Nevernight, tome 2 : Les grands jeux

Désormais devenue Lame de Notre-Dame du Saint Meurtre au sein de l'Eglise rouge, Mia n'en a pas pour autant oublié son désir de vengeance. Accompagnée désormais de ses deux compagnons d'ombre, elle élabore un plan tortueux consistant au préalable à être capturée par des marchands d'esclaves. La finalité de ce subterfuge étant d'intégrer clandestinement une école de gladiatii pour approcher les responsables de la disgrâce de sa famille. Dans un premier temps, on suit deux temporalités distinctes avec d'un côté l'ascension douloureuse de Mia au sein du collegium et de l'autre, la succession d'évènements qui l'ont amenée là et qui restructurent les prémices de l'intrigue. La rencontre inopinée d'un personnage clé du premier volume va bouleverser toutes ses croyances et ses certitudes. Dès lors, son univers va voler en éclat et elle va comprendre, sans ambages, que la réalité est plus complexe et dévoyé qu'il n'y parait et que d'insidieuses ramifications corrompent depuis toujours toutes les composantes de la République. L'atmosphère est très différente du premier volume, plus pesante, plus sanglante avec un enchainement de combats sauvages, de trahisons et de rebondissements spectaculaires. Pour autant, l'univers des gladiatii est beaucoup moins sombre et cruel que ne l'était celui de l'Eglise Rouge. L'intrigue générale se révèle plus simpliste, emmaillée seulement de digressions aussi confuses que superflues. Mia est un personnage intéressant et complexe, avec une force de caractère et une détermination sans failles mais, sa dualité, à la fois impitoyable et profondément humaine, pose question au vu des circonstances. Jay Kristoff aurait surtout pu se dispenser de ces interminables scènes d'ébats sexuels ou aucun détail ni expérimentations ne nous sont épargnés. Cela n'apporte rien à l'histoire, c'est fastidieux, déplacé et si on réfléchit un peu, totalement incohérent. Si de nouveaux personnages font leur apparition, ils ne sont que peu valorisés, servant surtout à inspirer davantage de questionnement et de conflits intérieurs à Mia. Mise à part Ash, et de surcroit pas pour de bonnes raisons, ce ne sont que des faire-valoir sans grande présence. L'imprévisible et stupéfiante conclusion rehausse la dimension du récit de manière significative, soulevant de passionnantes conjectures, mais peine à faire oublier le prosaïsme d'ensemble relatif à l'orientation discutable de ce second volume.