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Tokyo, début des années 1940.

Totto-Chan est une petite fille de 6 ans. Affectueuse, charmante, elle semble tellement « kawaï ». Pourtant, en classe, aux dires de ses professeurs, elle est tout l'inverse. Chahuteuse, bruyante, elle passe ses journées à la fenêtre de sa classe en interpellant les passants et les musiciens de rue, jusqu'au jour où elle se fit renvoyer de son école primaire.

L'univers japonais étant extrêmement conformiste, ce renvoi précoce sera vécu, pour ses parents comme une terrible honte, une véritable tragédie. En fait, à posteriori, cela va s'avérer être une formidable chance pour Totto-Chan, l'occasion de prendre un nouveau départ dans la vie, de se construire un vrai caractère et de trouver sa voie. Parce que la vraie héroïne de ce roman n'est pas cette petite fille tellement mignonne, tellement vivante (voir hyperactive, n'en déplaise à certains médecins psychologues) mais Tomoe, sa nouvelle école.

Tomoe est en fait un établissement scolaire pas tout à fait comme les autres. L'école hébergeant uniquement une cinquante d'enfants de tous milieux sociaux, parfois « hors normes » mais avec un gros coeur, se compose en fait de quelques wagons désaffectés et retransformés en salle de classe.

Avec un directeur aussi sensible et intelligent que M. Kobayashi, ces (ses) enfants vont pouvoir s'épanouir à merveille dans ce nouvel environnement scolaire. Un lieu où toute activité, physique ou intellectuelle entraîne et provoque un apprentissage, même dans l'amusement et le divertissement. Un maître qui vous enseigne la botanique lors de promenades dans les parcs et jardins, qui vous apprend même des cours de cuisine ou qui vous donne le droit de ne plus avoir peur des fantômes... L'élève n'est pas ici pour suivre un enseignement dicté par des livres mais pour évoluer suivant son propre enseignement, ses propres capacités et aussi ses ambitions. En plus des matières théoriques dites « classiques » (du style mathématiques, physique, anglais,...), l'enfant développera au mieux ses aptitudes, sera maître de son destin, apprendra à connaître et à aimer les autres sans préjugés physiques, raciaux ou sociaux. Les règles ne sont pas dictées par une table des lois promulguée par une autorité « bienveillante » mais suivent uniquement le bon sens et le respect. A chacun son rythme, à chacun son éducation, à chacun son épanouissement personnelle !

Plus un livre sur la jeunesse nippone de ces années d'avant-guerre, ce roman vous trace un modèle d'éducation et de scolarisation idéale qui ne m'apparaît pas si utopique que cela, une éducation que chaque parent (en tout cas, j'en fait parti) souhaiterait (à mon grand regret au conditionnel) pouvoir offrir à sa progéniture pour leur plus grand bien, pour leur développement intellectuelle, pour leur confiance en soi, et tout simplement pour rentrer parfaitement dans la vie qui ne s'annoncera pas si aisée que cela, à l'aube de la guerre du Pacifique...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Ce roman est construit sur une succession de tout petits chapitres de 4-5 pages chacun qui relatent diverses anecdotes de la vie scolaire de Totto-Chan. Cette construction permet une lecture très rapide, et malgré cela, je n'ai pas eu l'impression que les histoires étaient survolées. Je me suis prise d'affection pour la petite fille et ses péripéties. Je n'ai appris que sur la fin du roman qu'il s'agissait d'une sorte d'autobiographie de Tetsuko Kuroyanagi qui a réellement fréquenté l'école de Tomoe, et cela m'a donné envie d'en savoir encore davantage sur cette école, sur ce directeur passionné de sa profession d'éducateur. En parallèle, il y a certains épisodes qui, bien que traités avec autant de légéreté que le reste du roman, sont difficiles à accepter (décès d'un camarade de Totto-Chan, bombardements des Américains sur Tokyo etc....). On ressent beaucoup d'émotions de l'auteure, et notamment dans sa postface, et c'est ce qui donne toute son âme à ce roman.
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Ce roman est autobiographique. Il nous parle de l'enfance de Tetsuko Kuroyanagi, animatrice de la télévision japonaise. En 1940,Tetsuko, dite Totto-Chan, enfant très vivante, est renvoyée d'une école traditionnelle japonaise de 50 élèves par classe. Elle est ensuite acceptée à l'école Tomoe aux méthodes très avant gardistes surtout pour l'époque , 9 élèves par classe, où elle va s'épanouir.
Cette petite fille est très attachante. Les cinq années dans cette école passent très vite. le rythme de la narration est enlevé grâce aux chapitres très courts qui nous content chacun un moment de la vie des enfants. On se sent bien dans cette école, je dirais presque cette famille soudée par le directeur de cette école. le petit plus est la post préface qui nous permet de savoir ce que chaque personnage est devenu.
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Récit d'enfance, portrait d'éducateur, témoignage d'une méthode pédagogique, tout ça en un livre se déroulant dans le Japon triomphant des années 1940. La narratrice prend des mots simples pour raconter son école primaire, où des enfants un peu différents apprenaient à vivre ensemble sans se moquer des autres, respectés par des adultes qui savaient les pousser vers le meilleur d'eux-mêmes. On y découvre aussi bien des aspects du Japon que des rappels du confort de la vie avant 1950, et la leçon de pédagogie du directeur de l'école est magistrale.
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Totto-chan, c'est un peu Libres enfants de Summerhill au Pays du Soleil Levant.

