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EAN : 9782226240316
30 pages
Albin Michel (25/04/2012)
4.19/5   219 notes
Résumé :
Benjamin Lacombe réinterprète le mythe d’Ondine, revenant ainsi à ses amours romantiques et pré-raphaélites. Inspiré par les textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux, il propose sa version du conte, où prédominent des images faisant écho aux peintures de Millais ou Waterhouse. Par un savant jeu de calques imprimés, il fait émerger toute la sensualité et la transparence de cet univers aquatique.

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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Le vieil Ulrich se pétrifia dès lors qu'il entendit une voix dans cette forêt si sombre où sévit encore la légende des monstres terrifiants. C'est alors qu'apparut un valeureux chevalier à fière allure sur son destrier. Il s'appelait Herr Hans de Ringstetten et lui avoua qu'il s'était égaré. Lui demandant où il pourrait trouver un endroit où dormir et manger, Ulrich lui proposa aussitôt de l'héberger. Aussitôt arrivés, les deux hommes, installées au coin du feu, commencèrent à discuter. Un petit bruit puis un rire étouffé perturbèrent le chevalier. Ulrich lui expliqua qu'une jeune fille au doux prénom d'Ondine vivait avec eux. Lorsqu'elle se montra enfin à son hôte, Hans fut surpris par sa beauté si délicate, ses traits fins et sa longue chevelure rousse. Espiègle et curieuse, elle posa tout un tas de questions au beau chevalier et tenta même de s'enfuir pour aller voir cette forêt qu'elle n'a pas le droit de pénétrer à cause des monstres. Chacun alla se coucher. Même si Hans devait rentrer chez lui, son départ fut repoussé. Car ils tombèrent amoureux très vite. L'échange des voeux eut lieu pendant une cérémonie modeste mais très émouvante. C'est alors qu'Ondine révéla son secret, même si ce faisant, elle redoutait le départ précipité de son chevalier. Esprit des eaux, née sans conscience ni remords, elle doit se faire aimer d'un homme afin de recevoir en retour une âme humaine...

Benjamin Lacombe se réapproprie la légende d'Ondine inspirée de Friedrich de la Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux dans ce superbe album. L'on est plongé dans cette terrible Forêt-Noire, peuplée de créatures légendaires, notamment les ondins, petits génies des eaux; puis dans cet univers aquatique terriblement troublant, les feuilles de papier calque insérées rendant cette plongée d'autant plus remarquable. La mise en page laisse place à de superbes planches mises en beauté par un dessin somptueux, à la fois vaporeux et nostalgique et par ces couleurs contrastées et évanescentes. Un conte à la fois sombre et romantique magnifié par le trait de Benjamin Lacombe...

Plongez dans les yeux d'Ondine...
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Plongez dans le mythe d'Ondine à travers l'adaptation et les illustrations sensuelles et romantiques de Benjamin Lacombe.

« Ondine, je t'aime ! Je t'aime ! Jamais je ne te quitterai ! » Hans à Ondine, p.16

Vous l'avez compris, le mythe d'Ondine nous parle d'amour. Benjamin Lacombe reprend la légende alsacienne en s'inspirant du conte de Friedrich de la Motte-Fouqué écrit en 1811 et de la pièce de théâtre de Jean Giraudoux de 1939, s'inspirant elle-même du conte de Fouqué.

Un chevalier, Herr Hans Ringstetten, s'égare dans la Forêt-Noire, qui est maudite, remplie de spectres. Désespéré, ne retrouvant pas son chemin alors que la nuit tombe, il rencontre un vieil homme qui lui propose de l'héberger et de lui offrir un bon repas. Hans accepte, soulagé. Il fait ainsi la connaissance de sa femme, Eugénie, puis de leur fille adoptive, Ondine, espiègle et enfantine, mais divinement belle. Alors qu'une inondation autour de la maison rend impossible le départ de Hans, le poussant ainsi à rester plusieurs jours chez la famille d'Ondine, ces deux jeunes gens justement se rapprochent, laissant poindre des sentiments nouveaux et réciproques. L'Amour naît entre Hans et Ondine, et cette dernière, à la stupéfaction de ses parents, change petit à petit. Jeune fille malicieuse et sans aucune tenue, elle devient une jeune femme gracieuse, polie, retenue. Mais cette mystérieuse transformation n'inquiète pas le jeune chevalier qui n'en devient que plus amoureux encore, si bien qu'il demande la main d'Ondine. Mais cette jeune fille à l'allure si charmante et gracieuse, si belle et fantasmatique, cache un terrible secret. Après l'avoir révélé à son amour, voudra-t-il toujours d'elle ? L'aimera-t-il, pour toujours ?

Chevalier, duc, duchesse, créatures fantastiques, amants, tout nous conduit vers le conte merveilleux. Mais bien plus que ça, cette adaptation de Benjamin Lacombe nous fait voyager dans les méandres de l'Amour : amour passionnel, impossible, jalousie, rivalité, trahison, mort, etc. Et nous parle du passage du monde de l'enfance à celui de l'adulte. Cette histoire romantique tragique et alambiquée n'est pas sans rappeler La petite sirène d'Andersen ou encore Roméo et Juliette de Shakespeare par exemple.

