Mais avons-nous appris tout ce qu'il y a à apprendre quant à la remise en question de l'autorité ? Sommes-nous allés assez loin ? Ou, au contraire, notre remise en cause ne reste-t-elle pas toujours limitée ? Les philosophes contemporains, comme les étudiants en philosophie, ont tendance à penser que nous avons poussé le processus de remise en cause jusqu'à ses extrêmes limites. Beaucoup pensent même que nous sommes allés trop loin. Mais jusqu'ici notre remise en cause a surtout porté sur des croyances, des convictions de nature strictement explicite. Or, outre ces croyances, ces convictions, n'en sommes-nous pas encore à prendre pour argent comptant quantité de notions très contestables ? Et, si tel est le cas, cela ne pourrait-il pas constituer un obstacle qu'il nous faut absolument surmonter ?
La démarche à laquelle Socrate invitait les Athéniens est aujourd'hui devenue banale, au moins aux yeux des philosophes et des étudiants en philosophie. Nous avons appris la leçon qu'il s'efforçait d'enseigner aux Athéniens. Mais ce qu'il demandait à ses auditeurs de l'époque devait souvent leur paraître étrange et même dénué de sens. «Quel bien y a-t-il à espérer de ces attaques en règle contre le bon sens le plus élémentaire ?» se demandaient sans nul doute bon nombre d'entre eux. «Et pourquoi faire table rase de tout alors que nous avons amassé un bagage si considérable ?» «Mais, s'efforçait de souligner Socrate, le problème, c'est précisément le poids de cet énorme bagage.»
À l'époque où Socrate proposait la pensée critique, les Athéniens n'avaient guère de raisons de supposer qu'elle porterait un jour ses fruits. Pourtant, ce fut le cas. La science est l'un de ces fruits, de même que notre tendance moderne à remettre en cause la pertinence des idées reçues faisant autorité.
Est-il possible de vivre sans s'appuyer sur cette béquille psychologique qu'est l'autorité - qu'il s'agisse d'une autorité extérieure, ou même de l'autorité qu'exerce sur nous notre propre expérience passée ?
C’est la vérité qui libère, et non les efforts qu’on fait pour être libre.
La liberté n'est pas une réaction, c'est plutôt l'état d'esprit qui n'ait en nous lorsque nous comprennons ce qu'est une réaction. La réaction est un réflexe en réponse à un défi - c'est le plaisir, la colère, la peur, la douleur physique - et c'est en comprenant la structure très complexe de cette réponse, que nous rencontrerons la liberté. Vous découvrirez alors que la vraie liberté ne consiste pas à être libéré de la colère ou libéré de l'autorité, etc. La liberté est un état en soi, destiné à être vécu pour ce qu'il est, dans l'absolu et non parce que vous êtes opposé à quelque chose.
Vous vous sentez totalement seul - je ne dirai pas que vous ête seul.
Être seul a un tout autre sens : il y a de la beauté à être seul. C'est tout autre chose que le sentiment de solitude. Et il faut être seul. L'homme se libère des sructures sociales axées sur l'avidité, l'ambition, l'arrogance, le statut, la réussite, lorsqu'il s'en affranchit, alors il est complètement seul. C'est tout à fait different. Une grande beauté, un sentiment d'immense énergie se manifeste alors.