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Citations sur Mes contes de chouannerie (7)

Galart n'aurait jamais voulu s'en aller. Il jouissait d'une plénitude heureuse et très particulière, qu'il connaissait bien sans pouvoir nettement en définir l'essence : une sûreté complète, un confort social certain. Ce sentiment ne s'établissait en lui qu'à la campagne et en compagnie de forts paysans. Graveron, le conte de Graveron, son ami, appelait cette paix comblée : "la joie Ancien Régime". Peut-être était-ce la reconstitution du double élément vital, hobereautaille et paysannerie, s'appuyant l'un sur l'autre, se combinant encore, comme jadis ils firent pour former les grandes nations.
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Il est vrai que nous sommes en Vendée, sur cette terre où l'honneur et le sacrifice ont spontanément fleuri, et qui garde, derrière ses horizons calmes, une renommée toujours étincelante. Rien n'a pu ternir l'immense statue de gloire dont les reflets secrets colorent toute l'atmosphère du pays.
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On rachète. La "maison à soi" reprend de l'intérêt après quelques années de troublant nomadisme. Elle forme le point d'arrêt de notre mobilité, un centre à notre tourbillon ; nous y reprenons une notion de la durée, un sens de l'avenir préparé par un présent studieux ; une explication de nous-mêmes dans la pérennité de nos goûts. Ce n'est souvent qu'une ferme, toute seigneurie abolie, tout faste et tout apparat ; mais la bicoque reste, dans son effet spirituel, à la hauteur du château.
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Nous te remercions, ô Louis de Frotté, d'avoir ouvert à nos âmes les espaces désertés du sacrifice et de l'impassible domination sur toi-même. Nous te remercions d'avoir été à la fois si tendre et tellement téméraire, si sensible et si vigoureux. Tu restes pour nous l'exemple d'une vie délicate entièrement sacrifiée à la foi chrétienne, même quand elle nous trahit, du loyalisme monarchique alors qu'il nous déçoit.
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Un soir d'automne, vers quatre heures… Le Chouan galopait sur la lande. La pluie ne tombait pas encore ; elle boursouflait les paquets de nuages qui passaient, qui effleuraient les cimes de la forêt lointaine déjà embuée. Cela sentait l'odeur tiède des feuilles, et ce goût amer des ajoncs défleuris. Anémie de la terre, dans un pays pourtant riche mais qui présentait, au milieu de ses champs et de ses jardins, des places mortes.
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"L'héroïque Vendée", l'épithète est devenue comme poncive, elle s'est banalisée par un emploi trop fréquent mais si juste, et pourtant elle n'a rien perdu de son ampleur, de sa résonance, car l'épopée admet ces termes, toujours les mêmes, qui accompagnent ses protagonistes et qui, loin de rester indifférents au cœur, renforcent leur action. Les héroïsmes vendéens gardent toujours leur précieux comme des médailles d'une frappe telle et d'une richesse si grande, que le long séjour dans la terre ou le martèlement n'ont pu les altérer et que le moindre jour les rend à nouveaux brillantes et valables. Tout de suite, apparaissent des effigies inaltérables, depuis les traits angéliques d'un La Rochejaquelein, jusqu'aux lignes de bronze d'un Stofflet ; des figures saintes surgissent et dominent cette foule. Et même toutes sont marques de surhumain. Ni des soudards, ni des tortionnaires, ni des demi-soldes : tous des croisés. Des Jacques, oui, car la troupe paysanne l'emporte, mais pour une Jacquerie du divin.
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Galart était dominé. Qu'on excuse… des quinze membres de sa famille vivant en 1789, il ne restait que trois en 1805 : les autres ? Morts sous le couperet, crevés de fatigue sur la lande, fusillés ou désentripés à la baïonnette, dans le fossé… Alors, en écoutant ce grand paysan que l'émotion pâlissait, le jeune homme croyait entendre l'esprit de la terre, de la terre pourrie de sang, la voix du ''vengeur sortie des os'' ; il subissait une sorte de griserie qui permettait toutes les actions héroïques ou absurdes. Le paysan menait le seigneur, exactement comme jadis les furieux appels de Cathelineau, ou ceux du garde-chasse rendaient une âme violente aux jeunes gentilshommes insouciants, et les aspiraient vets la bataille.
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