AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 47 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai beaucoup aimé ce livre découvert par hasard à la médiathèque et qui parle de l'histoire d'amour entre Franz Kafka et Dora Diamant.
On découvre un Kafka vulnérable, malade de la tuberculose. Il a quarante ans, elle en a vingt-cinq. Auprès de cette jeune institutrice, il goûte au bonheur conjugual.
Un joli roman.
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire du dernier amour de Frantz Kafka avec la jeune Dora Diamant :un récit plein de délicatesse et de tendresse mais qui manque un peu de souffle. Sans doute, le souffle qui manquait à Kafka puisqu'il vit sa dernière année. de fait, c'est un amour paisible et sans passion, marqué par le dévouement de Dora. Un regret encore :ce pourrait être n'importe quelle histoire d'amour puisque peu d'indices nous rattachent à l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          30
Franz Kafka fut non seulement un immense écrivain, mais aussi un individu fascinant car il était d'une extrême complexité. Marqué par l'influence paternelle, il était profondément névrosé et a fini par tomber malade de la tuberculose. Tout au long de sa vie, il a rencontré plusieurs femmes; mais il n'est parvenu à établir une relation stable avec aucune d'entre elles. Dans une très grande mesure, Kafka a raté sa vie. D'ailleurs, la reconnaissance de la valeur de son oeuvre aura été essentiellement posthume.

L'auteur relate les derniers mois de la vie du « docteur » et sa dernière relation avec une femme: il s'agit de Dora, une femme beaucoup plus jeune que lui, rencontrée en 1923 dans une station balnéaire. Entre eux, se noue un amour sincère et fidèle, qui n'a pourtant rien d'une violente passion (je me demande même si cette relation n'a pas été essentiellement chaste - mais cela n'a pas beaucoup d'importance). Déjà, Franz est très très malade, et son état de santé ne va que s'aggraver. Dora l'accompagne à Berlin qui, alors, est en proie à des troubles et surtout à une inflation monétaire galopante. Leurs conditions de vie sont très difficiles; le climat de la capitale ne convient pas au tuberculeux qu'il est. Il redoute surtout une intervention de sa famille (restée à Prague) qui s'inquiète pour lui et dont il voudrait s'affranchir. Mais celle-ci se produit quand même: on lui enjoint de partir immédiatement pour se faire hospitaliser. Il est obligé de transiter par le domicile familial, où il fait une entrée piteuse, avant de partir en sanatorium. C'est dans cet établissement qu'il rendra bientôt l'âme, dans les bras de Dora, le 3 Juin 1924.

Tout le livre est une chronique au jour le jour des derniers mois de la vie de Kafka - entre espoir, mélancolie et tristesse. Michael Kumpfmüller ne joue pas les grandes orgues; son récit est en mode mineur. Dora se montre infiniment dévouée à Franz, qui essaie d'aimer la vie mais décline inexorablement. Ensemble, ils connaissent un demi-bonheur, qu'ils savent menacé. Les événements qui animent leur vie commune sont minimes; les ennuis matériels et les lancinants soucis de santé paraissent au contraire très pesants. Ce roman en demi-teintes est à l'image de F. Kafka: chaotique, sans énergie et incapable de se libérer des pesanteurs qui l'écrasent. La routine de cette fin de vie ne distille pas beaucoup d'émotion et, à mon avis, manque souvent de relief. De fait, je me suis ennuyé dans maints passages. Pourtant je ne regrette pas d'avoir lu ce roman car j'ai toujours trouvé la personne de Kafka attachante.
Commenter  J’apprécie          20
Franz Kafka n'a pas eu une vie facile et n'était probablement pas un auteur heureux ou comblé, d'ailleurs, sa reconnaissance n'est arrivée que sur le tard, presque de façon posthume. À quoi alors ont dû ressembler ses dernières années ? C'est à ce questionnement que s'est attaqué récemment Michael Kumpfmüller. La réponse ? Dans la maladie et les problèmes financiers, comme bon nombre de grands auteurs et artistes, déterrés et portés aux nues un peu trop tard. Mais aussi et surtout dans l'amour. C'est La Splendeur de la vie.

