Les Aigles décapitées, tome 8 : La Marque de Nolwenn

On brode là et l'Histoire s'éloigne…

Une épouse non aimée, une amante adorée, une situation inextricable et surtout, une supercherie qu'il n'a pas voulue et qui est connue des deux maintenant. Laquelle des deux l'aimera vraiment car son coeur et son âme sont ceux d'un chevalier. En attendant, le récit tourne un peu en rond et j'espère retrouver la grande Histoire bientôt même si la vie de l'époque reste bien décrite dans ce tome un peu léger.

Le dessin reste très détaillé mais le scénario manque un peu de souffle. Les batailles sont omniprésentes et bien sanglantes mais ça reste un tome un peu fleur bleue auquel il manque un zeste d'humour et de poésie du coup :-p

Bon, je continue malgré tout car j'ai espoir de retrouver le fil de l'Histoire avec le traître qui court plaider sa cause auprès d'Alphonse de Poitiers, le frère cadet du roi Louis et je croise les doigts pour qu'il se perde en chemin ;-)

Hughes de Crozenc est de retour dans son château, il devine que sa femme légitime Nolwenn n'est pas étrangère à la trahison de Ravenaud. Dans le même temps son coeur le porte vers Alix, qu'il a réussi à délivrer de son oncle. Il se décide à faire annuler son mariage. Mais Nolwenn ne va pas se laisser faire, d'autant que Ravenaud est de retour dans les parages.

Trahisons, prises de places fortes, retournements de situation constituent le fond de cet album, qui se clôt par une révélation finale qui pourrait tout bouleverser.

Les deux ennemis mortels, Hughes de Crozenc et Ravenaud, se tirent la bourre à qui mieux-mieux et chacun prend l'avantage sur l'autre à tour de rôle. L'un comme l'autre, ils font preuve tour à tour d'une bonne dose de ruse et... d'une effarante naïveté (l'un en se jetant dans un piège le coeur léger, l'autre en organisant un festin alors même qu'il sait que son ennemi lui a échappé et qu'il va faire appel au ban et à l'arrière-ban !)
Ils sont tous les deux décidément doués pour survivre, aussi. On voit Hughes être le seul à réchapper d'une embuscade, et Ravenaud être le seul à échapper à l'attaque de son château.
Finalement, ils se ressemblent fort, tous les deux.
Nolwenn, elle, est au-dessus du lot, une fois de plus, par son épatant sens du calcul et de l'adaptation. Une vraie survivante à sa manière, elle aussi.
D'un volume sur l'autre, on commence vraiment à voir des ficelles scénaristiques revenir, qui pourraient finir par devenir de grosses ficelles si les auteurs n'y prennent pas garde... Comme le coup de la conversation surprise par un espion (ça doit bien faire la dixième depuis le début de la saga), ou comme le coup du guerrier qui échappe seul à une mort certaine.

Hugues ayant enterré son fidèle Sigwald décide de garder Nolwenn prisonnière en attendant qu'elle soit jugée par son suzerain. Prise de pitié Alix fait échapper la captive qui porte l'enfant d'Hugues. Et en voulant s'emparer de Cuzion, fief du traître Ravenaud, Hugues tombe dans une embuscade. de plus, Ravenaud proclame haut et fort qu'Hugues de Crozenc ne serait qu'un bâtard, qu'un imposteur...
Dans ce nouveau tome, aux combats, intrigues et rivalités s'ajoutent des histoires d'alcôves. Tiraillé entre l'amour de deux femmes, notre héros va-t-il pouvoir faire annuler son mariage et faire valoir ses droits (s'il en a) ? Qu'adviendra-t-il de sa progéniture ? Doit-il plus craindre les sorts jetés par Nolwenn que les complots du traître Ravenaud ? Un épisode qui donne envie de lui la suite de cette saga historique de belle facture.
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Sigwald est décédé des suites des tortures subies. Nolwenn doit être jugé et parvient à quitter le château. Kraehn et Pierret nous tiennent toujours en haleine.

Nolwenn est une fois de plus le personnage haut en couleur qui fait la force de l'album et la consistance ce l'histoire. En bonne Agrippine médiévale, elle fait le voeu de détruire tout ce qui pourra faire obstacle à son accès au trône : du coup, le moindre de ses actes devient stratégique. Elle épargne Hughes car elle sait qu'il ne pourra reconnaître son enfant que s'il est vivant, mais regrette aussitôt sa clémence lorsqu'elle apprend qu'il n'est pas vraiment de sang noble. Celle qui se disait fidèle et réellement éprise de son mari, n'hésite par à s'offrir à un Ravenaud à moitié bourré : peut-être lui sera-t-il utile de lui faire croire que l'enfant qu'elle porte dans son ventre est le sien ? Les Aigles Décapitées est décidément une série où la ruse féminine se déploie sous toutes ses formes et finira sans doute par l'emporter, à l'instar d'Alix à poil sur Hughes qui n'en revient toujours pas...

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Dans ce tome 8, Hugues doit faire face à la mort de Sigwald, son bras droit. Il a enfin retrouvé Alix, son grand amour et doit faire face à la trahison de Ravenaud et Nolwen. Un tome partagé entre relations amoureuses et liens féodaux. Toujours aussi prenant.