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Critique de fanfanouche24


Une très belle lecture faite par le plus grand des hasards... en fouinant dans ma librairie parisienne préférée... La librairie Tschann, bd du Montparnasse. J'ai découvert dans le fond « littérature », ce recueil d'essais qui met en scène des destins d'artistes, aux parcours empêchés par un handicap, la maladie, la souffrance. Des artistes qui ont eu la capacité, la force mentale de dépasser leurs failles ; tels Joe Bousquet, Lafcadio Hearn, Cristina Campo, le peintre Nicolas de Staël, le sculpteur, Etienne Hajdu…
Une partie de ces essais est parue auparavant dans différentes revues : La N.R.F, La Revue des deux Mondes, Critique…

A ces parcours créatifs, s'intègre un très bel hommage d'Edith de la Héronnière à son professeur de philosophie, Jankélévitch

Tous les textes sont de qualité…dans la forme comme dans le contenu.J'ai été plus frappée par celui consacré à un écrivain injustement peu lu, aujourd'hui, Lafcadio Hearn. Ecrivain au parcours de vie tumultueux, parsemé d'épreuves…En dépit d'une myopie très handicapante… cet auteur a un regard plus perçant et affiné que les « bien-voyants »…Il se passionnera pour le Japon…s'y installera…et écrira de très beaux textes à partir des légendes, et des éléments de la civilisation de ce pays…

« La divine beauté du monde que contemple Hearn n'est jamais exempte de souffrance et d'agonie.
Son départ définitif pour le japon se préparait. Lafcadio Hearn allait y trouver à la fois un lieu d'ancrage dans son existence de nomade et une sorte d'unification entre l'Orient et l'Occident qui l'habitaient et se contredisaient en lui depuis l'enfance par sa double ascendance grecque et irlandaise. Au Japon, ce perpétuel errant se marie, devient père de famille, enseigne et adopte la culture avec un émerveillement que l'on peut qualifier de religieux tant il comprend de mystère et de ferveur, voire de désespoir lucide quant à la possibilité de trouver un jour une place en ce monde. « (p.47)

Des portraits saisissants de créateurs : peintre, sculpteur ou écrivains, à travers leurs souffrances et leurs exigences artistiques… Edith de la héronnière associe de façon légitime la création littéraire, artistique… à une exigence spirituelle élevée. J'avais été frappée par cette dimension supplémentaire, en lisant il y a quelques années son excellente biographie du poète de Carcassonne, Joe Bousquet
Un recueil captivant qui dit avec infiniment de sensibilité et de poésie…les difficultés multiples de l'acte créateur… qui dans ces destins individuels, peuvent sublimer la souffrance physique, comme une douleur de vivre…
« L'amour de l'art n'a rien de bénin. C'est au contraire une affaire à haut risque , donnant lieu à des manifestations et à des comportements extrêmes… » (p.119)


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