Je sais que j'ai mis une note assez basse. Mais ça ne veut pas dire que c'est le pire livre que j'ai lu. Au contraire, je pense que ce livre a du potentiel. Simplement, il faudrait juste un travail de réecriture, notamment au niveau de la structure.
Je m'explique : on nous présente un premier chapitre avec des bonnes qualités. Un personnage principal qui nous est présenté dans un environnement étrange mais attirant, à base de description qui m'ont fait sourire, et si les dialogues montrent déjà des maladresses, ça se lisait bien, ça avait l'air agréable et intrigant.
Autant dire que j'ai continué ma lecture avec curiosité....
J'ai lu une chronique qui décrivait ce livre comme “yololand”. En soit, je ne suis pas contre, mais je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à ça.
Oui, je serais bien incapable de vous décrire de quoi cette histoire parle, tellement on nous donne des débuts de piste, sans jamais les relier, en un mélange rocambolesque où je n'ai absolument rien compris. Il y a un énorme manque de structure de texte et de cohérence d'ensemble. Quand on écrit une histoire, on peut y laisser du suspens, mais il faut donner des réponses claires, même un début. Qu'on comprenne quelque chose.
Là, j'ai l'impression que chaque chapitre était un rêve, puis un cauchemar, puis un autre rêve, et la seule cohérence, c'était le personnage principal qui... Servait d'exposition. Hakuna est là. Mais on a l'impression qu'elle vit tout ça sans rien se dire. Alors si, il y a des moments où elle se pose des questions, mais... Pas plus. Elle sert d'exposition, est super passive, tout comme l'écriture.
J'avais l'impression de lire quelqu'un qui décrivait son rêve de la nuit passée. Parce que dans un rêve, on peut se poser des questions genre “mais Bidule avait pas cette apparence”, mais on agis rarement pour changer (sauf rêve lucide). Là c'était pareil.
De plus, certes, les descriptions sont qualitatives, mais elles servent aussi d'exposition. On a aucune implication, aucun ressenti, dans ces descriptions, du moins pas dans toutes.
Il faudrait revoir toute l'histoire, en faire un plan, approfondir le personnage principal, ou la narration.
En fait, en soit, oui, la structure de texte est inexistante et présente une histoire sans cohérence, et incompréhensible. Mais ça, encore, ce n'est pas grave : je pense qu'il y a matière à améliorer tout ça, à revoir, à retravailler, il y a un potentiel certain.
Mais je me serais bien passé de lire un manga en livre (je vais y revenir), du whitewashing, et des scènes entre majeur et mineur.
Là, je vais être un poil intransigeante.
J'ai bien ressenti la culture manga. On a quelques clichés : le lycée, les cerisiers en fleur, le kitsune, la grosse poitrine (dont je me serais bien passé), et même la scène de sous vêtements (courte, en une phrase, mais Hakuna a 16 ans, donc, euhm...).
Mais si les light novel existent, ils respectent les codes des livres. Là, on dirait que l'autrice a voulu écrire un manga en livre, et c'est sûrement pour ça l'impression d'exposition et ce qui va avec. Sauf que ça ne fonctionne pas. Un livre, n'est pas un manga. Ca peut être cool de reprendre quelques codes, mais il faut faire attention à les adapter pour les romans.
Exemple d'un souci de “code du manga” qui ne peut pas trop être adapté en roman ou avec parcimonie : pour le whitewashing, autant dire que si ça se passe au Japon, il y a plus de culture européenne que japonaise (ce qui est normal : on est occidentaux, on a l'habitude cette culture, mais quand on écrit sur une autre culture, on la respecte un minimum). Et plus de ça, tous les personnages ont les yeux bleus, violets, turquoises, verts, et les cheveux certainement pas bruns ou noirs.
On est au Japon. Les personnages sont japonais. Aucun n'est typé asiatique.
Encore une fois, c'est la culture “manga”, mais là je trouvais ça un poil dérangeant... (on en reviens aux codes des livres, on verra moins de personnages japonais blonds aux yeux bleus dans les livres, que dans les mangas ou c'est “courant”).
Pour la relation majeur/mineur, même si Dakumun dit “ah je m'en fiche de toi gamine de 16 ans”, il y a quand même beaucoup de scènes codées comme des scènes de romance entre lui et Hakuna. Désolé, mais je trouve ça un peu beaucoup dérangeant (surtout qu'une scène est similaire à un viol).
Dakumun est d'ailleurs un perso très lunatique. Je n'ai pas compris s'il était gentil ou méchant, mais il est le seul à donner une réponse sur l'histoire (c'est un enquêteur !) donc il a au moins ça.
Quant aux autres personnages, je ne sais pas. Il y a son meilleur ami à l'héroine qui apparait 3 chapitres, avec un contrat bizarre, de l'incohérence (notamment au niveau du fait que sa tante l'adopte après qu'il l'appelle, mais s'est jamais posé la question de “dis donc, je crois que mon frère/beau frère frappe son gosse, faudrait que je fasse quelque chose” ou “je vais chercher un travail alors que je gagne plus que le salaire du chroniqueur qui écrit cette chronique grâce à ce contrat”) et du cliché.
Dans l'ensemble d'ailleurs, petit détail, on a tout un truc avec une technologie avancée qui sors de nul part, et je n'ai pas compris l'utilité ou le pourquoi du comment. Ca peut être intéressant (il y avait de l'inventivité, on sentait que l'autrice se faisait plaisir), mais il faut trouver une cohérence.
En fait, pour revenir sur le contexte : arrivé à un moment, je ne savais pas si on était dans de la SF ou du fantastique. Si les deux peuvent se mélanger, là, j'étais perdu.
Et finalement, quant est il de l'écriture?
Il y a une plume intéressante. Déjà, le plus gros point positif de l'ouvrage, c'est que je l'ai lu super vite, parce que c'était très fluide. Pas lourd, ni rien. J'ai repéré quelques fautes, mais ça passait, et la simplicité de la plume permettait une bonne lecture. (Et oui, des fois, simplicité ne veux pas dire “nul”).
Au final, je ne sais pas si je peux dire que “cet ouvrage n'était pas pour moi”, je pense que si, mais qu'il mériterait une révision, et que je suis très optimiste quant à sa qualité si ça arrivait. (si on enlève les trucs problématiques type whitewashing et amour majeur/mineur). Je n'ai rien contre le fait de lire des light novel, ou des choses qui s'inspirent des mangas, au contraire. Encore moins avec les histoires fluides qui se lisent bien. Il y avait un côté “déités” sur la fin qui semblait intrigant, et écrire des rêves sur des rêves peut être plaisant si cohérent. Donc, moi je pense que tout n'est pas à “jeter” (je n'aime pas ce mot dans ce contexte mais), mais au contraire, à améliorer.
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