Dans la dernière année de sa vie, Kafka se sentait vieux et affaibli. Pourtant, il venait seulement d'atteindre la quarantaine ! Lors d'un séjour dans une petite station balnéaire, il rencontre Dora Diamant, une jeune juive polonaise de vingt-cinq sans situation. Apparemment, c'est le coup de foudre pour les deux. Dora devient la compagne de Kafka et les deux s'établissement à Berlin. Mais les ennuis financiers et les problèmes de santé (un relent de tuberculose, l'insomnie, les migraines, etc.) sont autant d'obstacles que la famille-même de l'écrivain. Finalement, après quelques déménagements, Kafka est envoyé dans un sanatorium par ses proches, qui rendent la vie difficile Dora (horreur, une Juive de l'Est !), l'écartant dans les derniers moments…

Tout cela, c'est ce que révèle la correspondance de Kafka, sur laquelle s'est appuyé Michael Kumpfmüller pour écrire ce roman. Je dois admettre ques le début ne m'a pas emballé : ce n'est pas mon genre de lecture, les amours improbables d'un vieil homme amoindri avec une jeune femme de presque la moitié de son âge. Assez hors normes ! Même si je n'y croyais pas, je m'y suis accroché et, finalement, les preuves d'amour de Dora, indéniables, m'ont convaincu. Pourtant, et à cause de cela, c'était une lecture parfois lourde. Voir décrit en long et en large les dépressions, la faiblesse, la maladie, c'était ennuyeux. Il faut admettre que le récit d'un homme malade n'est pas particulièrement palpitant. Ou bien c'était la plume de l'auteur ? Difficile à dire, je n'ai encore rien lu d'autre de lui. Alors, j'essayais de me rappeler qu'il s'agissait du grand Kafka, après tout ! Et en espérant quelques moments gais.

Au final, je suis tout de même content d'avoir lu La splendeur de la vie. C'est une belle et triste histoire d'amour. Aussi, un destin tragique, un vibrant hommage de la part de Kumpfmüller. Et cette famille qui rejetait Dora, eh bien, elle a péri dans les camps de concentration. Assez ironique, non ? Cette époque n'était pas que crise financière à Berlin et effervescence culturelle à Vienne ! L'antisémitisme flagrant se pointe à l'horizon… Mais ça, c'est une autre histoire.
Commenter  J’apprécie          442
Les derniers moments de la vie de Franz Kafka. Gravement malade, pensionné de l'administration où il avait accompli l'essentiel de sa courte carrière, le voici en convalescence dans une petite ville au bord de la Baltique. Il va faire la connaissance de Dora, qui va être le dernier amour de sa vie. Elle va l'accompagner jusqu'à la fin, et lui apporter le réconfort qui lui a tant manqué jusque-là. Elle aurait pu devenir sa femme s'il avait fait preuve du minimum de ferveur religieuse lui garantissant l'accord de sa famille, mais elle restera l'éternelle amante et fidèle gardienne de ses dernières confidences. On ne rigolait pas dans les familles juives, en ce temps-là. L'histoire de Dora est contée dans ses moindres détails, qu'il s'agisse des aspects les plus triviaux comme les plus exaltants du quotidien du célèbre écrivain. Un récit naturaliste, sans fausse pudeur, un regard nouveau sur un écrivain resté loin des mondanités, à qui une mort précoce a sans doute évité l'horreur des camps hitlériens.
Commenter  J’apprécie          20
quelle émotion, quelle tristesse....je suis arrivée à la fin de ce livre carrément bouleversée!, cet amour si grand, qu'on aurait tendance à ne pas y croire s'il n'était pas basé sur une correspondance échangée entre Franz Kafka et Dora Diamant son dernier amour; amour qui n'a eu qu'un an pour s'exprimer...
Commenter  J’apprécie          00
Récompensé par le prix Jean Monnet remis à Cognac en novembre dernier, ce roman est l'évocation intimiste et au jour le jour des onze derniers mois de Kafka. Kafka, le sombre, le mystique, l'écrivain juif aux idées fantasmatiques et à l'univers énigmatique, subitement nous devient accessible par les yeux et la grâce d'une femme de vingt-cinq ans, Dora Diamant. Elle est juive, originaire de l'Europe de l'Est, cultive la tradition yiddish et la langue aussi, qu'elle apprend à l'homme dont elle est tombée éperdument amoureuse un soir de 1923 sur une plage de la Baltique. La famille juive de l'écrivain, originaire de Prague, n'acceptera jamais cette liaison, le père de Kafka voit en « ces juives de l'Est » orthodoxes des femmes méprisables, arriérées. Prague, ville maudite. Il faudra que Frantz meure pour qu'enfin le Père accueille sa « presque  belle-fille », dans le chagrin et le désarroi. Quant au père de Dora, lui non plus ne donnera pas son accord au mariage, la mort était pourtant au rendez-vous, elle et allait frapper incessamment.

