Découverte totalement par hasard, cette bande dessinée est un vrai coup de coeur. Il est peu d'album qui ait eu une telle puissance d'évocation dans mes lectures de l'année.
Il y a d'abord cette force graphique, ces espèce de magnétisme d'un dessin pur, simple et si bien servi par des jeux de couleurs sahariens. On s'attend presque à ce que le sable des dunes s'écoule entre nos doigts.
Il y a ensuite, l'évocation à petites touches respectueuses de la grandeur de ce monde clos qu'est le désert. La fascination qu'il a exercé sur nos sahariens, la réserve naturelle de ses habitants, leurs silences habités, le baroud et la loyauté pour seule gloire, la solitude de l'homme face à la minéralité...
En contemplant ces pages, on a l'impression de suivre les traces des Foucauld, Lapeyrine, Lyautey... On y lit, entre les lignes, du Psichari, du
Saint Exupéry, du Monod et tant d'autres grandes voix saisies par la radicalité du Sahara.
Ici, on ne peut pas vivre modestement, la vie est un combat de seigneurs.
Vous l'avez compris, je vous conseille vivement la lecture de ce premier tome au rythme initiatique du pas des dromadaires.