Alors que le soleil s’arrachait avec peine d’un horizon chargé d’ombres morbides, la silhouette décidée du chanoine Urbain Grandier se faufilait dans les rues désertes de la cité de Loudun. Coiffé d’un chapeau qui le protégeait du vent matinal, il examinait chaque porte, chaque recoin, à la recherche d’une âme qui put être sauvée, comme il le faisait presque tous les jours depuis que l’épidémie de peste avait commencé. Dans ses habits ecclésiastiques, il donnait l’impression d’être invincible, comme protégé par la puissance divine.