le bandeau rouge en couverture : "Prix VSD du polar, Coup de coeur de
Franck Thilliez" a de quoi mettre l'eau à la bouche. Je me suis dit que si mon auteur favori de thrillers avait aimé, je pouvais lui faire confiance...
Un flic au visage aussi tourmenté que son âme, qui essaie de noyer ses propres
démons dans la vodka, une charmante collègue dans le rôle de l'ange salvateur et une succession de meurtres plus sordides les uns que les autres. Voilà le B.A. ba du polar classique, auquel s'ajoute une multitude d'autres poncifs que
Marc Laine met en scène dans "
Démons", son premier roman. Certes, l'auteur a joué le bon élève de la classe, en tant que gendarme professionnel, il a décortiqué chaque action de ses protagonistes flics tout en fustigeant les erreurs que l'on montrait dans les films et séries policières télévisées, mais en noyant malheureusement son récit dans des détails répétitifs du quotidien. Ce roman manque cruellement de souffle vital. J'ai déploré également une écriture et un vocabulaire très scolaires, le pompon étant décroché par les réflexions de chacun des personnages (écrites en italiques dans le récit) avec lui-même. J'ai tourné péniblement les pages en espérant l'inattendu, le truc en plus qui justifierait le fameux bandeau rouge. Seules, les 60 dernières pages relèvent un peu le niveau de l'intrigue.
Il ne suffit pas d'offrir au lecteur amateur de polar un cadavre atrocement mutilé toutes les 100 pages pour le faire frissonner, ni de s'essayer à la psychologie en jouant sur la ressemblance de profil entre le tueur et l'enquêteur pour écrire un bon thriller.
Ma note finale 7/20 est sévère, mais je viens de m'apercevoir que c'est la deuxième fois que je me fais avoir par cet éditeur (voir ma critique de
Claire Favan, "Le tueur intime"). Ce titre que j'ai lu en version poche a été publié aux Éditions Les Nouveaux Auteurs et ce sont eux qui avec le magazine VSD sont à l'origine du prix VSD du polar, une auto-promotion en quelque sorte. Si
Franck Thilliez alors président du jury en 2016 a choisi celui-ci comme coup de coeur, je dois donc en déduire que c'était simplement le meilleur de tous les titres nominés (enfin, le moins pire)... cela n'indique en rien une qualité exceptionnelle. Bref, un concept de marketing encore une fois.