J’ai été le témoin de sa vie. Une vie dans le feu. Une existence dédiée à la littérature. – Il n’est pas facile d’écrire après le pire, m’expliquait-elle. Mais il lui était impossible de vivre sans écrire. Elle voulait réinventer un langage et le monde avec lui. Je crois qu’elle y est parvenue.
Je l’aimais, parce qu’elle était possédée. Elle souffrait de la maladie de l’espoir. Une maladie incurable.
Vois-tu,Zak,il n'y a pas plus schizophrène qu'un philosophe.S'il formule tel ou tel reliquat d'idée au soir devant un verre de schnaps,l'existence ne lui fournit pas même l'occasion d'en expérimenter un ersatz au matin.
Ilse est ce soleil qui me réchauffe parce qu'il brille très haut,sur un point incroyablement éloigné de mon centre.Et je cherche à écrire ce point de feu.L'écrire, non pour brûler le papier,mais pour viser quelque chose hors de moi.