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Critique de Ziliz


♥ intense et bouleversant (première pépite de l'année) ♥
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« Au collège, on adorait les films où un homme plus âgé "révélait" une jeune fille, comme dans 'Pretty Woman'. Je me sentais choyée. » Paroles d'une femme qui 'sortait' à seize ans avec un quadragénaire.
Oui, (pré)adolescente dans les années 70-80, on s'imaginait vivre l'Amour avec un 'vieux', comme dans le film 'Beau-père' (Blier fils, 1981). Je ne sais pas si c'est encore le cas ?
On s'émouvait aussi de chansons d'hommes mûrs déclarant vouloir 'aimer une enfant' ou 'être amoureux de tout un pensionnat', et nous invitant, nous qui ne l'avions 'jamais fait', à 'basculer avec eux'...
Mais d'un fantasme de jeune fille à la réalité d'une sexualité d'adulte, il y a un grand pas que la plupart d'entre nous n'étions pas prêtes à franchir.
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Lola Lafon nous parle ici d'un temps où la femme était "objet" dans les pubs, films, chansons & clips...
La très jeune femme/fille, et même l'enfant (cf. Brooke Shields à dix ans, prépubère) étaient érotisées, également. La belle aubaine pour une p3dophilie qui se prétendait artistique ! Que de proies attrapées ainsi...
L'auteur raconte le parcours de deux jeunes adolescentes happées par un système de miroir aux alouettes. Sa plume subtile et pudique exprime à la perfection, avec respect & douceur, leurs sentiments pétris d'ambivalence - doutes, peur, honte, douleur, mal-être... qui ne les lâcheront jamais, peut-être/certainement. Quid du pardon et/ou de l'oubli...
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Le propos m'a rappelé 'La petite danseuse de quatorze ans' (C. Laurens) où les mères étaient souvent complices, en revanche, au XIXe siècle.
J'ai également pensé à Virginie Despentes, cette fois pour l'époque ("nos" années 80). Lola Lafon est aussi douée pour les portraits, mais dans un autre style (moins cru, mais j'adore aussi le ton de VD).
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A ceux qui rétorquent que "tout ça", c'était une question d'époque, je peux répondre que j'y étais, dans les 1970's-1990's, et qu'à aucun moment mes parents, ceux de mes copines, n'auraient trouvé naturel, évident, qu'une de leurs filles, enfant ou ado, atterrisse entre les pattes d'un homme adulte. Là encore, fantaisies d'hommes riches, de pouvoir...
Cela ne s'est en outre jamais arrêté (cf. jeunes prêts à tout pour la téléréalité, et profiteurs dégueulasses comme un Morandini).
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Infiniment merci à Pascale pour ce conseil. Je n'avais pas eu envie de relire cette auteur depuis 'Mercy, Mary, Patty' - roman qui m'avait perdue. J'ai maintenant hâte de découvrir ses autres ouvrages.
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Ces paroles d'une chanson que j'avais souvent en tête pendant ma lecture :
♪♫ Petite poupée brisée entre les mains salaces
De l'ordure ordinaire putride et dégueulasse... ♪♫ 😥
('Demain les Kids', Hubert-Félix Thiéfaine)
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