Illustrations sensuelles et narratives.

Les illustrations de Benjamin Lacombe dans cet album sont véritablement romantiques. Il dit s'être inspiré du courant de peinture pré-raphaélite du XIXe siècle (comme pour ces derniers albums), et donc d'artistes comme Millais, Hunt, Rossetti, etc. Les dessins sont donc de couleurs assez vives, avec un grand sens du détail.

On le voit par exemple avec le personnage d'Ondine : ses cheveux rouges flamboyant illustrent bien la nymphe impétueuse du début. Ils sont libres, longs, vifs, dégagent une sensualité et font d'elle une 'femme-enfant' au caractère bien trempé. de plus, les traits du personnage rappellent l'eau, encore une fois avec les cheveux d'Ondine qui paraissent si souples, fluides, ondulants et longs tels un cours d'eau. Sa peau blanche trahie sa véritable nature et fait référence à la transparence de l'eau, tout comme la couleur de ses yeux (bleus-gris) et ses traits fins et délicats. Cela contraste bien avec ses cheveux rouges rappelant la force de l'eau qui peut être dangereuse et aussi à la couleur de la passion amoureuse.

À l'inverse, les traits du personnage Ursule (la belle jeune femme orgueilleuse et rivale d'Ondine) sont moins fluides, plus stricts. Ses cheveux sont noirs, bien coiffés, sa peau est mate, ses yeux marrons. Ainsi, ce personnage représenterait plus l'élément de la Terre. On le remarque aussi par les grosses racines qui l'accompagnent sur les dessins, illustrant ainsi de quelle manière elle accapare Hans par ses manipulations.

Il utilise également des feuilles de calques imprimées qui ont une fonction narrative, notamment lorsque Ondine flotte sur les eaux ou plonge dedans. Lors des périodes tragiques ou des cauchemars de Hans, les couleurs se font plus ternes, assez glauques voir morbides. Elles sont bleutées sombres, avec des touches de blancs. On voit un réel travail au niveau du dessin, du détail. Il y a une cohérence entre le récit et les illustrations qui ont parfois un vrai rôle narratif.

Benjamin s'inspirant du préraphaélisme, peaufine les détails, ne laissant rien au hasard. Les dessins sont réalistes, emprunts de beauté et de romantisme. L'histoire vous fait voyager et découvrir l'amour, le monde adulte et ses côtés pas toujours féériques. Un conte intemporel !

Pour qui ?

L'album s'adresse à un public averti. D'abord pour une raison pratique : il contient des feuilles de calques fragiles, facile à déchirer. À ne pas confier donc à des enfants en bas-âges, sauf s'ils sont accompagnés, pour admirer les dessins. Ensuite, il y a beaucoup de textes, comme un conte, bien que l'image reste prédominante : illustrations pleine page et parfois même sur double page.

De plus, les thèmes abordés comme l'Amour, la jalousie amoureuse, le passage à l'âge adulte et autres, me semblent difficiles à saisir pour les plus petits, mais très pertinents pour les plus grands ! Ainsi, je conseillerais cet album à partir de 8 ou 9 ans. En tout cas, il charmera aussi les plus grands...

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Si vous aimez tout ce qui se rapproche du fantastique, je vous conseille, dans un genre plus féerique et tout aussi merveilleux, L'herbier des fées, de B. Lacombe et Sébastien Pérez : existe en version papier et numérique !
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On ne présente plus les oeuvres de Benjamin Lacombe. Comme pour beaucoup, je suis absolument fan de ce qu'il fait, de son style et de ses univers. Je suis ravie de savoir que j'ai encore tellement de livres de lui à découvrir! Ondine est un conte qui m'a bien plu dans l'ensemble.

Le chevalier Hans tombe éperdument amoureux de la belle Ondine à la chevelure rouge, qui est en réalité un génie des eaux. Elle l'aime aussi en retour et ils s'unissent, tout en sachant qu'une "malédiction" pèse sur leur union. Ondine rejoint le monde des humains avec Hans mais est toujours hantée par les Ondins, par son peuple. Elle va rencontrer Ursule, une belle jeune femme qui aurait dû avoir les faveurs d'Hans. Cette dernière va peu à peu s'interposer entre les deux amoureux jusqu'à semer la graine qui les fera se séparer. le malheur les rattrape alors!

Cette histoire n'est pas sans rappeler celle de Roméo et Juliette. Avec son côté romantique mais tragique. Avec ses malentendus. Et j'ai aimé le fait que le conte soit lié aux ondins, peuple que je ne connaissais absolument pas et que j'aimerais découvrir un peu plus en détails.

Les dessins de Benjamin Lacombe, son style en général est extrêmement reconnaissable. On reconnaît sa patte entre mille! C'est particulier mais tellement joli, et cela sied encore plus à des contes comme celui-ci. Il n'y a pas beaucoup de dessins dans Ondine, il faut dire que le livre est très court mais il n'empêche qu'ils sont beaux et de qualité. J'ai d'ailleurs apprécié voir des feuilles de calque (?) comme pour apporter un peu plus de profondeur aux dessins, aux scènes.