Renvoyée de son école pour dissipation et perturbation de la classe, la petite Totto-chan, six ans, se retrouve dans un nouvel établissement.
A Tomoe, les cours ont lieu dans des wagons, les élèves étudient les matière dans l'ordre qu'ils préfèrent et apprendre en s'amusant est plus qu'un voeu pieux. La petite fille, qui passait pour insupportable car trop active et imaginative, découvre son nouvel horizon scolaire avec un enthousiasme continu. Ce système pédagogique lui offre, ainsi qu'à ses camarades de classes, un bel épanouissement en plus du savoir.

Nous sommes alors au début des années 1940 et même si le récit est à la troisième personne du singulier, il s'agit bien de l'autobiographie de l'auteur. le ton utilisé véhicule bien la joie éprouvée par la fillette, ses interrogations et ses coups de coeur.
Je me suis immédiatement attachée à cette petite fille si vive et curieuse.
Quant au directeur de l'école Tomoe, Kobayashi-sensei, impossible de ne pas l'apprécier d'emblée. Voilà un pédagogue selon mon coeur! Il propose une éducation originale dans laquelle savoirs académiques et expériences de la vie, développement du corps et de l'esprit se mêlent harmonieusement. Par son attitude simple et débonnaire, par des activités diversifiées, il apprend également à ces enfants la confiance en soi et dans les autres, la responsabilité, la tolérance et l'acceptation des autres et de soi-même. Il laisse à l'individualité la possibilité de se développer en liberté afin de devenir un adulte épanoui.

Ce livre est écrit de façon simple (mais pas simpliste) et enjouée, même si les prémices du conflit mondial ombrent déjà l'horizon. Les souvenirs de Kuroyanagi Tetsuko dévoile en filigrane les modifications que la guerre apporte dans le quotidien de tout un chacun, les privations, les mobilisations, les bombardements.

Plus parlant qu'un essai théorique, chaque court chapitre présente des exemples concrets des mérites de cette éducation hors-normes.
Il soulève aussi à mes yeux la question de l'égalitarisme scolaire où tous sont sensés avancer au même rythme, au même moment. Pour la plupart des enfants, le système fonctionne, plus ou moins parfaitement. Mais pour certains élèves, cette mise au pas éducative peut transformer leur scolarité en un véritable enfer.

Une lecture réjouissante, instructive et qui offre matière à réflexion, que vouloir de plus?
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Voilà longtemps que ce livre attendait sagement dans ma PAL et ce n'est pas faute d'avoir eu envie de l'en sortir plein de fois, mais d'autres lectures lui sont chaque fois passées devant. Dans le cadre d'un challenge, il me fallait un ouvrage avec une couverture rose, quelle belle opportunité pour enfin m'y mettre et plonger une fois de plus dans ce Japon que j'aime tant.

Ces mémoires sont écrites de façon tellement douce que nous suivons leur rythme et leur musique avec délice, emportés par les mots de Totto-chan au fil des pages et des chapitres. L'école qu'elle a eu la chance de pouvoir fréquenter est le type d'établissement qui me fait encore rêver à l'heure actuelle et qui pourrait permettre d'avoir tellement moins d'échecs scolaires. En plus, le respect et la vie en communauté y sont des éléments importants, de quoi permettre une vie en société plus respectueuse.

En parallèle, c'est l'arrivée de la guerre qui fait trembler le pays et qui va venir toucher la petite vie tranquille de cette école, même si les enfants vont pouvoir être préservés au maximum grâce aux enseignants et au directeur. Nous découvrons quand même la pénurie, le départ à la guerre et le non retour de certains à travers les yeux innocents de Totto-chan et c'est très touchant, même plus que de longues descriptions.

Ce roman aura été une belle leçon de vie pour moi, de celles qui marquent au plus profond de nous-même et qui nous font avancer sur notre chemin de vie et de réflexions. Je suis contente que l'auteur ait décidé de nous partager ses souvenirs, car ce directeur si différent méritait d'être connu de tous et son établissement atypique se devait d'être connu aussi, d'autant plus qu'il a été détruit durant la guerre.

