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Critique de Henri-l-oiseleur


Comme nous vivons, peut-être à notre insu, dans une époque de guerre, nous avons droit à une littérature de propagande. Les auteurs primés par la presse sont tous du même côté et prêchent tous le même sermon : de Plenel à Ernaux, de Gaudé à Kerangal, ces faiseurs de romans engagés et d'essais fumeux jouissent de toutes les complaisances du pouvoir culturel. Ils ont des adversaires qui pratiquent la propagande inverse et sont exclus des médias, passés sous silence et ignorés du public formaté.

"L'ivraie", roman engagé contre Edwy Plenel et sa "bande à Gaza", expose des idées inverses, des "thèses nauséabondes", comme disent les libraires indépendants et antifas. Ce roman "de droite" est écrit dans une langue qui évite soigneusement les tics verbaux progressistes et bien-pensants : c'est déjà une raison pour prendre un plaisir littéraire à sa lecture. La prose de gauche est souvent marquée par l'incorrection et la haine de la langue. Mais "L'ivraie" est un roman engagé : il fera plus rire que les oeuvres d'Edouard Louis ou de Gavalda, c'est certain, grâce aux satires du monde contemporain qu'il ose faire. Mais il ennuiera à proportion de son engagement, comme la prose des grandes consciences : de longs passages sortent du romanesque pour exposer des idées politiques, des idées hétérodoxes bien sûr, mais des idées engagées. Qu'elles soient plus vraies ou plus fausses que la bouillie des faiseurs médiatisés n'a aucune importance littéraire : elles figurent comme idées dans un récit, elles rompent l'illusion romanesque et ne s'intègrent pas dans le roman comme elles devraient le faire. Par ce défaut contre lequel Stendhal met en garde, Bruno Lafourcade rejoint les Kerangal et autres plumitif-ves en usant des mêmes armes qu'eux/elles (eulles?). le roman raconte en plus les conditions de sa propre naissance et de son écriture : cette banalité de structure lui enlève de son charme. Mais il a bien fait rire le "prof" que je suis, par ses satires du milieu enseignant, de la vie quotidienne en classe, des intellectuels reconnus et nommés par leur nom, en somme par ses vertus mordantes.
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