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Franz Kafka fut non seulement un immense écrivain, mais aussi un individu fascinant car il était d'une extrême complexité. Marqué par l'influence paternelle, il était profondément névrosé et a fini par tomber malade de la tuberculose. Tout au long de sa vie, il a rencontré plusieurs femmes; mais il n'est parvenu à établir une relation stable avec aucune d'entre elles. Dans une très grande mesure, Kafka a raté sa vie. D'ailleurs, la reconnaissance de la valeur de son oeuvre aura été essentiellement posthume.

L'auteur relate les derniers mois de la vie du « docteur » et sa dernière relation avec une femme: il s'agit de Dora, une femme beaucoup plus jeune que lui, rencontrée en 1923 dans une station balnéaire. Entre eux, se noue un amour sincère et fidèle, qui n'a pourtant rien d'une violente passion (je me demande même si cette relation n'a pas été essentiellement chaste - mais cela n'a pas beaucoup d'importance). Déjà, Franz est très très malade, et son état de santé ne va que s'aggraver. Dora l'accompagne à Berlin qui, alors, est en proie à des troubles et surtout à une inflation monétaire galopante. Leurs conditions de vie sont très difficiles; le climat de la capitale ne convient pas au tuberculeux qu'il est. Il redoute surtout une intervention de sa famille (restée à Prague) qui s'inquiète pour lui et dont il voudrait s'affranchir. Mais celle-ci se produit quand même: on lui enjoint de partir immédiatement pour se faire hospitaliser. Il est obligé de transiter par le domicile familial, où il fait une entrée piteuse, avant de partir en sanatorium. C'est dans cet établissement qu'il rendra bientôt l'âme, dans les bras de Dora, le 3 Juin 1924.

Tout le livre est une chronique au jour le jour des derniers mois de la vie de Kafka - entre espoir, mélancolie et tristesse. Michael Kumpfmüller ne joue pas les grandes orgues; son récit est en mode mineur. Dora se montre infiniment dévouée à Franz, qui essaie d'aimer la vie mais décline inexorablement. Ensemble, ils connaissent un demi-bonheur, qu'ils savent menacé. Les événements qui animent leur vie commune sont minimes; les ennuis matériels et les lancinants soucis de santé paraissent au contraire très pesants. Ce roman en demi-teintes est à l'image de F. Kafka: chaotique, sans énergie et incapable de se libérer des pesanteurs qui l'écrasent. La routine de cette fin de vie ne distille pas beaucoup d'émotion et, à mon avis, manque souvent de relief. De fait, je me suis ennuyé dans maints passages. Pourtant je ne regrette pas d'avoir lu ce roman car j'ai toujours trouvé la personne de Kafka attachante.
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Les derniers moments de la vie de Franz Kafka. Gravement malade, pensionné de l'administration où il avait accompli l'essentiel de sa courte carrière, le voici en convalescence dans une petite ville au bord de la Baltique. Il va faire la connaissance de Dora, qui va être le dernier amour de sa vie. Elle va l'accompagner jusqu'à la fin, et lui apporter le réconfort qui lui a tant manqué jusque-là. Elle aurait pu devenir sa femme s'il avait fait preuve du minimum de ferveur religieuse lui garantissant l'accord de sa famille, mais elle restera l'éternelle amante et fidèle gardienne de ses dernières confidences. On ne rigolait pas dans les familles juives, en ce temps-là. L'histoire de Dora est contée dans ses moindres détails, qu'il s'agisse des aspects les plus triviaux comme les plus exaltants du quotidien du célèbre écrivain. Un récit naturaliste, sans fausse pudeur, un regard nouveau sur un écrivain resté loin des mondanités, à qui une mort précoce a sans doute évité l'horreur des camps hitlériens.
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La littérature du coeur,cette expression banale prend tout son sens à l'évocation de ce très beau livre de l'auteur allemand Michael Kumpfmüller.Ignorant et l'auteur et l'ouvrage je suis tombé dessus en librairie et il m'a attiré très vite.La quatrième de couv. ne m'en disait ni trop ni trop peu.J'ai eu envie.Et La splendeur de la vie est un grand livre,qui m'a beaucoup parlé,bien que piètre connaisseur de Kafka.Mes connaissances sur lui se bornaient à La métamorphose,Le procès de Welles,le vieux film de Soderbergh Kafka.Du tout bon,tout ça, mais qui ne me donne aucune légitimité particulière pour évoquer Kafka.Après la lecture de la splendeur de la vie j'ai le sentiment d'avoir mieux saisir la personnalité du Praguois.Et ce grâce à la prose toute en retenue de Michael Kumpmüller, né à Munich en 1961 et dont un seul autre roman a été traduit en France,Fugue en lit mineur (Denoël,2003).

Kafka,à la santé fragile,séjourne l'été 23,sur la Baltique.Il y fait connaissance de Dora Diamant,quinze ans de moins que lui.Cet amour sera brisé par la mort de l'auteur moins d'un an après.Trois saisons auront suffi pour anéantir totalement l'homme.C'est l'histoire de ce coup de foudre,entre Franz,quarante ans,assez célèbre mais désargenté,et la jeune femme,juive elle aussi,modeste cuisinière dans une colonie de vacances à Müritz,station balnéaire.On vit alors le quotidien de Franz et Dora qui finiront par habiter ensemble à Berlin,peu de temps, et dans la précarité sanitaire et matérielle.Ce sont les fameuses années d'hyperinflation en Allemagne où l'on imprimait des billets de 500 000 000 marks.Tout est si difficile mais Kumpfmüller qui a fait un gros travail de documentation sur journaux,carnets et correspondance de Kafka,nous présente un homme marchant certes vers la mort,mais dans une paix relative grâce à Dora, discrète et tendre.Un Franz Kafka presque heureux.

le livre est bouleversant,mais dans la simplicité et la pudeur.Nulle confession intime,nul secret un peu croustillant dévoilé, mais beaucoup d'amour,en peu de gestes,ils n'en auront pas eu le temps.Un bref retour à Prague,où les retrouvailles avec les parents sont tièdes.Un certain regain d'intérêt pour le Talmud. Des rêves d'évasion,de Palestine aussi.Le sionisme est passé par là.Les plus clairvoyants avaient soupçonné qu'à la République de Weimar succéderaient des années de plomb.Ils étaient encore en dessous de la vérité.La splendeur de la vie cache sous un titre qu'on jugerait mièvre une flamme superbe qui me confirme que dans la vie de chacun ce ne sont pas forcément les années en commun qui comptent le plus,et que l'intensité de quelques dizaines de jours et de nuits dans l'unisson fait parfois plus pour le bonheur de l'homme.

Je termine ce jour une bien belle lecture que je n'oublierai pas,précieuse et vivace,sur un thème des plus sombres mais diablement humains.Il me semble voir le visage de Dora,son sourire qui aura illuminé la fin d'un écrivain immense,qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu pour apprécier La splendeur de la vie.Puisse ce livre relancer le goût de vivre...Dans la forêt viennoise ne survivent pas que des légendes.Dans un sanatorium de Kierling,un jour de 1924,l'amour a triomphé.

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quelle émotion, quelle tristesse....je suis arrivée à la fin de ce livre carrément bouleversée!, cet amour si grand, qu'on aurait tendance à ne pas y croire s'il n'était pas basé sur une correspondance échangée entre Franz Kafka et Dora Diamant son dernier amour; amour qui n'a eu qu'un an pour s'exprimer...
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