En bref, j'ai adoré cette lecture et je ne peux que vous conseiller chaudement de plonger dans cette histoire dont vous ressortirez grandis.
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Dans ce livre, on suit Tott-Chan, une petite fille qui n'arrive pas à rester en place en classe, à suivre l'enseignement dans des classes traditionnelles du japon d'avant-guerre. Et puis un jour sa maman l'emmène dans une école différente, et là Totto-chan découvre une école installée dans des wagons au milieu d'un parc, des élèves différents, des enseignants et un directeur qui ont créé une école selon leurs conviction, sans contrainte mais basée sur la responsabilisation des élèves. Et çà marche pour Totto-chan.
Entre Libres enfants de Summerhill et école Montessori, un roman agréable à lire, plein de candeur enfantine.
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Ce roman est tiré d'une histoire vraie autobiographique.

Nous sommes au Japon, dans les années 40. Testsuko, dite Totto-Chan, est une petite fille d'environ 6 ans, pleine de vie et un peu dissipée. Dès son entrée à l'école primaire de son quartier, elle va s'en trouver exclue, perturbant trop la vie de la classe, l'enseignante et les autres élèves.

Cela ne sera finalement pas une mauvaise chose pour cette petite fille. En effet, Totto-Chan va être accueillie dans une école bien particulière : Tomoe, par son très sympathique directeur Monsieur Kobayashi.

Cet homme c'est l'éducateur que chacun d'entre nous aurait rêvé rencontrer dans sa vie : un homme bon, à l'écoute, d'une grande intelligence humaine, un formidable éducateur.

Tomoe, c'est l'école où chaque enfant voudrait aller : une cinquantaine d'élèves de tous les milieux, des salles de classe installées dans de vieux wagons de train, un repas pris tous ensemble dans une salle commune avec l'équipe éducative. C'est une école où chaque enfant peut décider de ce qu'il va étudier dans sa journée et par quelle matière commencer, c'est une école où les activités de découverte priment, c'est une école où chaque enfant est écouté dans sa spécificité.

L'auteur nous fait suivre le parcours scolaire de Totto-Chan pendant les trois ans où elle a été élève de cette formidable école. C'est un récit d'enfance tout en émotion, terriblement émouvant.

Le concept fera bien sûr penser aux écoles Montessori mais j'ai bien l'impression que Monsieur Kobayashi a été précurseur en la matière et que son concept est encore plus poussé, plus à l'écoute de l'enfant.

Je tiens à saluer la traduction de Olivier Magnani qui a notamment enrichi le roman de nombreuses notes en bas de page qui éclairent d'une façon très intéressante le propos de ce livre.

J'ai adoré suivre Totto-Chan, j'ai beaucoup souri à son espièglerie, son histoire m'a émue, cette école m'a enchantée, et j'ai ressenti un profond respect pour Monsieur Kobayashi.

C'est un livre utile qui parle d'une méthode éducative exemplaire. Je ne peux que souhaiter qu'elle inspire nos dirigeants, notre ministre de l'éducation, nos enseignants... : cela serait parfait ! : )
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Totto-chan ne rentre pas dans le moule du système scolaire. Elle va alors découvrir l'école Tomoe dont les méthodes pédagogiques hors du commun la marqueront toute sa vie. Grâce au jeu et à la liberté, la petite fille de 6 ans va apprendre la vie en commun, le respect et l'amitié aussi bien que les sciences... Elle nous raconte de façon simple, touchante et impertinente les anecdotes qui marqueront son parcours scolaire original.
Un très joli roman autobiographique au succès mondial !
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Lorsque l'enfant différent pose problèmes en classe, lorsque l'enseignant dépassé l'étiquette un peu trop vite, lorsque les parents baissent les bras découragés il existe des écoles éprises de liberté. Celle de Tomoe au Japon au début des années 1940 en a été l'un des exemples car malgré sa fermeture pour cause de guerre son enseignement unique dans des wagons désaffectés par M. Sôsaku Kobayashi directeur atypique et tolérant a porté ses fruits. Quelques soixante ans après Tetsuko Kuroyanagi (alias Totto-chan petite fille inadaptée et en échec scolaire) devenue vedette de télévision lui rend ici hommage. On retrouve au fil des pages celle qui déchire ses robes , celui qui mord en se prenant au jeu, celui qui est petit bien trop petit,,celui qui parle avec ses mains, tous ceux qui réapprennent l'estime de soi pour assumer leurs échecs et gagner leur autonomie. Un superbe livre d'espoir car le racisme n'est pas toujours affaire de couleur!
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