Si belle, Sybille

Au début de l’année scolaire, je n’aurais jamais pensé que ces deux filles bouleverseraient mon univers. Je me satisfaisais de mon existence banale, je pensais que rien ne me manquait. Je croyais que mon indifférence me permettrait de m’en sortir dans la vie sans me faire piétiner. Maintenant que Sybille, Sofia et même Soren gravitent à mes côtés, mes journées ont plus de saveur. Comme s’ils m’avaient donné une raison valable de me lever le matin. Comme s’ils avaient remplacé le terme « survivre » par le mot « vivre » dans mon vocabulaire.

– J’sais pas aimer, Sofia.

Mon amie s’approche avec un sourire tendre. Elle pose une bise sur ma joue avant de souffler :

– Elle t’apprendra.

Tu connais l'association du cochon et du canard ? LE CONARD !

– Tu ne les trouves pas débiles ? Malgré toutes les conneries qu’ils déballent ?
– Je ne sais pas… Une personne n’est jamais fondamentalement mauvaise. Si on ne lui offre pas la possibilité de montrer autre chose que la noirceur de son cœur, elle continuera à suivre le mauvais chemin.

Une personne n’est jamais fondamentalement mauvaise. Si on ne lui offre pas la possibilité de montrer autre chose que la noirceur de son cœur, elle continuera à suivre le mauvais chemin.

Fichu poète qui vole mon coeur à chaque instant !

J’ai envie qu’il continue de parler encore et encore, qu’il me berce de l’histoire de sa vie, même si celle-ci me file des frissons. J’aime la manière dont il s’exprime, j’ai la sensation qu’il se confie à moi.

Je suis tombé amoureux de toi comme on boit son café le matin. La première gorgée nous brûle, et ensuite, on s’habitue. Je me suis habitué à toi de la plus belle des manières.

Une personne n𠆞st jamais fondamentalement mauvaise. Si on ne lui offre pas la possibilité de montrer autre chose que la noirceur de son cœur, elle continuera à suivre le mauvais chemin.

Si l’on croit que les yeux sont le reflet de l’âme, on pourrait penser que je suis quelqu’un d’intéressant et d’original.
En réalité, si la banalité portait un visage, ce serait le mien. Rien ne me démarque. Je suis la fadeur incarnée.