Quand une lecture vous élève l'esprit et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage
Nous cherchons notre bonheur hors de nous-mêmes, et dans l'opinion des hommes, que nous connaissons flatteurs, peu sincères, sans équité, pleins d'envie, de caprices et de préventions : quelle bizarrerie ! (De l'homme, 76)
L'on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés de soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes ; ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d'eau et de racine ; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce
pain qu'ils ont semé. (De l'homme, 128)
Il faut chercher seulement à penser et à parler juste, sans vouloir amener les autres à notre goût et à nos sentiments; c'est trop grande entreprise.
La Bruyère
« Si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d’esprit en est le père. »
(Les Caractères-De l’homme p. 298)
Nous devons travailler à nous rendre très dignes de quelque emploi : le reste ne nous regarde pas, c'est l'affaire des autres. (Les caractères)
L' amour qui naît subitement est le plus long à guérir.
Personne presque ne s’avise de lui-même du mérite d’un autre.
Les hommes sont trop occupés d’eux-mêmes pour avoir le loisir de pénétrer ou de discerner les autres ; de là vient qu’avec un grand mérite et une plus grande modestie l’on peut être longtemps ignoré. (Du mérite personnel, 6)
L'on ouvre et l'on étale tous les matins pour tromper son monde ; et l'on ferme le soir après avoir trompé tout le jour. (Des biens de fortune, 42)
« N’envions point à une sorte de gens leurs grandes richesses ; ils les ont à titre onéreux, et qui ne nous accommoderait point : ils ont mis leur repos, et leur santé, leur honneur et leur conscience pour les avoir ; cela est trop cher, et il n’y a rien à gagner à un tel marché. »
(Les Caractères-Des biens de fortune p. 179)