture :)
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