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Citations sur Un stagiaire presque parfait (Guide de survie en mili.. (84)

Quand il est revenu à lui, nous avions déjà fait disparaître les cadavres et remis en état la pièce qui était à présent immaculée. Pendant un instant, il a paru décontenancé, mais, dès qu’il m’a reconnu, il a souri.
– Je ne suis pas surpris.
– Moi, si.
– Pourquoi ?
– Parce que tout ça… Ce n’est pas l’attitude d’un homme d’honneur. La fuite devant l’échec.
Son sourire s’est effacé et il a courbé la tête. Son corps s’est avachi sous le poids de la honte. J’aurais défloré sa sœur que ce n’aurait pas été pire.
– Mais par respect pour vos ancêtres, je veux bien vous aider à faire ce qu’il faut.
J’ai posé un katana sur la table basse. Je l’avais pris chez lui. À en juger par l’usure de la poignée et les petites indentations dans le métal, il n’était pas de première jeunesse, même s’il était en excellent état. Il a éclaté en sanglots à sa vue.
– Vous êtes un homme d’honneur, a-t-il murmuré.
Il s’est incliné profondément et il a planté la lame dans l’espace juste en dessous de la cage thoracique. Il n’a pas eu à s’éventrer, car le coup a tranché son aorte ascendante.
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Ça s’est plutôt bien passé. Non seulement je me suis élevé au-dessus de mon statut de bossu pervers au fond de son cachot, mais j’ai réussi à me débrouiller pour que notre rencontre semble le fruit du hasard, l’un des plus puissants aphrodisiaques existants. Grâce aux comédies romantiques, le concept du grand amour orchestré par les rudes mains ouvrières du destin se porte toujours bien.
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La télé, les plats tout prêts, la pollution, l'apathie qui résulte de la vie dans une société automatisée aux émotions préfabriquées : tout concourt à nous ramollir et au bout du compte nos sens sont aussi affûtés qu'un couteau à beurre.
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- Ils ont eu des "pères", moi à la place j'ai eu un "papa", dis-je avec un soupir.
- Une citation intéressante. Mark Twain ?
- Kurt Cobain.
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Mais quand je pénètre dans la cuisine, je me retrouve face au canon d’un pistolet.
Mes yeux braqués sur l’arme font le point sur le visage de la personne qui la tient, comme une caméra dans un film d’Hitchcock. C’est Alice. Elle me regarde sans ciller.
– Mets-toi lentement à genoux, les mains derrière le dos.
Merde, merde et merde ! Je me flanque une gifle mentale, car je sais que je ne dois pas me laisser influencer par le fait que c’est Alice qui me menace. Je suis acculé, et maintenant, c’est elle ou moi. Alors je me dis que ce serait un scénario super excitant pour un plan baise et je dois me donner une seconde claque virtuelle, plus violente. Ce qui est encore plus excitant. Merde !
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Je lui ai porté une tasse d’El Injerto de l’Huehuetenango, au Guatemela – trois cents euros le kilo, introuvable aux États-Unis. Je me suis chargé moi-même de la mouture (j’ai toujours dans mon box une mallette qui contient mon nécessaire à café). À servir avec du lait français non pasteurisé et des morceaux de sucre de canne brut. Le gars m’a regardé comme s’il voulait m’embrasser ou être mon compagnon de couchette dans une prison turque.
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Tu hésites ? C’est une réaction naturelle. S’il y a une chose qui doit faire hésiter, c’est bien l’idée de tuer pour gagner sa vie. Et au cas où tu te demanderais si parfois tu seras écœuré et découragé, si tu auras constamment la peur au ventre et si tu songeras même à mettre fin à tes jours : oui. Tous tes pires cauchemars vont se réaliser, et à un point que tu n’imagines même pas. Soit tu surmonteras l’épreuve, soit tu finiras par te faire sauter le caisson. D’une manière ou d’une autre après, tu seras tranquille.
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Pour la première fois, ton enfance de merde va être un avantage, parce que les orphelins sont les meilleurs assassins.
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La couleur rougeâtre de l'eau du robinet, c'est le sang des travailleurs irlandais qui se sont cassé le dos pour construire ce gratte-ciel.
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Cependant, quand j’avais 7 ans, un dealer m’a suspendu dans le vide en me tenant par les chevilles, au sommet d’un immeuble de dix étages. Ça doit paraître bizarre, mais depuis je n’ai cessé de chercher à revivre ce frisson d’effroi. Parce que, ce jour-là, j’avais eu l’impression d’être humain. Avant, j’étais persuadé que j’étais un robot. Je n’étais presque jamais malade ou malheureux. C’était sans doute une question de survie. Mon cerveau évacuait les émotions qui risquaient d’émousser mes instincts et qui de toute manière étaient inutiles, puisque je n’obtenais rien des autres quand je manifestais ce que je ressentais.
Aussi, quand je suis sur les toits, j’éprouve une forme de nostalgie pour mon enfance – encore que « nostalgie » ne soit certainement pas le terme adéquat. Chez certaines personnes, c’est un terrain de base-ball ou l’odeur d’une truite au barbecue qui fait cet effet. Moi, c’est le vertige et le fantasme que je vais m’écraser dans la rue en bas. Ou sur un chariot à hot dogs. Ça m’éclate trop dans les films ! Bam ! Un corps tombe sur un vieux chariot rouillé. Le trottoir est arrosé d’eau chaude et les saucisses trempées glissent sur le béton comme un poisson sur le pont d’un bateau. Ça marche à tous les coups.
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