C'est une histoire belle et triste, douloureuse et longue comme la maladie qui ronge Frantz, cette tuberculose qu'on soigne avec de l'atropine pour calmer la toux et des injections d'alcool dans le sang (???). le couple déménage plusieurs fois, lui à chaque fois plus exténué et désolé, plus faible, plus maigre, il descend au-dessous de cinquante kilos, sa gorge est prise par la maladie aussi et il ne communique plus que par billets. Ce qui pourrait être une Dame aux Camélias au masculin se transforme en long poème tendre et doux, où les coeurs et les corps se répondent sans avoir besoin de beaucoup plus qu'une présence. Dora aura accompagné son amour vers la mort, elle lui aura insufflé la force et la joie de sa jeunesse, sans rien s'épargner, sans espoir non plus d'être un jour « reconnue » comme la femme de Kafka. Elle a été la dernière de ses amantes, après la fiancée Felice, abandonnée dès la découverte de la maladie, après Milena, l'amante tchèque à qui il écrira de nombreuses lettres (publiées). Dora, l'ultime secours, celle qui l'aide dans cette République de Weimar de 1923 où l'inflation galope (on le paie de ses nouvelles le jour J, le lendemain le montant de sa rémunération chute invraisemblablement, il faut des millions pour acheter du charbon, des milliards pour se loger!), qui résiste devant les réticences des soignants et logeuses parce qu'ils ne sont pas mariés, Dora, le dernier recours qui ramène sa dépouille à Prague.
Dora, qui vit et meurt seule à Londres en 1952, pauvre et oubliée.

Pour compléter et chercher un autre regard, il faudrait lire la biographie de Dora Diamant faite par son homonyme Kathi Diamant en 2004, livre couronné d'un prix lui aussi mais que Kumpfmüller ne cite pas, pas plus qu'il n'indique clairement ses sources, ce qui est dommage.
Je regrette qu'il ait si mal vécu sa présence à Cognac (cf article de Sud Ouest publié le 9/12/2013) et se soit montré très susceptible quant à l'accueil qui lui a été réservé. Son livre est un beau livre qui laisse une impression à la fois d'une grande douceur et d'une insurmontable tristesse. On est sensible aussi à l'écriture (et à la traduction) (la presse parle d'écriture « photographique »), sans emphase, comme une voix blanche qui simplement énonce et décrit faits et situations.
Commenter  J’apprécie          40
Le dernier amour de Kafka prévient la couverture. Ce sujet séduisant et le titre évocateur forment un cocktail à priori intéressant. 1923, Kafka traîne son vague à l'âme et sa santé chancelante sur les bords de la Baltique. La vie est parfois magique. Il y rencontre la jeune et séduisante Dora…. Basé sur les journaux et la correspondance du plus célèbre des praguois, ce roman aux accents documentaires n'arrive pas à décoller. J'ai suivi, tout d'abord patiemment, puis avec un vrai agacement, ces journées qui s'écoulent avec une certaine langueur et une fadeur bien ennuyeuse. Bien loin de la force des romans du grand Franz et de l'intérêt de nombreuses biographiques déjà publiées, j'ai bien vite abandonné ce roman qui n'a pas réussi à me passionner. Honte à moi !
Commenter  J’apprécie          40
Arriver – Rester – Partir
Frantz rencontre Dora alors qu'il séjourne chez sa soeur, au bord de la Baltique. Il lui parle, l'observe, ils se promènent. « Elle ne suit pas très bien lorsqu'il se décrit sous un jour défavorable et lui demande de prendre au sérieux tout le mal qu'il pense de lui-même ». Il a parfois l'impression de la rêver ; puis ils rêvent ensemble à leur vie future à Berlin, ils s'écrivent avant de franchir enfin le pas. Mais Frantz, qui avait déjà perdu l'appétit depuis un certain temps, est rattrapé par la maladie, la tuberculose danse en lui une dernière sarabande. L'auteur décrit cet amour ultime, authentique, limpide, dans un style plein de douceur, collant ainsi aux sentiments vrais qui animent Franz et Dora, il déroule au lecteur la simplicité de leur vie quotidienne, sans jamais traîner du côté de la relation biographique, sans pathos. L'auteur papillonne du point de vue de l'un à celui de l'autre, de manière virtuose, on voit ainsi se tisser, se renforcer, un lien qui, autrement, resterait dans l'impalpable. « Quand j'écris je suis insupportable », dit-il ; quand à Dora, « elle voudrait ne plus jamais avoir à lui écrire ». Frantz a
écrit « tout au long de sa vie, des lettres, surtout à des femmes qui n'étaient pas près de lui, des lettres et encore des lettres, uniquement pour leur dire pourquoi il n'était pas à leur côté, pourquoi il ne vivait pas avec elles ». Avec Dora tout est différent, ils se tiennent sur le seuil du bonheur, même si celui-ci ne dure que peu de temps, l'évocation pudique de leur intimité, jusqu'à la dernière étreinte, est d'une beauté rare...
« Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d'une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin –
il n'y arrive que très imparfaitement -, mais de l'autre main, il peut écrire ce qu'il voit sous les décombres, car il voit autrement et plus de choses que les autres, n'est-il pas mort de son vivant, n'est-il pas l'authentique survivant ? Ce qui suppose toutefois qu'il n'ait pas besoin de ses deux mains et de plus de choses qu'il n'en possède pour lutter contre le désespoir » (Journal, 19 oct 1921).
PS : A l'attention des éditeurs, savez-vous ce que moi, libraire, je fais de vos bandeaux ? Ils terminent à leur place : au fond d'une poubelle.
Commenter  J’apprécie          30

