FÉLINE EN TOUT LE CIEL. La Grande Mère, la déesse féline,
s'éveille ; le monde se crée, la vie va naître, avancer jusqu'à nous.
Écoute le premier ciel. Écoute la rumeur : nous tous ensemble. Un
chant s'élève : parmi les lois et le hasard, la vie, inexplicable ! Sentir
les êtres obscurs, intimement, être parcelle du monde, une étincelle du
grand brasillement, une feuille de l'arbre unanime. Aimer le monde,
aimer la mort. Ce n'est pas moi qui meurs : survit Cybèle au corps de
fauve et couronnée de tours.
Mort lumineuse ! L'amour n'est-il
Ce bel espace en marche vers les morts :
Arbre immobile, estuaire des âmes,
Gerbe du jour où je chante unanime ! …
L'amour est d'aller par les branches fécondes
Vers le Haut Vivant complice de l'azur
Plus grand que son ombre, et de ma mort, nourri.