Un très beau conte, bien sombre comme il faut, romantique et mélancolique, à l'issue tragique. du grand Benjamin Lacombe.
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Par une nuit d'orage, Ulrich, un pêcheur, rencontre dans la forêt Hans de Ringtetten, un chevalier à qui il vient en aide. Il lui propose de l'héberger chez eux où Hans fait la connaissance d'Ondine, la fille adoptive d'Ulrich et d'Eugénie. Il tombe sous son charme et décide de l'épouser mais Ondine lui révèle son secret. Ils partent alors pour le château de Ringtetten où Ursule, une jeune princesse, attend Hans. Pour conjurer le sort, Ondine fait boucher les puits autour du château. Ursule est très jalouse d'Ondine et convainc Hans qu'Ondine n'est pas pour lui. La jeune fille disparaît dans les flots. Hans est inconsolable mais Ondine va se rappeler à son souvenir quelque temps plus tard.
J'aime beaucoup le travail de Benjamin Lacombe, ses dessins que je trouve remarquables et d'une grande qualité. Aussi, quand j'ai découvert sur les rayons du CDI du lycée où je travaille cet album et quand je l'ai feuilleté, il m'a donné envie de l'emprunter. Je n'ai pas été déçue par la qualité de l'oeuvre. Les pages sur calque donnent une impression de légèreté et placent le lecteur dans une situation de spectateur caché, de témoin indirect. Il y a beaucoup de bleu dans cet album, la couleur de l'eau qui représente Ondine. L'histoire en elle-même est parfois un peu complexe et pas forcément adaptée à de très jeunes enfants mais plutôt à des enfants plus grands, des adolescents ou même des adultes. Je continuerai de découvrir avec grand plaisir le travail de Benjamin Lacombe à travers sa bibliographie.
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Benjamin Lacombe nous propose ici un conte illustré. le preux chevalier, Herr Hans de Ringstetten est chaleureusement accueilli par Ulrich et Eugénie, chez qui il rencontre la belle Ondine.

On entre immédiatement dans l'action et dans cet univers mêlant chevalerie, féerie et romanesque et où le mythe des naïades se confrontent à la réalité humaine.

J'aime beaucoup le style de Benjamin Lacombe et cette belle édition grand format le met bien en valeur. Les textes sont simples et accessibles, la narration est bien rythmée. Les illustrations sont magnifiques et immersives et les planches semi transparentes donnent de l'ampleur aux dessins et au récit.
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critiques presse (1)
Ricochet
03 mai 2012
Féérie tragique, Ondine trouve en fait tout naturellement sa place dans le parcours mi-merveilleux, mi-cruel de Benjamin Lacombe, et cet écrin de superbes (presque intimidantes) peintures épousent avec beaucoup de sens le drame amoureux.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Brouillant le calme de l'immense océan, une petite tâche rousse se détacha sur les eaux. C'était une belle naïade, qui jetait un regard distant sur les quelques débris et corps qui remontaient à la surface.
Alors que le corps inanimé du chevalier dérivait à ses côtés, la tête penchée, un sourire candide aux lèvres, elle s'exclama :
"Oh ! Que celui-ci est beau ! Comme c'est dommage, comme je l'aurais aimé !"
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Peu à peu, les éléments s'apaisèrent, et alors que les nuages s'effaçaient, un spectre blanc apparut, semblable à ceux, effrayants, que le chevalier avait croisés dans la forêt.
Plus loin, dans un halo de lumière, une autre silhouette blanche celle d'une belle endormie qui gisait entre les racines d'un arbre. Il s'élança jusqu'à elle et la prit dans ses bras. "Alors, murmura-t-elle, tu veux bien me raconter ton aventure, beau chevalier? -Oui, je vous dirai tout, chère Ondine ; mais je vous en prie, ne vous sauvez plus."
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Cette pensée, lentement comme un poison, se diffusa dans l'esprit du chevalier, qui, tout à coup, laissa éclater son courroux lorsque les flots impétueux arrachèrent du cou d'Ursule la belle médaille qu'il lui avait offerte: "Fallait-il que j'épouse un esprit des eaux! Maudit soit ce jour où je t'ai rencontrée et me suis laissé charmer! J'aurais préféré ne jamais te connaître!"
Ondine le fixa, incrédule. "Que fais-tu mon amour?"
Ce furent ses derniers mots, et, en larmes, elle disparut dans les flots.
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Alors sache que je suis un esprit des eaux, un de ces personnages qui peuplent les récits merveilleux qui effrayent tant les enfants. Je suis née sans conscience et sans remords. De plus loin que je m'en souvienne, je désire posséder une âme. Or, une vieille légende dit que si une créature des eaux parvient à se faire aimer d'un homme, elle reçoit en retour une âme humaine.
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Je suis née sans conscience et sans remords. Du plus loin que je m'en souvienne, je désire posséder une âme. Or, une vieille légende dit que si une créature des eaux parvient à se faire aimer d'un homme, elle reçoit en retour une âme humaine.
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