Emmurer la souffrance, c'est prendre le risque qu'elle te dévore de l'intérieur.
Mes rêves s'évaporent. Je les suis, je les crie, je crois en eux. Peu à peu, ma palette se pare de jaune et de bleu. La toile se couvre de maux donnant corps aux illusions perdues.
Noir. La lumière a quitté la pièce. Les couleurs sombres s'assombrissent encore et prennent un sens profond. Allongée, j'imagine une luciole, illuminant d'un vert étincelant une brindille de vie. J'y vois un espoir ; celui d'apercevoir mon reflet ou celui de mon amour. Mais la nuit est dense et mon sommeil devient lourd.
Il y a peu, [...] j'étais une petite fille qui marchait dans un monde de couleurs [...]. Tout n'était que mystère [...]. À présent, j'habite une planète douloureuse, transparente, comme de glace, mais qui ne cache rien.
"Je ne connais pas de maison plus triste que la mienne." Bleue. L'eau s'insinue dans les gerçures de la terre desséchée. Parfois, je ris. Parfois, j'ai de la peine. Aucune aile ne me permettrait de m'envoler. Mes pieds sont bien trop enracinés dans le sol. Chacun de mes pas le ramène inexorablement ici. Ici. Dans "ce havre d'ennui qui devient si beau quand on est loin."
Sentir dans ma propre douleur la douleur de tous ceux qui souffrent
Et puiser mon courage dans la nécessité de vivre pour me battre pour eux.
« J’aimerais que mon œuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté » .
" Pour créer son propre paradis, il faut puiser dans son enfer personnel. "
À grands coups de pinceaux, j’ai profané cette cage qui me retient prisonnière.
L'air qui circule dans mes veines à l'odeur de ta peau