AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de glegat


glegat
09 septembre 2023
L'autrice est une journaliste américaine et se propose dans ce roman de défendre la cause des livres et de la lecture contre la barbarie. C'est ce thème qui a motivé mon envie de le lire. Qu'en est-il en réalité ?

Le début est un peu poussif et cela ne s'arrange pas vraiment par la suite. Je m'attendais à beaucoup plus de développement sur le livre, la lecture et ses bienfaits, le développement de la connaissance, l'éducation, l'importance des mots, etc. En réalité l'autrice nous raconte l'histoire croisée de trois femmes dans une période centrée sur la Seconde Guerre mondiale et ses prémisses. Trois femmes certes engagées pour la défense du livre et contre le fascisme sous toutes ses formes mais qui ne brillent pas spécialement par leur philosophie et ne m'ont pas convaincu de leur passion pour les livres et la lecture. Grâce à ce livre j'ai appris l'existence du conseil des livres en temps de guerre, formé en 1942 par un groupe d'éditeurs américains et dont l'objectif était de mettre en oeuvre tous les moyens permettant d'utiliser la littérature comme moyen de lutte contre l'envahisseur. J'ai aussi appris que suite aux terribles autodafés des années 1933 au cours desquels des milliers de livres, des librairies et des bibliothèques avaient été pillées et incendiées, un comité d'initiative avait créé la Bibliothèque allemande des livres brûlés. Cette Bibliothèque avait pris naissance grâce à l'initiative de l'écrivain Romain Rolland et sous les auspices d'André Gide et de H. G. Wells entre autres. Encore m'a-t-il fallu faire quelques recherches pour avoir ces précisions, car le livre de Brianna Labuskes n'étant pas à proprement parler un livre d'histoire reste très flou sur les institutions dont elle parle.

À part ces deux informations importantes, j'ai été globalement déçu par ce livre qui ne m'a pas séduit, ni par son style, ni par la structure narrative (de nombreux aller et retour dans le temps qui ont pour effet de perdre un peu le lecteur), ni par la puissance de ses personnages (relativement fades), ni par l'intrigue (très faible) ni par le discours philosophique (réduit au minimum). le tout est enveloppé dans une espèce de romance américaine très convenue ou les détails vestimentaires et une certaine frivolité cassent un peu le sérieux du thème.

Je pense que l'autrice est partie d'une très bonne idée, mais qu'elle a raté son sujet en voulant trop plaire à tous les lecteurs. Je suis étonné qu'un tel livre ait fait l'objet d'une traduction en France. J'ai relevé dans cette traduction l'usage intensif de la forme verbale « Ses yeux s'étrécirent », au moins 5 ou 6 fois. Ce verbe étant relativement assez peu employé dans la langue française il choque lorsqu'il se retrouve ainsi systématiquement utilisé.


— « La bibliothèque des livres brûlés », Brianna Labuskes, Harper Collins, (2023), 440 pages.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}