Citations sur In your eyes (10)
Tout ceci n’est que le fruit d’un cerveau malmené qui a manqué d’air pendant quelques secondes de trop. Il me suffit de me reposer et tout ira mieux. La voix finit par me laisser tranquille, mon corps s’alourdit, je sombre dans un profond sommeil en moins de temps qu’il en faut pour le dire.
Tu sais, aujourd’hui, j’ai eu l’impression d’être dans le corps d’un gars, j’ai vu ce qu’il faisait comme je te vois là et en plus, il m’a tapé une petite causette mentale. Oh, et en prime, il m’a appris à nager !
J’ai du mal à prendre conscience du drame qui a failli se produire, personne ne s’est aperçu de rien, et j’ai vraiment échappé au pire. Des doigts s’enroulent autour de mon poignet, me soulèvent hors de l’eau comme si je ne pesais rien. Mes pieds rejoignent la terre ferme, je lève le menton pour croiser le regard inquiet de Gary. Son expression est soucieuse, ses prunelles chocolat me dévisagent, s’assurent que je n’ai rien.
Elle est aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur, aussi blonde que je suis bru… enfin, c’est vrai que maintenant ils sont bleus. Ses yeux ont une teinte quasiment semblable à celle de mes cheveux, et sont si expressifs qu’il lui serait impossible de jouer la comédie même si sa vie en dépendait. Elle ressemble à une déesse grecque dans cette robe blanche, avec sa crinière dorée qui descend jusqu’à ses reins et ce maquillage si bien réalisé.
— T’as l’air d’une pouf, ma blonde, laissé-je échapper pour lui rendre la monnaie de sa pièce concernant mon sous-vêtement préféré.
Cette fille est tellement canon, si j’étais un mec, il est clair que je n’aurais qu’une obsession, qu’elle me rejoigne sur ce lit.
Cette fille sait toujours quoi dire, en digne représentante des moulins à paroles. J’avoue que ma subite décision de sortir dans une soirée de Jaimie Mackenzie est à noter dans les annales. Je déteste cette gonzesse, cliché parfait de la bimbo pleine aux as, qui est persuadée que ses années en tant qu’étudiante doivent se résumer à obtenir une vraie notoriété auprès de toutes les personnes qu’elle croise sur son chemin.
Nous avons toujours été plus forts pour trouver des solutions à deux. Je ne comprends pas sa perte de confiance.
Même lorsque nous ne le voulons pas, l’un peut forcer le barrage mental et pénétrer les prunelles de l’autre. Nous avions compris que nous ne devions pas empiéter sur nos vies respectives et un pacte avait été passé : Ne jamais violer le regard de l’autre. Cette fois-ci, je suis tellement affolée que je ne respecte pas ce marché. Je le cherche, me donne mal au crâne à force de me concentrer. Je n’y parviens pas, n’arrive pas à le retrouver.
Je suis incapable de me rappeler quand tout a commencé, quand je me suis aperçue que nous avions ce don : celui d’être les yeux de l’autre. Il suffit que je me concentre un peu pour que ce qu’il voit se superpose à ce que je regarde. Un frisson me parcourt, je me sens subitement triste. Je fronce les sourcils, mon cœur bat à tout rompre, comme si j’avais couru comme une folle alors que cela fait deux heures que je ne bouge pas de ma chambre. Ce n’est pas moi qui suis essoufflée, c’est lui. Je ne supporte pas quand il souffre, son mal-être devient le mien.
Ces moments précieux à ses côtés, je les attends toujours avec impatience et rien ni personne ne pourrait me faire changer d’avis. La tête de ma mère apparaît derrière la carrure imposante de l’homme que j’aime le plus au monde.