La littérature du coeur,cette expression banale prend tout son sens à l'évocation de ce très beau livre de l'auteur allemand Michael Kumpfmüller.Ignorant et l'auteur et l'ouvrage je suis tombé dessus en librairie et il m'a attiré très vite.La quatrième de couv. ne m'en disait ni trop ni trop peu.J'ai eu envie.Et La splendeur de la vie est un grand livre,qui m'a beaucoup parlé,bien que piètre connaisseur de Kafka.Mes connaissances sur lui se bornaient à La métamorphose,Le procès de Welles,le vieux film de Soderbergh Kafka.Du tout bon,tout ça, mais qui ne me donne aucune légitimité particulière pour évoquer Kafka.Après la lecture de la splendeur de la vie j'ai le sentiment d'avoir mieux saisir la personnalité du Praguois.Et ce grâce à la prose toute en retenue de Michael Kumpmüller, né à Munich en 1961 et dont un seul autre roman a été traduit en France,Fugue en lit mineur (Denoël,2003).

Kafka,à la santé fragile,séjourne l'été 23,sur la Baltique.Il y fait connaissance de Dora Diamant,quinze ans de moins que lui.Cet amour sera brisé par la mort de l'auteur moins d'un an après.Trois saisons auront suffi pour anéantir totalement l'homme.C'est l'histoire de ce coup de foudre,entre Franz,quarante ans,assez célèbre mais désargenté,et la jeune femme,juive elle aussi,modeste cuisinière dans une colonie de vacances à Müritz,station balnéaire.On vit alors le quotidien de Franz et Dora qui finiront par habiter ensemble à Berlin,peu de temps, et dans la précarité sanitaire et matérielle.Ce sont les fameuses années d'hyperinflation en Allemagne où l'on imprimait des billets de 500 000 000 marks.Tout est si difficile mais Kumpfmüller qui a fait un gros travail de documentation sur journaux,carnets et correspondance de Kafka,nous présente un homme marchant certes vers la mort,mais dans une paix relative grâce à Dora, discrète et tendre.Un Franz Kafka presque heureux.

le livre est bouleversant,mais dans la simplicité et la pudeur.Nulle confession intime,nul secret un peu croustillant dévoilé, mais beaucoup d'amour,en peu de gestes,ils n'en auront pas eu le temps.Un bref retour à Prague,où les retrouvailles avec les parents sont tièdes.Un certain regain d'intérêt pour le Talmud. Des rêves d'évasion,de Palestine aussi.Le sionisme est passé par là.Les plus clairvoyants avaient soupçonné qu'à la République de Weimar succéderaient des années de plomb.Ils étaient encore en dessous de la vérité.La splendeur de la vie cache sous un titre qu'on jugerait mièvre une flamme superbe qui me confirme que dans la vie de chacun ce ne sont pas forcément les années en commun qui comptent le plus,et que l'intensité de quelques dizaines de jours et de nuits dans l'unisson fait parfois plus pour le bonheur de l'homme.

Je termine ce jour une bien belle lecture que je n'oublierai pas,précieuse et vivace,sur un thème des plus sombres mais diablement humains.Il me semble voir le visage de Dora,son sourire qui aura illuminé la fin d'un écrivain immense,qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu pour apprécier La splendeur de la vie.Puisse ce livre relancer le goût de vivre...Dans la forêt viennoise ne survivent pas que des légendes.Dans un sanatorium de Kierling,un jour de 1924,l'amour a triomphé.

Commenter  J’apprécie          21



Autres livres de Michael Kumpfmüller (1) Voir plus

Lecteurs (91) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}