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Citations sur Indécence manifeste (60)

— Mon maître s’intéressait à beaucoup de choses.

— Alan Turing, continua-t-il, comme s’il pensait tout haut. Était-il connu pour quelque chose en particulier ?

— Il travaillait à l’université.

— Qu’y faisait-il ?

— Il a étudié les mathématiques.

— Quel genre de mathématiques ?

— Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ce genre de choses.

— Vous m’en direz tant”, marmonna-t-il en faisant demi-tour dans le couloir.
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“Comment disiez-vous que s’appelait votre maître ?

— Dr Alan Turing.”

Dans son carnet, Corell nota d’une part que la pomme sentait l’amande amère, et d’autre part que le nom lui disait quelque chose, ou du moins, comme bien d’autres choses dans cette maison, lui provoquait de sombres souvenirs.

“A-t-il laissé quelque chose ?

— Comment ça ?

— Une lettre, ou quelque chose qui puisse expliquer…

— Vous voulez dire qu’il…

— Je ne veux rien dire. J’ai juste posé une question”, dit-il beaucoup trop sèchement et, quand la pauvre femme, apeurée, secoua la tête, il s’efforça de prendre un ton plus aimable :

“Connaissiez-vous bien le défunt ?

— Oui, ou plutôt non. Il était toujours très gentil avec moi.

— Était-il malade ?

— Ce printemps, il souffrait d’un rhume des foins.

— Saviez-vous qu’il travaillait avec des poisons ?

— Non, non, Dieu m’en garde. Mais c’était un homme de science. Est-ce qu’ils ne…

— Ça dépend, la coupa-t-il.
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“J’aurais dû le comprendre”, marmonna-t-il en se dépêchant de regagner la chambre, où il flaira la pomme. Elle puait comme le flacon et la casserole.

“Madame, appela-t-il. Madame !”

Pas de réponse. Il appela encore puis entendit alors des pas, puis une paire d’épaisses chevilles franchit le seuil. Il dévisagea le visage gris où disparaissaient de minces lèvres.
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Un air bohème flottait dans cet intérieur. De beaux meubles, mais placés au petit bonheur, sans soin, et il n’y avait visiblement pas de famille, et sûrement pas d’enfants. Corell saisit un carnet posé sur le rebord d’une fenêtre. Il contenait des équations mathématiques : jadis, il y aurait peut-être compris quelque chose. Aujourd’hui, rien, sûrement aussi en raison de l’écriture difficilement lisible et parsemée de pâtés, ça l’énerva, ou peut-être le rendit jaloux et, renfrogné, il fouilla une vitrine à droite de la fenêtre où il trouva des verres à vin, des couverts en argent, un petit oiseau en porcelaine et un flacon au contenu noir. Cela rappelait les bocaux du laboratoire, à leur différence qu’il y avait ici une étiquette collée avec l’inscription cyanure de potassium.
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l pleuvait. C’était fou ce qu’il tombait. Mais pour une fois, Corell ne lâcha pas de juron à ce sujet. Il se réjouit de voir la puanteur et les sombres souvenirs dissipés par le vent et la pluie et, une fois retrouvé un certain calme, il alla inspecter la maison.
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Une soupe répugnante bouillait au fond et, soudain, surgi de nulle part, il se rappela un train fonçant dans la nuit, très loin dans son enfance, et il dut s’appuyer au bord de la table, haletant. Puis il se dépêcha de sortir et ouvrit une fenêtre dans la pièce voisine.
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Mais la puanteur s’incrustait sous la peau, et ce n’est qu’à contrecœur qu’il se pencha sur la casserole.
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Au fond du couloir, il remarqua quelque chose de bizarre. Dans un coin avec fenestron sur jardin, deux câbles pendaient du plafond et, sur une table, une casserole mijotait. Il s’approcha lentement : était-ce dangereux ? Absurde ! La pièce était une sorte de laboratoire. Il y avait un transformateur, des pinces crocodiles, et des flacons, pots de confiture et bocaux. Sûrement pas de quoi s’inquiéter.
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La puanteur d’amande amère atteignit sa conscience et il regagna le vestibule.
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Il sortit son carnet de la poche de sa veste. L’homme est couché dans une position à peu près normale, écrivit-il en se demandant si la formulation était bonne, et elle ne l’était pas vraiment, mais d’un autre côté pas trop mauvaise non plus. À part son visage, l’homme aurait très bien pu être endormi et, après avoir jeté en hâte quelques autres lignes – dont il ne fut pas non plus satisfait –, il examina le corps. Le mort était maigre, en assez bonne forme physique, mais avec une poitrine d’une mollesse inhabituelle, presque féminine et, même si l’inspection de Corell n’était pas exagérément approfondie, il ne trouva aucun signe de violence, pas de griffures ni de bleus, juste un peu de couleur noire au bout des doigts et cette écume au coin des lèvres. Il la renifla et comprit alors pourquoi il se sentait si mal.
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