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Critique de michelangelo


Très jeune orpheline, Adèle abandonne son fils Raphaël, né d'une relation non consentie avec le fils de sa famille d'adoption en 1897. Elle s'enfuit refaire sa vie à Nîmes. Un autre bébé, Vincent, est confié aux besoins de cette même institution religieuse le lendemain, fruit d'une relation jugée coupable dans la bonne société cévenole… Les deux enfants vont être remis à des familles adoptives. Suite à une erreur de la Mère principale, Raphaël se retrouve dans une famille bourgeoise sous le prénom de Vincent et Vincent atterrit dans une famille de paysans pauvres sous le prénom de Raphaël.
L'enfant rebelle dont il est question dans ce roman n'est autre que ce « faux » Raphaël qui va devenir le souffre-douleur de sa nouvelle famille. Pendant ce temps, le « faux » Vincent va couler une vie tranquille dans l'opulence, l'amour et l'absence de besoin…
L'essentiel du roman retrace la vie difficile de ce Raphaël dans les magnifiques paysages montagneux des Cévennes bien connus de l'auteur. Il recherchera la vérité sur ses origines et retrouver sa filiation pour ensuite fomenter sa vengeance inéluctable.
J'ai vraiment eu le sentiment de retrouver un livre comme on les écrivait au 19ème siècle, par épisodes parus dans la presse, en longs chapitres pour répondre à la demande du commanditaire et nourrir l'écrivain pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Le thème reprend les éléments indispensables d'un bon feuilleton de l'époque : les amours interdits, la vengeance, la pauvreté et la richesse, les secrets et les vérités. le tout s'articule habilement sur des faits historiques (la filature de la soie en Cévennes et la guerre 14-18), des histoires de familles, une étude des moeurs de l'époque, les concours de circonstances et le hasard faisant le reste. de même, les références familiales faites avec le roman précédant, Les Rochefort, s'inscrivent dans la même lignée de ces romans fleuves qui vont de rebondissements en rebondissement de livre en livre…
Certes, certaines situations paraissent invraisemblables et il faut une certaine dose de bonne volonté pour passer outre en considérant que parfois, la réalité même peut dépasser la fiction…
Certes, les registres de langage des uns et des autres ne peuvent correspondre à ceux qu'on attendrait. Pour exemple, ce Raphaël gardien de moutons abruti par ces parents adoptifs dès ses premiers jours et qui manie la langue française avec dextérité dès l'adolescence (il est vrai avec le secours de son instituteur qui le prend en pitié). Rappelons alors aux sceptiques que les héros de Corneille ou Racine ne parlaient certainement pas en alexandrins, ce qui ne retire rien à la qualité de leurs ouvrages, bien au contraire…
Evidemment, Christian Laborie n'est pas le Zola de la fin du 19ème siècle. Malgré tout, il m'a enchanté avec son récit généreux, passionné et passionnant. A l'instar de Jean Anglade, il perpétue une tradition de romans de terroirs très française. Il porte avec lui un patrimoine qui restera vivant pour de nombreuses décennies.
Pour toutes ces bonnes raisons, je remercie vivement les Presses de la Cité et le site Babelio d'avoir offert à mon appétit de lecteur averti ce mets de choix.

Michelangelo 2015

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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