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Critique de boudicca


Ce n'est pas la première fois que les éditions ActuSF proposent aux lecteurs une anthologie de leur cru rassemblant certaines des plumes les plus en vogue du moment au sein des littératures de l'imaginaire, et c'est à cette initiative que l'on doit la parution de ce « 69 ». Un titre évocateur qui laisse peu de doute quant au thème abordé : la sexualité. A travers les récits de douze auteurs, l'ouvrage se propose donc de réveiller nos sens en nous dévoilant quelques unes des nombreuses facettes que peut prendre l'érotisme. L'idée est intéressante et si l'ensemble de l'anthologie se lit sans déplaisir on pourrait toutefois regretter la façon dont est abordé le thème par la plupart des auteurs. Car si la sexualité est certes omniprésente, elle apparaît rarement sous un jour favorable. Torture pour l'héroïne battue de Stéphane Beauverger (Eddy Merckx n'est jamais allé à Vérone), objet de dégoût pour celle de Daylon, utilisée en tant que sextoys (Misvirginity), ou encore simple moyen d'obtenir vengeance et réparation chez Charlotte Bousquet (Les métamorphoses d'une martyre), l'acte sexuel n'est guère présenté sous son meilleur aspect dans la plupart des nouvelles, ce qui malheureusement dessert un peu le propos de l'anthologie. Il n'y a guère que chez Joëlle Wintrebert et Virigine Bétruger que la sexualité acquière un rôle positif, que ce soit parce qu'elle contribue enfin à l'épanouissement (Camélions), ou parce que rien que le fait d'en parler permet de mettre la mort à distance (Descente).

Certains textes valent malgré tout qu'on s'y intéresse. Parmi mes favoris figure sans surprise celui de Mélanie Fazi, auteur pour laquelle j'ai une affection toute particulière et dont j'apprécie toujours la poésie et la subtilité. « Miroir de porcelaine » ne fait pas exception à la règle et on retrouve là encore un thème cher à l'auteur : l'art. Une nouvelle pleine de mélancolie mais aussi de sensualité. Pari également réussi pour Jean-Marc Ligny qui choisit de mettre en scène dans « Vestiges de l'amour » une des créatures surnaturelles les plus érotiques qu'y soit : les succubes. Une histoire glaçante consacrée à la descente aux Enfers d'un jeune couple devenu la proie de l'une de ses sublimes mais terribles sangsues. Maïa Mazaurette nous propose elle aussi un très bon texte basé sur une idée originale (Saturnales). le lecteur y découvre un univers futuriste dans lequel, tous les problèmes de l'humanité ayant été supprimé, le sexe est devenu la priorité. C'est notamment le cas pour les jeunes couples pour qui rien n'est plus important que de réussir leur nuit de noce et de rapporter à leur famille et amis la vidéo de leurs magnifiques ébats. Installés dans une suite de l'hôtel Honey Moon, deux amant vont toutefois décider de tenter l'expérience folle de se découvrir sans tous les artifices ou stimulateurs traditionnellement proposés et de faire « l'amour à l'ancienne ». Un récit tour à tour drôle ou nostalgique au ton très cru mais paradoxalement dépourvu de tout érotisme.

Avec « 69 » les éditions ActuSF nous offrent encore une fois une anthologie divertissante qui a le mérite de nous faire découvrir un bon nombre d'auteurs. Dommage toutefois que la majorité des nouvelles n'abordent pas le thème de l'érotisme ou de la sexualité de façon un peu plus variée et surtout plus enjouée.
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